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PEUT-ON DIRE QUE LE VRAI EST CE QUI RÉUSSIT ?

Publié le 13/03/2004

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Ce que l'on nomme vérité formelle, exigée dans les systèmes hypothético-déductifs, se définit par une cohérence interne, de nature strictement logique et fondée sur des a priori choisis par la raison, qui n'a rien de commun avec les problèmes d'application au réel. Si un esprit peut estimer qu'il réussit à résoudre un problème de mathématiques, on voit mal comment affirmer que la vérité mathématique s'éprouve dans son ensemble grâce à sa réussite: que « réussit «-on en mathématiques ? Uniquement à faire des mathématiques.Quant aux vérités matérielles que cherchent à élaborer les sciences de la nature, leur «réussite« ne peut se mesurer qu'à leur capacité d'expliquer des phénomènes et non à l'ensemble de leurs applications efficaces: ces dernières peuvent se faire attendre longtemps (en astrophysique par exemple) et il convient de bien distinguer, dans ce domaine, la réussite d'une expérience qui vient en effet confirmer la validité d'une hypothèse, de ce que l'on s'autorise parfois à nommer l'efficacité globale du savoir accumulé dans un domaine scientifique. Cette efficacité concerne les applications ou retombées du savoir, la façon dont il est ensuite utilisable pour obtenir tel ou tel résultat - mais non le savoir en lui-même.Il est incontestable que l'univers techno-scientifique dans lequel nous évoluons accorde aux procédures d'application une importance de plus en plus marquée. Mais on ne saurait ramener la recherche scientifique à n'être rien de plus que ce qui prépare ces applications. S'il devient de plus en plus difficile de s'en tenir à une simple opposition entre science et technique tant les relations entre les deux domaines sont dialectiquement complexes, cette difficulté ne justifie pas que la science soit conçue comme finalisée par ses applications.La définition proposée montre encore davantage son insuffisance pour peu que l'on s'interroge sur ce que peut être la vérité d'un système philosophique. La célèbre Onzième Thèse sur Feuerbach de Marx - «Jusqu'à présent, les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde, il s'agit désormais de le transformer« - paraît annoncer le passage historique d'une philosophie dénuée d'efficacité, de type idéaliste, à une philosophie trouvant dans le réel et ses transformations sa propre vérification.

« Le vrai n'est pas ce qui réussit ·~[·]~· Le pragmatisme interdit d'écrire l'histoire, car il rend impossible l'établissement définitif d'un fait.

Il ouvre également la porte au travestissement de la vérité à des fins politiques.

Les thèses pragmatistes sont dangereuses D éfinir la ~é~i té comme ce qw reus­ sit pourrait avoir des ocAinsi le jugement est une relation entre l'esprit et plu­ sieurs.,.,.

t.rmes: quand ces autres 1111rmes ont entre eux une relation corres­ pondante, le jugement est vrei; quend ce n'est pas le ces, il est faux.

• Bertrand Russell, Essais philosophiques conséquences politiques graves.

I maginons que l'existence des camps de concentration en 39 - 45 soit préjudiciable à l'Allemagne moderne; pour un partisan du prag-matisme , il faut réécrire l 'histoire.

L'histoire de l 'A llemagne sans les camps réu ssira mi eux que l'histoire que nous connaissons.

Juger le vrai par l'efficacité est absurde B ertrand Russell a c ri tiqué le pragma­ tisme de William James dans ses Essais philoso­ phiques.

Russell se dema nd e, par exemple , si Le Contrat social de Rousseau a bien existé .

Du point de vue prag­ matique , la question revient à se demander si les conséquences de ce texte , c 'est-à-dire la Révolution , sont bonnes ou mauvaises.

Pour Rus­ sell, le pragmatisme conduit ici à une absurdité.

Russell soutient la thèse de la. »

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