Devoir de Philosophie

Peut-on écrire l'histoire du présent ?

Publié le 15/12/2005

Extrait du document

histoire

Les deux termes clés du sujet sont « histoire « et « présent «. L'histoire est une discipline scientifique qui a pour particularité d'être son propre objet. Elle porte sur ce qui s'est déroulé jusqu'à maintenant, autrement dit le passé. Pour ce faire ses méthodes sont différentes, elle peut être descriptive, explicative ou encore interprétative. Parler « d'une histoire du présent « semble donc de prime abord paradoxal dans la mesure où l'histoire est essentiellement science du passé. D'autre part faire du présent l'objet d'étude de cette science s'avère périlleux dans la mesure où notre proximité d'avec le présent ne nous permet pas d'avoir un esprit critique par rapport à ce qui fait véritablement l'histoire. Le présent comme ce qui est, certes, mais surtout comme ce qui est insaisissable, fluctuant, divers n'offre pas à l'histoire d'objet délimité et semble donc être un mauvais candidat au statut d'objet historique. Il est important de noter que le sujet nous invite à nous interroger sur une histoire du présent à côté d'une histoire du passé. Il ne s'agit donc pas de redéfinir l'histoire et de la réduire à une science du présent mais de réfléchir sur la possibilité ou l'impossibilité de l'histoire d'avoir un autre objet que le passé, à savoir le présent.

histoire

« et que l'homme ne peut pas se délivrer de celui-ci.

Cependant si l'histoire porte exclusivement sur le passé alors elleporte sur ce qui n'est plus.

Le caractère aboli de son objet pourrait être une raison pour se pencher sur la possibilitéd'une science du présent qui serait, elle, une science de ce qui est. Deuxième partie : Ce que serait une histoire du présent. 2.1 L'histoire comme récit devient alors purement descriptive. « Alors, disent les Lydiens, Crésus, averti du revirement de Cyrus et qui voyait leurs vains efforts pour maîtriser le feu, se mit à supplier Apollon, à voix haute, dele secourir, si jamais ses offrandes lui avaient été agréables, et de le tirer de ce danger pressant.

En pleurant, ilinvoquait le dieu.

Tout à coup au ciel pur, au calme des vents succèdent les nuages, une tempête éclate, une pluieviolente s'abat, et le bûcher fut éteint.

Cyrus comprit devant ce prodige que Crésus était un homme vertueux etcher aux dieux » HERODOTE, Enquête, I 2.2 Une histoire du présent est une histoire du temps court. « Troisième partie enfin, celle de l'histoire traditionnelle, si l'on veut de l'histoire à la dimension non de l'homme, mais de l'individu, l'histoire événementielle de François Simiand : une agitation de surface, les vagues queles marées soulèvent sur leur puissant mouvement.

Une histoire à oscillations brèves, rapides, nerveuses.

Ultra-sensible par définition, le moindre pas met en alerte tous ses instruments de mesure.

Mais telle quelle, c'est la pluspassionnante, la plus riche en humanité, la plus dangereuse aussi.

Méfions-nous de cette histoire brûlante encore, telle que les contemporains l'ont sentie, décrite, vécue, au rythme de leur vie, brève comme lanôtre.

Elle a la dimension de leurs colères, de leurs rêves et de leurs illusions. » BRAUDEL, La Méditerranée et le Monde méditerranéen a l'époque de Philippe II, préface.

Transition : Le risque de cette histoire du présent réside dans la part trop subjective de l'étude de l'historien.

Elle rend difficile la discrimination des faits en raison de la proximité d'avec les faits, l'écueil étantd'envisager tout fait comme étant historique. Troisième partie : Non pas une histoire mais des histoires. 3.1 La diversité des histoires loin de la perdre dans la dispersion conditionne sa richesse. « Pour moi, l'histoire est la somme de toutes les histoires possibles – une collection de métiers et de points de vue, d'hier, d'aujourd'hui, de demain.

» « Présent et passé s'éclairent de leur lumière réciproque .

» BRAUDEL, Ecrits sur l'histoire, I 2. 3.2 Penser la possibilité d'une histoire du présent ne doit pas justifier l'exclusion d'une histoire du passé.

Au contraire elles ne sont possibles que si elles sont coordonnées. « Concluons d'un mot : Lucien Febvre, durant les dix dernières années de sa vie aura répété : « histoire science du passé, science du présent » .

L'histoire, dialectique de la durée, n'est-elle pas à sa façon explication du social dans toute sa réalité ? Et donc de l'actuel ? Sa leçon valant en ce domaine commeune mise en garde contre l'événement : ne pas penser dans le seul temps court, ne pas croire que les seuls acteursqui font du bruit soient les plus authentiques ; il en est d'autres et silencieux – mais qui ne le savait déjà ? »BRAUDEL, Ecrits sur l'histoire, I 2. CONCLUSION Une histoire du présent est inconcevable si par présent nous entendons immédiat.

Dans ce cas en effet l'historien ne dispose d'aucune prise sur le réel.

Si par contre nous entendons par présent « temps court » comme lesuggère Braudel alors une histoire du présent est possible.

Cependant elle ne doit pas avoir pour finalité deremplacer l'histoire du passé.

En ce sens il y a bien une histoire du présent mais l'histoire en tant que telle ne doitpas être réduite à être histoire du présent.

Ainsi affirmer la possibilité d'une histoire du présent c'est aussi soulignerla relation de correspondance entre les différentes histoires.

Cette correspondance permet la possibilité d'une miseen perspective et d'une compréhension réciproque entre les différents points de vue historiques.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles