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Peut-on établir une différence entre le temps mesuré par le physicien et le temps vécu par la conscience ?

Publié le 15/12/2005

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temps
Le temps de la conscience est qualitatif, son écoulement n'est pas homogène, c'est-à-dire que nous ne ressentons pas toujours le temps de la même façon. Tantôt nous sommes angoissé par son passage, exalté par un temps à venir, impatients,...           Selon Bergson le temps véritable est une multiplicité hétérogène et continu (son étoffe comporte des éléments qui ne valent pas tous la même chose et en même temps c'est toujours du même temps qu'il s'agit), le temps s'oppose à l'espace qui est une multiplicité homogène (tout se vaut dans l'étendue, conception cartésienne) et discontinue (les choses sont extérieures les unes aux autres, tandis que les éléments du temps s'imbriquent les uns dans les autres). (Cf les Données immédiates de la conscience).           Le temps vécu, celui de la conscience est donc caractérisé par la non extériorité des parties qui le composent au point qu'il devient impropre de parler de parties. Le temps de la conscience n'est pas unité de mesure physique, le vivre est passage du temps, vie de l'être temporel, mais ce passage est irréductible et intraduisible par le physicien. C'est une chose de mesurer combien de temps dure un vécu, autre chose que de vivre cette durée. II-La différence entre le temps du physicien et le temps de la conscience : la durée.            La différence entre la conception du physicien et celle de Bergson tient à ce que la première n'intègre pas l'idée de durée. La physique prétend parler de la durée, mais elle ne donne qu'une mesure : une heure, un jour ; la durée dure et c'est ce dont la physique ne rend pas compte.
Doit-on distinguer entre plusieurs temps, un temps objectif, celui de la science et un temps subjectif qui renverrait à la succession des états de conscience ? Ne serait-ce pas là une violence faite à l'essence même du temps, en effet, si chacun vit selon une temporalité qui lui est propre, nous vivons tous dans le même temps, aussi comment peut-on conséquemment distinguer entre plusieurs temps ? Faut-il dire que le temps du physicien et celui de la conscience sont le même temps mais vu sous deux aspects différents ? Nous verrons qu'en fait seul le temps vécu est réellement le temps, les mesures de la physique trahissent l'essence même du temps qui, au contraire de l'espace, échappe à la logique du nombre, le temps c'est du qualitatif, mesurer le temps c'est certainement s'occuper déjà d'autre chose que du temps.

temps

« La différence entre la conception du physicien et celle de Bergson tient à ce que la première n'intègre pas l'idée de durée.

La physique prétend parler de la durée, mais elle ne donnequ'une mesure : une heure, un jour ; la durée dure et c'est ce dont la physique ne rend pas compte.

Bergson remarque que les équations et autres formulesphysiques auraient la même valeur de vérité si l'univers ne durait qu'une seuleseconde.

Au tout début de l' Evolution Créatrice Bergson donne un exemple parlant : on met un sucre dans un verre d'eau, et il prend du temps pour fondre.On peut dire avec le physicien que le sucre a mis deux minutes à fondre, mais cen'est pas là une durée, la durée je l'éprouve en tant que j'attends que le sucrefonde, la durée prend son temps , elle est irréductible à la mesure qu'on en fourni.

La durée est un processus, une maturation, un progrès, qui renvoie à lasingularité d'une conscience, son être c'est son procès, son écoulement.

Le faitde durer est étranger au physicien, lui ne parle que d'intervalles de temps, pourlui dire que le sucre a mis deux minutes à fondre c'est reconnaître qu'a t+2 le sucre est dissous, or là c'est l'avoir-lieu de la durée qui est dissous.

Alors que ma raison ou ma volonté conçoivent l'action future commepratiquement déjà accomplie, c'est la lenteur des phénomènes qui nous rappelleque nous vivons dans le temps.

Les choses durent, et durent à leur manière, cequi nous frappe surtout quand leur temps n'est pas le nôtre.

Cette expériencedu sucre qui fond lentement dans l'eau constitue un argument en faveur de l'existence objective du temps.

Si letemps était seulement une donnée de la conscience, je n'aurais pas ce sentiment de la résistance temporelle deschoses.

Les lenteurs du temps objectif me font mieux percevoir que je vis dans la durée.

Conclusion : Le temps du vécu est rythmique, inégal, non homogène et idéalement découpé comme le temps lisse de laphysique.

Le temps mesuré est spatialisé en cela que les instants qui le composent sont extérieurs les uns auxautres, mais le temps de la conscience se démarque par l'imbrication des vécus.

Pour preuve : la complexité de lamémoire, et le fait que la force des souvenirs ne dépend pas de leur distance relative au temps mesuré, ce qui s'estpassé il y a très longtemps peut être coprésent à mon présent bien plus que ce qui a eu lieu il y a deux jours.

La physique méconnaît le temps réel qui est durée, la durée ne se comprend qu'en tant qu'on l'éprouve, lamesurer c'est toujours déjà parler d'autre chose.

Le temps du physicien et celui du vécu sont donc radicalementdifférents et c'est dans le vécu que se déploie le temps véritable, concret.. »

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