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Peut-on être indifférent à la vérité ?

Publié le 17/01/2022

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Ainsi que le rappelle Husserl, savoir que la Terre tourne autour du Soleil n'empêche nullement de continuer à penser ou à dire quotidiennement le contraire : une vérité, même scientifiquement incontestable, ne s'impose pas en permanence à l'esprit, pour peu que la pratique invite à d'autres croyances. Mais cette forme d'indifférence quotidienne à la vérité semble peu grave, puisque la vérité connue peut être aisément rappelée. Tout autre serait une indifférence plus agressive, concernant un esprit qui refuserait d'adhérer à une vérité établie sous prétexte qu'elle viendrait contredire des certitudes plus vitales. C'est dans cette optique qu'il est important de réfléchir sur la possibilité d'être indifférent à la vérité.

"Peut-on": cette expression peut être comprise en deux sens. soit la question porte sur la possibilité de fait, soit elle porte sur la possibilité de droit. Dans ce dernier cas elle équivaut à: "a-t-on le droit ?". Sans doute faudra-t-il passer d'un sens à l'autre, en le précisant explicitement. "Etre indifférent": n'éprouver ni amour ni haine, ni attirance ni répulsion. Laisser de côté, se désintéresser, ne pas être concerné.

"La vérité": notion complexe dont le sens peut évoluer au cours de la réflexion. Il y a dans la notion de la vérité l'idée de correspondance entre la pensée et le réel.

Reformulation: Est-il possible qu'un homme ne se préoccupe aucunement de la question de la vérité ? En quel sens une telle attitude serait-elle justifiée ? Renier la vérité, n'est-ce pas encore affirmer une pensée que l'on croit vraie ? La vérité de part son évidence ne s'impose-t-elle pas de fait à l'esprit ? Et être indifférent à son égard n'est-ce pas une preuve de mauvaise foi ? Ne dit-on pas qu'il n'y a pas pire auveugle que celui qui ne veut pas voir ?

 

Introduction I) Thèse : La vérité ne peut laisser indifférent A. La vérité est son propre signe. B. La vérité s'impose à notre esprit. C. Nier l'évidence est absurde. II) Antithèse : il est possible d'être indifférent à la vérité A. La vérité existe-t-elle ? B. La volonté est plus forte que la vérité. C. Le relativisme rend la vérité indifférente. .../...

« savoir répondra par la négative.

Penser à Socrate qui reproche l'endormissement de ses concitoyens qui n'agissentque selon coutumes, traditions et habitudes, sans chercher à définir la valeur de leurs actes.Penser aussi, à Descartes qui découvrez dans l'exercice critique du doute une manifestation de la liberté de l'esprit.(A développer) Non seulement il est apparu difficile d'être indifférent à la vérité de fait, mais une telle indifférence apparaîtmaintenant comme contradictoire avec la sagesse et une certaine idée de l'homme.

En ce sens c'est une obligationmorale que de chercher la vérité. Troisième partie: Dans un souci critique, chercher quelles peuvent être les conceptions de la vérité pour montrer le caractère illusoired'une telle recherche.Dans une optique platonicienne, la vérité est atteinte au-delà des apparences dont se nourrissent les opinions.

Elles'identifie au réel authentique, conçu comme stable, absolu, universel, au-delà de la réalité sensible, changeante etrelative. Lire : Platon, Phédon, par exemple. Or une telle conception de la vérité n'entraîne-t-elle pas une certaine illusion, n'est-elle pas elle-même illusoire ? Surle premier aspect, on peut emprunter aux philosophes sceptiques des arguments qui montrent comment cette véritéest impossible à atteindre.

Par voie de conséquence, la sagesse peut consister dans l'indifférence, non pas naïve,mais réfléchie et fondée.

L'indifférence, alors, peut même être considérée comme la condition du bonheur.Sur le deuxième aspect, il convient d'opposer deux conceptions de l'Être, l'une inspirée de Parménide, à laquelle serattache Platon, l'autre inspirée de Héraclite où l'Être n'est pas le stable, mais au contraire le changeant et lecontradictoire.

De telle sorte que ce qui est vérité pour une tradition est illusion pour l'autre.

En particulier Nietzschea critiqué la conception platonicienne d'une vérité stable et immuable, en laquelle il voit le refus du risque de vivreet le refuge à l'angoisse devant le changeant. Lire : Nietzsche, Le gai savoir, livre V. Dans un tel contexte on peut comprendre que l'indifférence à la vérité devienne la condition de la recherche d'unevérité plus flexible et qui s'adapte aux réalités mouvantes.S'interroger encore sur ces dernières critiques.

Ces dernières attitudes critiques par rapport à une conception de lavérité sont-elles véritablement une indifférence ? Non, car un tel refus est la condition pour être plus proche duréel.

L'attitude sceptique n'est pas indifférence dans la mesure où se refuser d'affirmer quoi que ce soit, loin d'êtrel'attitude du dilettante qui ne croit en rien, révèle un respect pour l'impossible vérité.

Par ailleurs, critiquer la véritéen tant que réel au-delà du sensible vécu, c'est encore vouloir rejoindre le réel autrement conçu.

De telle sorte querefuser la vérité, c'est encore affirmer une autre forme de vérité. Conclure : la démarche suivie nous amène à penser qu'il est impossible d'être indifférent à la vérité. • Ce qui était en jeu La valeur que représente la vérité pour l'homme.. »

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