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PEUT-on maitriser le progrès technique ?

Publié le 22/02/2012

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technique
La technique désigne l'ensemble des outils et machines, des procédés et du savoir-faire déployés pour accomplir un travail, c'est-à-dire l'activité ayant pour but de produire quelque chose d'utile, de transformer la nature pour satisfaire les besoins humains. Le progrès désigne l'avancée, à savoir une amélioration dans le temps : le progrès technique est donc l'accumulation des connaissances technologiques. Alors même que le progrès technique constitue le moyen pour l'homme de s'arracher de sa condition animale et de gagner ainsi sa liberté, elle fait l'objet de toutes les craintes car certaines de ses utilisations peuvent se retourner contre l'homme et son environnement jusqu'à le rendre dépendant. Le progrès peut s'avérer donc aliénant ce qui montre un caractère antinomique et contradictoire. Le nucléaire, l'essor industriel ou encore les nouvelles technologies appliquées au domaine médical peuvent constituer dans une certaine mesure un danger. Cet instrument de libération peut en effet, se retourner contre l'homme. Dans cette optique, on se demandera dans quelle mesure le progrès technique peut-il être canalisé par l'homme ? Pour cela nous étudierons dans un premier temps en quoi le progrès technique en étant maitrisé permet à l'homme de s'émanciper de la nature puis en quoi l'homme peut-il se perdre dans la technique malgré ces bienfaits et enfin qu'est ce qui rend le progrès technique aliénant ?
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« les scientifiques qui y perçoivent des lois non découvertes et les états et donc les pays puisqu'ils permettent deservir leurs désirs.Selon Jean-Pierre Séris cependant l'objet technique est aussi la source de problèmes.

Ces problèmes, qui sontgénéralement d'ordre éthique montrent le fait que le progrès technique n'est pas toujours un bienfait.

Ainsi,l'exemple du clonage montre en quoi le progrès technique peut poser problème.

L'homme aujourd'hui a les moyenstechniques pour greffer l'organe d'une personne morte à une autre personne vivante dont le même organe est endysfonctionnement.

Là se pose une question.

Le sujet qui a reçu par exemple le cœur, est-ce bien après la mêmepersonne puisque dans son corps se trouve une partie du corps de quelqu'un d'autre ? Le problème de labiotechnologie pose des problèmes puisqu'elle dépasse une zone où le progrès technique pourrait devenir nuisible aufondamental de l'homme qu'est l'identité individuelle de l'homme.

Cependant ses problèmes en appellent à d'autres.Ainsi la greffe d'organes a-t-elle provoquée des ventes d'organes dans certains pays d'Amérique du Sud.

Si à labase la greffe d'organes était voulue pour faire le bien, elle n'a pas su être maîtrisée.

Alors l'humain, créateur duprogrès technique, pourrait-il en venir à ne plus maîtriser les conséquences de sa propre création ? Le danger de ne plus maîtriser la technique et qu'elle se retourne contre nous a été très bien montré dès 1818 parl'auteur britannique Mary Shelley dans « Frankenstein ou le Prométhée moderne » où la science est vu comme unHybris (que l'on pourrait traduire par la notion de démesure) c'est-à-dire que tel Prométhée qui en donnant le feu etla connaissance du bien et du mal aux hommes se voit condamné à se faire dévorer le foie par un vautour pour avoirvoulu changer la nature vierge, Victor Frankenstein se trouve puni par la technique qu'il a utilisé pour améliorer selonlui la nature.

Cet exemple de la technique qui se retourne contre l'homme, on a pu la voir lors du « Bug de l'an2000 ».

En effet on avait crainte, du fait que 2000 se terminait par « 00 » que les systèmes informatiques croientque l'on était revenu en 1900 créant un énorme problème informatique qui aurait pu nuire fortement à l'humanité quiest aujourd'hui, dans les pays développés du moins, fortement dépendante de l'informatique.

Ce dysfonctionnementde la machine qui provoque le malheur de l'homme, on a pu le voir aussi dans un évènement bien plus récent puisqu'ils'agit du crash du vol Air-France effectuant le vol Rio-Paris le 1er Juin 2009 ou les sondes Pilot, dont le rôle était dedonner l'altitude de l'avion aux pilotes, n'ont pas fonctionné correctement et ont provoqué la mort de 228personnes.Un des premiers à avoir parler du danger lié à un éventuel manque de maitrise de la technique fut le philosopheMartin Heidegger.

Dans « Essais et conférences » publié en 1957, Heidegger dénonce la technique moderne.

Elle sedifférencie selon lui de la technique ancienne qui, comme Socrate l'avait défini, cherchait toujours à produirequelque chose d'utile à l'homme.

La technique moderne est pour lui un dévoilement qui se fait par un acteprovoquant et qu'il appelle l' « arraisonnement ».

Ainsi la technique moderne ne veut pas seulement découvrir ce quiva répondre aux besoins et désirs des hommes mais elle cherche partout où l'homme n'a pas de savoir car elle estbasée sur la science moderne et exacte de la nature.

Tant que l'homme cherche le progrès technique dans le but dese trouver des instruments pour répondre à ses désirs, il ne provoque pas la nature et maîtrise toujours latechnique.

Cependant, quand il ne cherche qu'à provoquer la nature pour découvrir des choses, il ne parvient plus àla maîtriser, on pourrait même dire qu'il dénature le lien qu'il entretient avec elle en tentant sans cesse de luiextorquer son énergie.

L'homme se voudrait ainsi selon Heidegger « mis en demeure de mettre la nature endemeure ».

Cela comporte un réel danger car l'homme comme partie de la nature voudrait contrôler la nature.

Iln'arrivera pas à le faire et le progrès technique va alors obligatoirement lui échapper.Hans Jonas va montrer l'urgence de trouver des solutions dans « Le principe de la responsabilité » publié en 1979 oùil montre le fait que la technologie a désormais pris le pouvoir.

La responsabilité de la technique moderne se définitselon lui par l' « obligation du pouvoir » c'est-à-dire la responsabilité que l'on doit avoir du pouvoir que nous donne latechnique vis-à-vis du reste de l'humanité et notamment de nos descendants à qui on livre la planète telle que nousl'avons faite.

La technique faisait peur à Jonas car si on l'a tellement augmentée (la biotechnologie fait par exemplede l'homme un véritable objet technique), on n'arrive plus véritablement à la maîtriser.

Jonas, dès 1979, avait en faitsu prévoir le problème du réchauffement climatique qui se dessine à présent.

On a voulu tellement augmenter latechnique pour répondre à nos besoins de déplacements que l'on n'a pas mesuré les conséquences que pouvaientavoir ce progrès technique sur la nature.

On a aujourd'hui la responsabilité du destin de ce monde et donc de nosdescendants.

Si on n'exerce pas correctement ce pouvoir et que par conséquent on ne maîtrise pas lesconséquences du progrès technique, on va vers un anéantissement du destin de nos descendants.

On pourrait aussipour Jonas parler de ce qui concerne le nucléaire.

On estime par exemple à 48 000 ans le temps qu'il faudra avantque la ville de Pripiat, située à côté de la centrale nucléaire de Tchernobyl, ne puisse accueillir à nouveau deshabitants, puisque à la suite de la catastrophe du 26 avril 1986, la radiation est 72 fois plus élevée que le tauxmaximal de sécurité.

Pour répondre à ce problème du progrès technique il suffirait donc d'être responsable.

Descomités éthiques peuvent ainsi juger du bien-fondé d'un progrès technique, permettant ainsi à l'aide de philosopheset de scientifiques de faire des moratoires tentant de définir les limites du progrès technique.

Le « principe deprécaution » entériné lui en 1992 par la convention de Rio permet l'adoption de mesures, proportionnées, visant àprévenir un risque de dommages dans le domaine de la santé et de l'environnement sans avoir obligatoirement decertitudes scientifiques.

En ce qui concerne le nucléaire il existe par exemple en France une institution politique : leCEA (commissariat à l'énergie atomique) dont l'administrateur général est nommé par le président de la république etqui est chargé de contrôler la recherche nucléaire en France.

Il existe donc des solutions pour limiter ledéveloppement du progrès technique et ainsi en conserver la maîtrise.

Seulement ces solutions sont majoritairementpolitiques.

Alors sont-elles véritablement toujours respectées ? N'y a-t-il pas par moment conflits d'intérêt en ce quiconcerne le progrès technique ? C'est ce que nous allons voir dans la 3ème partie. « Peut-être le concept de raison technique est-il lui-même idéologie.

Ce n'est pas seulement son utilisation, c'estbien la technique elle-même qui est déjà domination (sur la nature et sur les hommes), une domination méthodique,scientifique, calculée et calculant.

(…) La technique c'est d'emblée tout un projet socio-historique : en elle se. »

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