Devoir de Philosophie

Peut-on maîtriser le progrès technique ?

Publié le 18/08/2012

Extrait du document

technique

Il existe enfin des cas où cela soit un pays qui, contre l’avis des autres, décide de faire du progrès technique. Cela est particulièrement visible aujourd’hui avec le problème de l’Iran. Ce pays islamiste se vante de faire des recherches nucléaires, dans un but purement civil affirme-t-il, alors qu’on le soupçonne de le faire dans un but d’avoir la bombe nucléaire. Là se pose un autre problème. Comment empêcher une nation indépendante de faire ce que bon lui semble alors que ce qu’elle fait est un danger pour l’humanité ? Si on peut tenter de maîtriser le progrès technique dans son territoire géographique, on ne peut empêcher un autre territoire qui ne dépend pas de notre volonté de faire du progrès technique quelque menaçant qu’il fut. L’organisation des nations unies crée en 1945 qui a pour finalité la paix internationale peut à travers son conseil de sécurité infliger des sanctions économiques mais pour cela il lui faut l’accord de deux tiers des 192 états qui font parti de l’organisation. Le problème est que certains états ont des intérêts économiques à ce que des sanctions économiques ne soient pas infligées à ces pays. C’est le cas pour l’Iran puisque la Chine et la Russie, membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU, ont des intérêts économiques en Iran. On pourrait alors les enlever du conseil de sécurité de l’ONU mais là encore des intérêts économiques nous empêchent. Maîtriser le progrès technique cela serait maîtriser l’économie mondiale avec un gouvernement mondial dont les intérêts économiques serait celui du monde entier et non de quelques nations. Cela n’est malheureusement pas encore le cas.

technique

« l'homme n'a pas de savoir car elle est basée sur la science moderne et exacte de la nature.

Tant que l'homme cherche le progrès technique dans le but de se trouver desinstruments pour répondre à ses désirs, il ne provoque pas la nature et maîtrise toujours la technique.

Cependant, quand il ne cherche qu'à provoquer la nature pourdécouvrir des choses, il ne parvient plus à la maîtriser, on pourrait même dire qu'il dénature le lien qu'il entretient avec elle en tentant sans cesse de lui extorquer sonénergie.

L'homme se voudrait ainsi selon Heidegger « mis en demeure de mettre la nature en demeure ».

Cela comporte un réel danger car l'homme comme partie dela nature voudrait contrôler la nature.

Il n'arrivera pas à le faire et le progrès technique va alors obligatoirement lui échapper.Hans Jonas va montrer l'urgence de trouver des solutions dans « Le principe de la responsabilité » publié en 1979 où il montre le fait que la technologie a désormaispris le pouvoir.

La responsabilité de la technique moderne se définit selon lui par l' « obligation du pouvoir » c'est-à-dire la responsabilité que l'on doit avoir dupouvoir que nous donne la technique vis-à-vis du reste de l'humanité et notamment de nos descendants à qui on livre la planète telle que nous l'avons faite.

Latechnique faisait peur à Jonas car si on l'a tellement augmentée (la biotechnologie fait par exemple de l'homme un véritable objet technique), on n'arrive plusvéritablement à la maîtriser.

Jonas, dès 1979, avait en fait su prévoir le problème du réchauffement climatique qui se dessine à présent.

On a voulu tellementaugmenter la technique pour répondre à nos besoins de déplacements que l'on n'a pas mesuré les conséquences que pouvaient avoir ce progrès technique sur la nature.On a aujourd'hui la responsabilité du destin de ce monde et donc de nos descendants.

Si on n'exerce pas correctement ce pouvoir et que par conséquent on ne maîtrisepas les conséquences du progrès technique, on va vers un anéantissement du destin de nos descendants.

On pourrait aussi pour Jonas parler de ce qui concerne lenucléaire.

On estime par exemple à 48 000 ans le temps qu'il faudra avant que la ville de Pripiat, située à côté de la centrale nucléaire de Tchernobyl, ne puisseaccueillir à nouveau des habitants, puisque à la suite de la catastrophe du 26 avril 1986, la radiation est 72 fois plus élevée que le taux maximal de sécurité.

Pourrépondre à ce problème du progrès technique il suffirait donc d'être responsable.

Des comités éthiques peuvent ainsi juger du bien-fondé d'un progrès technique,permettant ainsi à l'aide de philosophes et de scientifiques de faire des moratoires tentant de définir les limites du progrès technique.

Le « principe de précaution »entériné lui en 1992 par la convention de Rio permet l'adoption de mesures, proportionnées, visant à prévenir un risque de dommages dans le domaine de la santé etde l'environnement sans avoir obligatoirement de certitudes scientifiques.

En ce qui concerne le nucléaire il existe par exemple en France une institution politique : leCEA (commissariat à l'énergie atomique) dont l'administrateur général est nommé par le président de la république et qui est chargé de contrôler la recherchenucléaire en France.

Il existe donc des solutions pour limiter le développement du progrès technique et ainsi en conserver la maîtrise.

Seulement ces solutions sontmajoritairement politiques.

Alors sont-elles véritablement toujours respectées ? N'y a-t-il pas par moment conflits d'intérêt en ce qui concerne le progrès technique ?C'est ce que nous allons voir dans la 3ème partie. « Peut-être le concept de raison technique est-il lui-même idéologie.

Ce n'est pas seulement son utilisation, c'est bien la technique elle-même qui est déjà domination(sur la nature et sur les hommes), une domination méthodique, scientifique, calculée et calculant.

(…) La technique c'est d'emblée tout un projet socio-historique : enelle se projette ce qu'une société et les intérêts qui la dominent intentionnent de faire des hommes et des choses.

Cette finalité de la domination lui est consubstantielleet appartient dans cette mesure à la forme même de la raison technique.

» disait Marcuse dans « Culture et société » publié en 1965.

L'aliénation de l'ouvrier par leprogrès technique selon Marcuse, trouve sa raison dans le fait qu'aujourd'hui la domination d'une classe (les capitalistes) sur l'autre (le prolétariat) n'est justifiée quepar « la capacité d'entretenir et de développer l'appareil dans son ensemble et par l'intérêt qui va dans ce sens.

» Ainsi si certaines personnes trouveraient avantage auprogrès technique, d'autres seraient complètement désavantagés tout en ne pouvant contester une domination qui est rationnelle.

Cette aliénation de l'ouvrier par leprogrès technique avait d'ailleurs déjà été montrée par Charlie Chaplin dans son film « Les Temps modernes » sorti en 1936 où les ouvriers sont comparés au toutdébut du film à des moutons et où l'on peut voir le personnage de Charlot répéter le même geste simple jusqu'à devenir une machine lui-même.

Le progrès techniquetournerait donc à l'instrumentalisation de l'homme par l'homme et l'homo faber passerait ainsi à l'homo fabricatus comme le dit Jürgen Habermas dans « La techniqueet la science comme ‘‘idéologie''» publié en 1973.

On a donc là un conflit d'intérêt.

Il faut maîtriser le progrès technique certes mais la maîtrise est rendue difficile parle fait que l'homme est contraint d'hésiter devant un monde de plus en plus confortable avec une plus grande satisfaction de ses désirs mais avec un fossé culturel quise creuse entre la classe dominante qui maîtrise le progrès technique et l'autre qui est instrumentalisé par la technique.

Dans ce cas là c'est surtout le marché de lademande et de l'offre qui régissent la maîtrise du progrès technique.

Le système capitaliste, que Marcuse en tant qu'intellectuel d'extrême gauche critiquait, fait que lamaîtrise du progrès technique est souvent dans les mains de l'économie et donc de la demande économique des hommes.Comme les deux classes dans un pays, il existe aussi en quelque sorte deux classes dans le monde, les pays développés et les pays non-développés.

D'un côté les paysnon-développés qui voudraient que le progrès technique soit consacré non à des éléments comme l'amélioration de la vitesse de chauffage du Jacuzzi mais dans deséléments dont ils puissent être les véritables bénéficiaires comme la médecine par exemple.

Seulement ce qui intéresse ce qui font le progrès technique c'est l'argent.Ceux-là n'ont donc aucun intérêt à faire des médicaments pour des pays qui n'ont pas assez d'argent pour financer entièrement cela et pour lesquels le profit seramoins important.

C'est pour cette raison que l'on peut maîtriser l'économie en finançant, comme le fait la France, la recherche fondamentale par les impôts.

L'état,dans un but non lucratif, finance les chercheurs qui vont tenter dans des domaines variés de faire la recherche fondamentale.

En faisant cela on s'assure que latechnique progresse dans chaque domaine tout en restant entre les mains de l'état qui peut à tout moment demander l'arrêt d'une recherche à l'aide de moratoires ou decomités comme on l'a vu dans la deuxième partie et qui protège le progrès technique fondamental des intérêts économiques.Il existe enfin des cas où cela soit un pays qui, contre l'avis des autres, décide de faire du progrès technique.

Cela est particulièrement visible aujourd'hui avec leproblème de l'Iran.

Ce pays islamiste se vante de faire des recherches nucléaires, dans un but purement civil affirme-t-il, alors qu'on le soupçonne de le faire dans unbut d'avoir la bombe nucléaire.

Là se pose un autre problème.

Comment empêcher une nation indépendante de faire ce que bon lui semble alors que ce qu'elle fait estun danger pour l'humanité ? Si on peut tenter de maîtriser le progrès technique dans son territoire géographique, on ne peut empêcher un autre territoire qui nedépend pas de notre volonté de faire du progrès technique quelque menaçant qu'il fut.

L'organisation des nations unies crée en 1945 qui a pour finalité la paixinternationale peut à travers son conseil de sécurité infliger des sanctions économiques mais pour cela il lui faut l'accord de deux tiers des 192 états qui font parti del'organisation.

Le problème est que certains états ont des intérêts économiques à ce que des sanctions économiques ne soient pas infligées à ces pays.

C'est le cas pourl'Iran puisque la Chine et la Russie, membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, ont des intérêts économiques en Iran.

On pourrait alors les enlever duconseil de sécurité de l'ONU mais là encore des intérêts économiques nous empêchent.

Maîtriser le progrès technique cela serait maîtriser l'économie mondiale avecun gouvernement mondial dont les intérêts économiques serait celui du monde entier et non de quelques nations.

Cela n'est malheureusement pas encore le cas. En conclusion on peut dire que la maîtrise du progrès technique est difficile premièrement du fait que la technique moderne, comme l'a très bien montré Heidegger,est quasi-incontrôlable en raison de son essence qui veut que l'homme mette en demeure la nature et deuxièmement du fait que le progrès technique est aujourd'huijustifié par l'économie, comme l'a montré Marcuse et qu'il obéit donc aux règles économiques.

Alors que faudra-t-il pour qu'un jour l'homme puisse enfin maîtriser leprogrès technique ? Faudra-t-il que le réchauffement climatique atteigne les principaux pays occidentaux ou faudra-t-il plutôt que l'Iran décide d'envoyer une bombenucléaire sur un pays occidentalisé ? A moins que l'homme essaye véritablement de le maîtriser avant qu'il y ait une catastrophe ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles