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PEUT-ON MOURIR HEUREUX

Publié le 30/01/2025

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« D’après Platon, il faudrait s’exercer pour mourir.

La question de la possibilité de mourir heureux est en apparence, paradoxale.

La mort, traditionnellement perçue comme la fin de la vie, s’oppose à la quête du bonheur, cette plénitude que nous cherchons à atteindre au cours de notre existence.

Pour certains, elle est perçue comme une rupture définitive, anéantissant toute forme de conscience, tandis que pour d’autres, elle représente un passage vers une autre réalité.

Ainsi, peut-on concevoir que la mort, qui marque la fin de toute expérience consciente, soit compatible avec l’idée de bonheur ? Ce dilemme nous invite à étudier deux perspectives opposées : d'une part, l’impossibilité apparente de mourir heureux, et d’autre part, la possibilité de trouver dans la mort une forme de bonheur. Le premier aspect repose sur une vision juste de la condition humaine : il est impossible de mourir heureux car la mort signifie la fin absolue de tout bonheur à la vie. La mort donne une fin véritable et arbitraire à tout plaisir humain, s’étant développé au cours de l’existence.

La mort n’est perçue comme une cessation inévitable de la vie, la fin d’une expérience consciente, la fin d’une existence sur Terre.

Cette même conception rend impossible l’idée de mourir heureux, car le bonheur suppose une expérience consciente, et une fois morts, nous ne pouvons plus expérimenter cette sensation.

Le bonheur, selon Aristote, est , ce qui implique que seul un être vivant, en pleine activité, peut prétendre à cet état de satisfaction.

Or, la mort interrompt toute activité et toute conscience, elle met fin à la possibilité même d’éprouver le bonheur.

Cette idée est par exemple soulignée par Epicure qui affirme « Familiarise-toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or, la mort est la privation complète de cette dernière […].

Ainsi, elle est paradoxalement certifiée par de nombreux exemples du quotidien dans lequel nous remarquons combien notre société est dans une perpétuelle recherche d’une éternité de la beauté, de la santé et de la longévité, ce qui prouve notre hantise de la mort. En outre, la mort qui est souvent imprévisible, intervient généralement avant que nous ayons pu mener tous nos projets et réalisé tous nos désirs, et le bonheur dans une conception kantienne, repose sur la satisfaction de nos désirs.

Or, comme le souligne Kant, >, et nos désirs sont par nature infinis.

La mort survient toujours trop tôt pour que nous ayons pu satisfaire pleinement ces désirs et atteindre un état de bonheur complet.

C’est le cas par exemple dans le film de Claude Lelouch dans lequel, le personnage principal, qui lutte pour sauver son fils et s'engager dans une vie meilleure, meurt tragiquement avant d'atteindre ses objectifs.

Il est donc à nouveau impossible d’atteindre une sensation de bonheur lors de la mort. Enfin, La mort n’est pas seulement la fin de la vie, mais elle est aussi entourée d’une grande incertitude.

En effet, l’idée de la mort est souvent source d’anxiété parce qu’elle nous confronte à l’inconnu absolu de ce qu’il advient après la vie.

Quelle que soit la culture ou la religion, la mort est généralement perçue comme une expérience effrayante et pleine de tristesse.

Cette incertitude nourrit une angoisse existentielle chez l’être humain.

Pour certains philosophes comme Martin Heidegger, l’homme est un "êtrepour-la-mort", et cette conscience de la mortalité est une source constante d’angoisse. Face à cette angoisse, il semble difficile d'envisager un départ heureux, car la peur de l’inconnu et du néant peut effacer toute possibilité de sérénité.

Cependant, malgré ces difficultés de croire qu’il est possible de ressentir une part de bonheur lors de la mort, il existe des raisons de penser qu’il est possible de mourir heureux. Pour certains philosophes, mourir heureux ne signifie pas éprouver un plaisir lors de la mort, mais ressentir la mort comme le résultat d’un parcours avec le sentiment d’avoir mené une vie pleine et significative.

Ainsi, le bonheur ne dépend pas de l'absence de mort, mais de la manière dont on a vécu.

Aristote, dans son étique à Nicomaque, définit le bonheur comme l'accomplissement d'une vie menée selon la vertu et la raison.

Dans cette optique, une personne qui meurt après avoir mené une vie conforme à ses valeurs, qui a réalisé ses objectifs et trouvé un sens à son existence, peut mourir.... »

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