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L'homme peut-il être heureux sachant qu'il doit mourir ?

Publié le 30/01/2005

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a) Le bonheur implique la paix que la perspective de la mort empêche en instaurant dans l'esprit de celui qui voudrait être heureux, la peur. La mort trouble la perspective du bonheur que l'homme voudrait atteindre. b) Le bonheur d'autre part semble ne pouvoir s'inscrire que dans la durée que la finitude de notre nature contrarie. Aristote pensait le bonheur comme l'état que le contemplatif atteint en consacrant sa vie entière à la pratique de la vertu et de la contemplation. Le christianisme radicalisera cette idée en faisant du bonheur un éternel dans l'au delà. Ces deux éthiques ont en commun de penser le bonheur dans la durée comme un état de pacification intérieure, une ataraxie, qui semble bien surhumaine en tant que telle. c) La finitude contredit la durée en y mettant fin et trouble la paix en plaçant l'avenir sous les signes de l'incertitude et de l'angoisse.  C'est donc semble-t-il que l'homme ne peut connaître le bonheur dans ce monde ci, rien ne garantit qu'il y en est un autre. Problème : Cette crainte si obsédante qu'elle soit, nous pouvons affirmer que l'homme ne la ressent pas à chaque instant. Si la perspective d'un bonheur éternel, ou au moins dans les limites de la durée de l'existence, semble inenvisageable pour l'homme, celle de petits bonheurs éphémères est envisageable.

 

Nous nous interrogeons sur le bonheur et son rapport à la certitude humaine de la mort. L'homme peut-il être heureux sachant qu'il doit mourir ? En effet, hanté par la perspective de sa finitude comment l'homme pourrait-il connaître la paix intérieure, la félicité qui caractérise le bonheur ? De plus le concept du bonheur n'implique-t-il pas la durée que la finitude et la mort menacent ou au moins inquiètent ? Dès lors ne faudrait-il admettre que l'homme ne peut être heureux e sachant qu'il va mourir parce que cette perspective ne peut manquer de dévaluer chacun des instants de bonheur qu'il aurait put connaître ? Pour autant, ne pourrait on considérer que, justement cette finitude essentielle de l'homme, donne un prix inestimable au moindre instant de bonheur et de plaisir ? L'homme n'est-il pas d'autant plus heureux quand il est heureux parce qu'il a parfaitement conscience que le temps de son existence est précieux puisqu'il est limité, et qu'il ne faut pas le perdre ? Dans cette optique l'homme serait d'autant plus heureux pendant ses instants de bonheur parce qu'il aurait le sentiment de la valeur de ses instants si rares dans une vie menacée et si courte, bien que ces instants soient eux-aussi éphémères. Mais plus profondément, ne pourrait-on envisager un moyen pour l'homme de se libérer de sa crainte de la mort sans pour autant tomber dans une forme trop extrémiste de l'hédonisme ? N'y a-t-il pas des moyens de se libérer de l'angoisse sans pour autant s'abêtir dans l'insouciance ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu.

 

« une forme trop extrémiste de l'hédonisme ? N'y a-t-il pas des moyens de se libérer de l'angoisse sans pour autants'abêtir dans l'insouciance ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu.

Proposition de plan : 1 .

L'homme ne peut être heureux en sachant qu'il va mourir parce que le bonheur implique la durée et lapaix que la mort contredit et trouble.

a) Le bonheur implique la paix que la perspective de la mort empêche en instaurant dans l'esprit de celui qui voudraitêtre heureux, la peur.

La mort trouble la perspective du bonheur que l'homme voudrait atteindre.b) Le bonheur d'autre part semble ne pouvoir s'inscrire que dans la durée que la finitude de notre nature contrarie.Aristote pensait le bonheur comme l'état que le contemplatif atteint en consacrant sa vie entière à la pratique de lavertu et de la contemplation.

Le christianisme radicalisera cette idée en faisant du bonheur un éternel dans l'audelà.

Ces deux éthiques ont en commun de penser le bonheur dans la durée comme un état de pacificationintérieure, une ataraxie, qui semble bien surhumaine en tant que telle.c) La finitude contredit la durée en y mettant fin et trouble la paix en plaçant l'avenir sous les signes de l'incertitudeet de l'angoisse.

C'est donc semble-t-il que l'homme ne peut connaître le bonheur dans ce monde ci, rien negarantit qu'il y en est un autre.Problème : Cette crainte si obsédante qu'elle soit, nous pouvons affirmer que l'homme ne la ressent pas à chaqueinstant.

Si la perspective d'un bonheur éternel, ou au moins dans les limites de la durée de l'existence, sembleinenvisageable pour l'homme, celle de petits bonheurs éphémères est envisageable.

Pour cela il faudrait voir dans lebonheur, les bonheurs plutôt, quelques chose comme les petits plaisirs de la vie. Transition : Si le bonheur est la somme des petits plaisirs de la vie, qu'en est-il du rapport de l'homme qui l'éprouve à sa finitude ? 2 .

L'homme peut être heureux s'il concentre sa vision du bonheur sur la maximisation des petits plaisirsde la vie (hédonisme) car, par ce biais, il développe une forme de joyeuse insouciance à l'égard de safinitude.

a) Le plaisir est en soi un bonheur passager.

En additionnant ces bonheurs passagers n'arriveraient-on pas à, aumoins rendre pensable un bonheur plus grand, une existence heureuse ?b) Poursuivre le plaisir pourrait donc sembler une quête du bonheur tout à fait acceptable quand il s'agirait deconjurer l'angoisse que nous inspire notre finitude.c) Cet hédonisme, en sacrifiant l'idéal du bonheur et le remplaçant par la somme des bonheurs particuliers, desplaisirs particuliers que l'existence nous concède, semble donc redonner une chance d'être heureux à celui quel'angoisse empêche de l'être.

Les plaisirs peuvent lui permettre de se dérober à cette angoisse, au moins pourquelques temps.

Et si il décide de poursuivre ces occasions d'être heureux, il pourra peut-être, au moins un tempséchapper presque entièrement à l'angoisse.Problème : Cet hédonisme ne peut que s'épuiser à long terme quand les plaisirs n'ont plus de saveur pour le vieillardpar exemple ou pour le malade.

Ne peut-on, pourtant, être heureux, sans le viatique du plaisir ? Transition : N'y aurait-il pas des formes de bonheur qui échappent à la crainte parce qu'ils permettent d'accepter la mort, d'en faire une partie de l'existence elle-même et lui donnent un sens en son sein ? 3 .

L'homme peut être heureux malgré sa finitude quand il parvient à donner un sens à cette finitude.

a) Celui qui a passé sa vie à craindre sa mort et celui qui l'a passé à la fuir dans le plaisir, n'ont pas passé leur vie àvivre.

Leur existence entière leur était dictée par cette fatalité.b) Celui qui sait donner un sens à sa vie, autre que de l'orienter fatalement dans la direction de son issue tragique,celui là peut être heureux malgré la certitude de sa mort, parce qu'il a enlevé toute force à cette perspective dansle choix de sa vie, qu'il s'est approprié son devenir, qu'il a façonné lui-même sa vie : de ses mains il s'est sculpté sapropre statue et il a tout intérêt à ce qu'au soir de sa vie, se contemplant cette statue lui apparaisse comme aumoins, pas trop mal réussie.c) L'homme peut être heureux malgré la mort que lui inspire la mort parce qu'il ne tient qu'à lui de réaliser sonbonheur.

Réfléchir sur ce que l'on veut devenir et s'organiser soi pour y parvenir est la meilleur arme pour ne jamaisavoir craindre la mort.

Si elle arrive demain, vous aurez fait de votre mieux : Quelle meilleure raison d'êtreheureux...?. »

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