Devoir de Philosophie

Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait?

Publié le 02/12/2012

Extrait du document

Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait? I- On ne peut pas ne pas savoir ce que l'on fait car la présence d'une intention et la volonté de la réaliser qui a sa source dans un sujet conscient d'en être l'origine, c'est à dire responsable, est la condition sine qua non de toute action. (1)Faire et savoir qu'on fait sont indissociables Montrez qu'on ne peut agir sans que soit présente une intention, c'est à dire la représentation d'un but , qui ne peut pas ne pas être consciente, car toute pensée est nécessairement consciente (utiliser par exemple Descartes), et sans que l'intention ait sa source dans une volonté elle aussi nécessairement consciente. On peut prendre pour modèle ici le savoir-faire qui permet à l'homme de réaliser un objet artificiel, un objet technique, et montrer que l'existence de l'objet présuppose la conscience d'un problème à résoudre, la représentation d'une solution qui n'existe pas encore, et la réflexion sur les moyens de réaliser le but, ce qui suppose nécessairement la conscience et ne peut être le résultat de l'instinct. Montrer en quoi cela est valable pour toute action même quand elle ne vise pas la production d'un objet. (2)Là où savoir et faire sont apparemment dissociés, soit en réalité il n'y pas d'action, soit il s'agit d'une action que l'auteur refuse d'assumer, d'une manière pour le sujet de fuir sa responsabilité ce qui présuppose qu'il la connaisse. Montrez qu'on ne peut assimiler n'importe quel mouvement du corps à une action, si un tel mouvement n'est pas dirigé une intention (par exemple un réflexe). Pour expliquer mon action à quelqu'un je ne peut pas me contenter de dire comment mes membres se sont mis en mouvement, je dois lui dire pourquoi j'ai fait tels mouvements c'est à dire quelle intention j'avais: il ne faut donc pas confondre ce sans quoi il n'y aurait pas d'a...

« de découvrir ce que l’on peut faire, ce dont on est capable, en faisant l’épreuve de la séparation entre ce qu’on veut et ce qu’on fait.). (2) On peut ne pas savoir ce que l’on fait car il n’y pas de science de l’action, c’est à dire qu’on ne peut jamais prévoir et maîtriser toutes les conséquences de nos actes: toute action portant sur le futur, agir c’est nécessairement être confrontés à l’incertitude, à une réalité toujours en partie imprévisible, non pas simplement par accident, par manque de réflexion, mais parce que la réflexion n’est jamais suffisante pour savoir avec certitude ce que l’on fait quand on agit.

(3) Conséquence de l’impossibilité d’un savoir purement rationnel de ce que l’on fait: -l ’ homme d ’ action n ’ est pas celui qui a tout calculé et tout planifié par le raisonnement, c ’ est au contraire celui qui connaît les limites du calcul, qui se base sur des probabilités, qui prend pour repère ce qui pourrait se passer, mais qui sait en même temps faire face à l ’ imprévisible, qui n ’ est pas prisonnier du raisonnement.

On sait ce que l’on fait justement quand sait que faire ne peut pas être une science exacte, qu’on ne peut pas entièrement savoir ce que l’on fait, que la réalité ne dépend pas entièrement de nous. -on peut du coup ne pas savoir ce que l’on fait quand on prétend justement entièrement savoir ce que l’on fait, quand on croit que la réalisation de nos intentions dépend entièrement de nous, quand on surestime le pouvoir de la réflexion.

Celui qui veut avoir des certitudes avant d’agir est condamné soit à l’impuissance car il n’agira jamais, soit à l’échec pour avoir voulu tout planifier sans tenir compte de ce qui est incalculable dans le réel, de ce qui échappe nécessairement à toute planification rationnelle.

III-Ce n’est pas simplement parce que celui qui agit ne peut pas maîtriser totalement le réel, qu’une conscience intégrale de ce qu’on fait est impossible qu’on peut ne pas savoir ce que l’on fait, mais parce que le sujet agissant ne s’identifie pas à la conscience, que la conscience de soi n’est qu’une partie superficielle de ce qu’on est. (1) On peut non seulement agir sans savoir ce que l’on fait par inconscience des conséquences de nos actions, mais on peut agir inconsciemment sans même savoir qu’on agit, parce que l’inconscient constitue la plus grande partie de nous même, et que nous n’avons pas nécessairement conscience de nos propres intentions.

On peut utiliser Freud ici à condition de bien expliquer ce qui rend possible l’existence d’actes que celui qui les accomplit ignore, et qui néanmoins restent des actes de sa part: cela présuppose que le sujet qui agit n’est pas le moi, que ce que nous sommes dépasse largement ce que nous avons conscience d’être. (2) On peut aller plus loin en montrant qu’on peut qualifier d’acte y compris des phénomènes qui ne s’accompagnent d’aucune intention qu’elle soit consciente ou inconsciente, comme les automatismes corporels.

Cela suppose de montrer d’abord que ce l’on veut, désire, pense consciemment, en croyant en être l’origine, est en fait déterminé par des causes qui nous échappent, et que l’homme croit être libre uniquement parce qu’il ignore ce qu’il le détermine en tant que partie de la nature, c’est à dire les lois de la nature.(Voir Spinoza ).

On peut alors montrer que la conscience que l’homme a naturellement de lui-même implique qu’il ne peut pas savoir ce qu’il fait, puisqu’il ignore à cause d’elle ce qu’il le détermine, et que pour savoir ce que l’on fait il faut justement faire abstraction de ce qu’on a conscience de faire, afin de pouvoir expliquer par une démarche scientifique ce que l’on fait réellement c’est à dire ce qui nous détermine.

Cela justifie alors de qualifier d’actes y compris ce qui se fait en nous sans conscience, les automatismes corporels, car celui qui agit est alors l’organisme qui cherche à se conserver, et dont la conscience ne constitue qu’un élément fonctionnel. (3) On peut confirmer cette thèse en montrant que la possibilité d’actes conscients a justement pour condition l’existence de l’action permanente de notre corps qui reste inconsciente.

C’est justement parce qu’on a pas besoin de savoir ce que l’on fait quand on respire, que cela n’implique aucune intention ni réflexion, qu’on peut accomplir des actes conscients et réfléchis qui élargissent notre puissance d’agir, nos possibilités d’actions, jusqu’à par exemple devenir capable avec la médecine. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles