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Peut-on parler d'une rhétorique de l'image ?

Publié le 27/02/2008

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Sans entrer dans les conséquences politiques d'une telle théorie, retenons seulement que Lebon est fortement inspiré par l'émergence des sciences psychophysiques dont il est contemporain. Selon ces sciences, l'image est un mobile d'action : la réception d'une image entraîne des mouvements inchoatifs à la ressemblance de l'image.   c)      l'image = usage dévoyé de la rhétorique Or la rhétorique, comme le fait remarquer Aristote ne doit pas tout miser sur les affects. En effet, il faut que cet art soit au servie de l'ethos : le rhéteur ne doit pas chercher à influencer l'auditoire mais elle a la responsabilité de soutenir le vrai et le juste. Ainsi l'image se montre séductrice et n'est pas rhétorique au sens où elle se situe « à l'extérieur de la question » selon la formule d'Aristote. L'affaire de la rhétorique consiste à établir la vérité des faits, le vrai au moyen de ce qui lui ressemble (le vraisemblable). Aussi dévoyer ainsi son usage comme le fait une certaine pratique de l'image est fortement condamnable.   Transition : ·         On ne peut parler d'une rhétorique de l'image dans la mesure où l'image n'est pas à la hauteur des exigences de la rhétorique : là où cette dernière se veut convaincante, l'image opère par persuasion et mise sur les affects au lieu de concilier ceux-ci avec la raison. ·         Mais il faut distinguer image et simulacre, idole et icône. La critique que nous avons émis ne semble valoir que pour une certaine pratique de l'image tout comme la condamnation de la rhétorique ne vaut que pour un usage particulier qui en est fait (la sophistique).

L’image est bien souvent, au regard des discours écrits ou des calculs de la science, dévalorisée : on doute que l’on puisse tirer quoique ce soit d’une image ;et celle-ci est souvent reléguée au rang de divertissement. Pourtant, l’exemple des illustrations dans les livres pour enfants, les schémas représentant le fonctionnement de certaines machines, les cartes ou même l’art en général, nous montrent que l’image possède une certaine valeur heuristique. Mais peut-on alors aller jusqu’à parler d’une rhétorique de l’image ? L’image a-t-elle un langage propre ? Est rhétorique, ce qui persuade. L’image est-elle pourvu d’un tel pouvoir ? De quels moyens disposerait-elle pour nous convaincre ? Une telle capacité n’est-elle pas le domaine réservée du discours logique ?

« est ainsi tenue pour un instrument de domination par les sophistes.

Dominer et user de la force, tel est le propre de la persuasion, et non de la conviction. Dans le premier cas, le sujet est contraint à adhérer à la conclusion de la démonstration, alors que dans le second, le sujet accepte et reconnaît cette conclusion volontairement.

La conviction n'est pas violente comme l'estla persuasion : la liberté est au principe de l'adhésion alors qu'elle manipulée par la persuasion. Cette autonomie du jugement n'est semble-t-il pas assurée par l'image.

b) L'image = moteur irrationnel d'action En effet, comme on peut la constater dans la publicité, l'image s'octroie le pouvoir de régir les mécanisme de la consommation en provoquant le désir : l'achat est ainsi dopé par le sentiment et non par une rationalisation dubesoin.

L'image devient ici moteur irrationnel d'action. Ainsi Gustave Lebon dans La psychologie des foules remarque que l'image = la plus puissante source de mobilisation des masses .

L'image impressionne et nous ne sommes pas loin de la formule pascalienne selon laquelle l'imagination peut seule « mettre le prix aux choses ».

L'image est un accélérateur de passions [1].

Sans entrer dans les conséquences politiques d'une telle théorie, retenons seulement que Lebon est fortement inspiré par l'émergencedes sciences psychophysiques dont il est contemporain.

Selon ces sciences, l'image est un mobile d'action : la réception d'une image entraîne des mouvements inchoatifs à la ressemblance de l'image. c) l'image = usage dévoyé de la rhétorique Or la rhétorique, comme le fait remarquer Aristote ne doit pas tout miser sur les affects.

En effet, il faut que cet art soit au servie de l' ethos : le rhéteur ne doit pas chercher à influencer l'auditoire mais elle a la responsabilité de soutenir le vrai et le juste.

Ainsi l'image se montre séductrice et n'est pas rhétorique au sens où elle se situe « à l'extérieur de la question » selon la formule d'Aristote.

L'affaire de la rhétorique consiste à établir la vérité des faits, le vrai au moyen de ce qui lui ressemble (le vraisemblable).

Aussi dévoyer ainsi son usage comme le fait une certainepratique de l'image est fortement condamnable.

Transition :· On ne peut parler d'une rhétorique de l'image dans la mesure où l'image n'est pas à la hauteur des exigences de la rhétorique : là où cette dernière se veut convaincante, l'image opère par persuasion et mise sur les affects au lieu de concilier ceux-ci avec la raison.· Mais il faut distinguer image et simulacre , idole et icône.

La critique que nous avons émis ne semble valoir que pour une certaine pratique de l'image tout comme la condamnation de la rhétorique ne vaut que pour un usage particulier qui en est fait (la sophistique).· L'image qui persuade est l'idole, le simulacre, c'est-à-dire la représentation qui tend à se substituer à son modèle par excès de ressemblance.

(simulacre est stratégie malhonnête visant à se donner suffisamment d'être pourse faire passer pour ce qu'il n'est pas = tromper ou abuser son spectateur)· L'image dans son essence tend toujours à dévoiler ce qu'elle n'est pas : elle à prendre comme un reflet mais non comme une chose en soi.· Conséquence : on pourrait parler d'une rhétorique de l'image à condition qu'il ne s'agisse pas d'un art des simulacres ou des faux semblants.

3- L'IMAGE PEUT ÊTRE UN INSTRUMENT RHÉTORIQUE LORSQU 'ELLE SOUMISE À UN CONTRÔLE DE LA RAISON (ET NON LAISSÉE AU DÉSIR ) a) l'image = donation de valeur à des choses rationnellement indifférentes … Pascal défend ainsi la thèse selon laquelle l'imagination est fourbe : elle prétend dominer la raison.

Or sa victoire n'a d'autre motif que le goût de la montre : elle « se plaît à contrôler et à dominer la raison pour montrer combienelle peut en toutes choses ».

En effet, là où la chose est, pour la raison, rien d'autre que ce qu'elle est,l'imagination lui donne du prix, lui ajoute de la valeur.

C'est pourquoi la publicité ou le pouvoir politique en fait un usage si fréquent. b) …qu'il faut pourtant savoir habilement reconnaître Toutefois, cette condamnation ne tient que dans ce domaine particulier consistant en un conflit des facultés.

Au sein de la société, il est nécessaire d'user d'images .

Ainsi Pascal distingue entre l'habile et le semi-habile : l'image habille les choses et leur donne une force que la raison ne saurait leur donner, néanmoins, il n'y a pas à mépriser sonempire : l'image est un bienfait en ce qu'elle tient en respect : sans les images, le pouvoir est sans assises.

Aussin'y a-t-il aucun sens à les mépriser car ce serait refuser la cohésion sociale qu'elles assurent. L'habile est donc capable de composer avec ; il accepte de porter les masques du jeu social.

L'essentiel est finalement, de mesurer ce pouvoir des images.

Ainsi, c'est la raison et non plus le désir qui alimente l'emprise des images : le pouvoir des images n'est pas nié ou refoulé mais il est tenu pour ce qu'il est et rien que pour ce qu'il est. En somme, on peut parler d'une rhétorique de l'image à condition d'en connaître les arcanes, les stratégies : hors de ce cadre, l'image est simulacre donnant corps à des désirs.

[1] Remarque : Lebon tire argument de cette sensibilité populaire aux images pour justifier, sur le plan politique, unconservatisme autoritaire, un régime opposé à la démocratie.. »

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