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Peut-on penser contre l'expérience ?

Publié le 20/12/2005

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Ce qui complique la tâche de l'activité scientifique et de l'éducation scientifique, c'est que je ne projette pas seulement sur le monde mes sentiments personnels mais encore toutes les dispositions que je tiens de la tradition sociale. « L'esprit naïf n'est pas jeune, il est même très vieux » (Bachelard) Nous projetons spontanément sur le monde tout ce que qu'on nous a enseigné. C'est ainsi que les gens du moyen-age voyaient des diables cornus à tous les détours de chemins. Aujourd'hui nous projetons sur le ciel une culture pseudoscientifique mal assimilée : nous voyons des « OVNI ». Comment parvenir à l'objectivité scientifique ? Si nous n'avons aucune vraie culture scientifique, nous serons tentés de répondre ; il suffit d'éliminer ce qui vient de nos passions, de la tradition, de l'imagination. Il faut revenir à une perception originelle des choses, laisser parler les faits tels qu'ils sont. Mais, c'est précisément la perception spontanée, originelle qui est chargée de subjectivité, tandis que la réalité scientifique, objective, doit être péniblement construite à partir d'un travail fort complexe. Ce qui est immédiatement perçu est subjectif ; ce qui est objectif est au contraire « médiat », construit par détours et artifices. L'erreur est première, la vérité est toujours seconde disait Bachelard.

« « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...

Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume , des « copies » des impressions sensibles. 2.

La composition des idées .

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions- nous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peuxme représenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à lapossibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.

La signification des mots .

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver la valeur de nos pensées ou plus exactementde notre langage.

Les mots dépendent des données sensibles particulières, aussi généraux et abstraitssoient-ils.

De quoi suffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si ce n'estqu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pour établir la signification d'unmot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s) sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être lesigne. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée, de retour.

Ainsil'empirisme ne fait-il pas seulement de l'expérience l'origine de notre connaissance, mais aussi ce qui la justifie.

Ence sens, il ne répond pas seulement à la question de fait que demeure la question de l'origine ; mais il pose danstoute son ampleur la question de droit. Dans « Essais philosophiques sur l'entendement humain », Hume affirme que les « idées » ne sont d'abord que des copies affaiblies des « impressions » d'origine externe et qu'elles sont ensuite liées suivant les lois mécaniques de l'association.

Ainsi, par exemple, nous observons qu'un phénomène donné est suivi d'un autrephénomène donné.

Rien ne nous permet d'affirmer qu'il existe entre eux une relation causale nécessaire sinonl'habitude que nous avons acquise, sous l'influence d'une association souvent répétée, de nous attendre à lesvoir se suivre.

Le principe de causalité est donc acquis par expérience.

Il en est de même pour les autresprincipes. La pensée empiriste anglaise distinguera avec insistance vérités logiques et propositions induites de l'expérience.

Hume analyse ainsi ce qui sépare relations d'idées et relations de faits : si l'opération « 2+2=4 » n'exige nul recours à l'expérience, l'affirmation « le soleil se lèvera demain » ne peut être proférée que parce que j'ail'expérience quotidienne de la levée du soleil.

La proposition contraire n'est ici nullement contradictoire sur le planlogique, comme le serait « 2+2+5 ».

C'est un recours aux faits, non le jeu d'une opération purement rationnelle, qui établit la vérité.

Qu'en est-il alors de son universalité ? Comment prouver qu'il n'y aura pas un matin où le jour ne selèvera pas ? Questions qui ont pour effet de fragiliser la valeur rationnelle des propositions scientifiques.

A côté dessciences de pure raison, les plus nombreuses sont relatives à des faits.

Celles-ci, parce qu'elles ne relèvent pas dela pure logique, ne peuvent pas être démontrées : « Le contraire d'un fait quelconque est toujours possible, car il n'implique pas contradiction et l'esprit le conçoit aussi facilement et aussi directement que s'il concordait pleinementavec la réalité. » Hume montre donc que l'induction ne conduit pas à une opération intuitive : le moyen terme sous-entendu ( cela se passera toujours comme cela s'est passé ) n'est pas une évidence logique.

Il faut que l'esprit induisant que « le pain m'ayant nourri hier il me nourrira demain » fasse un saut ne relevant pas de la logique.

Or l'induction est indispensable dès qu'on a affaire à des relations de faits.

Aussi les vérités empiriques ne sont-ellesnullement nécessaires : outre qu'il peut y avoir des inférences fausses, parce ce qu'on n'a pas encore rencontré lecontre-exemple qui les démentira, il n'existe aucun moyen de démontrer absolument, par la pure logique, que laconclusion d'une induction est nécessairement vraie.

Du point de vue de la logique, elle ne lest pas.

Si l'on s'entenait là, il faudrait en conclure que les sciences de faits, même si elles sont provisoirement acceptables, demeurenten partie incertaines.

Elles reposent, au mieux, sur de hautes probabilités. Ces théories de Locke et Hume , qui affirment que la raison humaine tire ses principes de l'expérience, sont deux formes de ce qu'on appelle l'empirisme. II) L'expérience est trompeuse.

On peut et on doit penser contre l'expérience sensible.. »

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