Peut on penser sans images ?
Publié le 04/02/2016
                            
                        
Extrait du document
3e partie. — Antithèse. Il y a une pensée sans images.
A. En France, Alfred Binet le soutient. Il établit par sa méthode d’introspection expérimentale, que la pensée déborde infiniment l'image. Dans la généralisation, ce qui constitue l\" général, ce n'est pas l'image, c'est l'intention, c'est à dire la direction de la pensée.
«
                                                                                                                            b) 
ou  peut-être  d'une Image  générale  1 
; 
c)  ou,  en tout  cas, d'une Image  verbale,  d'un mot 2.
                                                            
                                                                                
                                                                    
C .
                                                            
                                                                                
                                                                    - Plus  récemment,  Ribot a cherché  à résoudre  cette 
question  par une  "nquète.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il établit  qu'il  y a sur  ce point 
diff érenfs  llfpPs d'esprits  3 ; mais  il conclut  que" l'hypothèse 
d'une  pensée  pure,  salis images  ct sans  mots,  est très  peu 
pro bable,  et, en tout  cas, n'est  pas prouvée.
                                                            
                                                                                
                                                                     • 
2 e  part ie.
                                                            
                                                                                
                                                                    - Discussion  de cette thèse.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ses partisans  n'éta
blissent  pas  que  la pensée  se borne  aux images  ; car 
A.
                                                            
                                                                                
                                                                    -mème  quand  l'idée s'accompagne  d'une image  parti· 
culière,  elle aurait  pu s'accompagner  d'une autre  image ; 
elle  suscite,  (remarque  loyalement  Hume),« l'une  quelcon qrœ  » 
de  ces  images.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il y a possibilité  de remplacer  indéfiniment  une 
image  par une  autre  4.
                                                            
                                                                                
                                                                    
B.
                                                            
                                                                                
                                                                     - L'idée  générale  déborde  aussi l'image  générale 1.
                                                            
                                                                                
                                                                    
C.
                                                            
                                                                                
                                                                     - Le  mot  a une  signif ication  ; sans  quoi il n'y  aurait 
au cune  différence  entre un mot  de notre  langue  et  un mot 
d'u ne langue  inconnue  ; même  un mot  à signification  vague 
(ex.
                                                            
                                                                        
                                                                     : absolu)  a quand  même  un  certain  sens pour  nous  6• 
Ribot  reconnaît  qu'il y a derrière  le mot  un a substratum 
inconscient  », un " savoir  pot en ti  el ».
                                                            
                                                                                
                                                                    
que  je me  forme,  doit être  celle  d'un homme  blanc, noir ou basané, 
droit  ou tordu,  de grande ,, petite  ou moyenne  taille  ».
                                                            
                                                                                
                                                                    
1.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ps.
                                                            
                                                                                
                                                                     M.,  pp.
                                                            
                                                                                
                                                                    482 1,83.
                                                            
                                                                                
                                                                    
2.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ps.
                                                            
                                                                                
                                                                     M.,  pp.
                                                            
                                                                                
                                                                    483 484.
                                                            
                                                                                
                                                                    
:� .
                                                            
                                                                                
                                                                    Ribot  a interrogé  oralement  cent trois  personnes  sur  la significa
tion  donnée  à des concepts.
                                                            
                                                                                
                                                                     (voir son livre  Evolution des  idùs générales), 
dont  la plupart  sont  des  � 'traits supérieurs  (chien, animal,  couleur, 
forme,  justice,  »onté, vertu,  loi, nOJabre,  force, temps,  rapport,  cause, 
infini) .
                                                            
                                                                                
                                                                    II  classe  les types  des pet 'lonnes  interrogées  en : type  concret 
(le  mot  évoque  une image  ordinairement  visuelle, quelquefois  mus
culaire)  : type  visuel  typograph ique (le mot  évoque  l'image  du mot 
imprimé)  ; type  auditif  (il  n'y a que  le SO'l  dll mot).
                                                            
                                                                                
                                                                    
4.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ps.
                                                            
                                                                                
                                                                     M.,  p.
                                                            
                                                                                
                                                                    433.
                                                            
                                                                                
                                                                    
5.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ps.
                                                            
                                                                                
                                                                     M.,  pp.
                                                            
                                                                                
                                                                    482-483.
                                                            
                                                                                
                                                                    
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                                                                                                                    »
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