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Peut-on se fier à la raison ?

Publié le 11/08/2004

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La raison est une faculté de la connaissance. Elle est le moyen par lequel nous apprenons et développons nos connaissances sur l’inconnu. Elle fonde la logique et la déduction. Elle semble en ce sens un instrument infaillible. Nous devrions pouvoir nous fier à son pouvoir en tant que nous sommes persuadés et convaincus de sa valeur et de son apport. Cependant, la raison a elle-même ses besoins qui si l’on n’y prête pas attention peuvent nous faire tomber dans des illusions transcendantales. Ces besoins de la raison comme peut l’être la recherche de l’unité ou de l’économie de la raison sont naturelles à la raison mais ils risquent de l’amener à se fourvoyer. Bien plus, l’histoire des sciences nous montrent que souvent les déductions que l’on croit parfaites et fondées sur les meilleurs raisonnements ne sont pas toujours exacts ou justes. La raison, en tant que faculté, a elle-même des limites qu’elle ne saurait passer sans entrer dans l’erreur comme cela peut être le cas avec la métaphysique. Dès lors, face à cette impuissance constatée de la raison peut se développer le scepticisme voire, pire, la mysologie qui est une haine de la raison et des discours. Mais sans entrer dans de si graves conséquences, il est nécessaire de retenir le rôle positif de la raison en tant que faculté de la connaissance ayant une fécondité gnoséologique et cognitive dont il faut bien sûr user avec méthode et discernement. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on pourra se fier à la raison.

« d'unification de mes connaissances, en un être substantiel, à faire du pur sujet de la pensée un objet de la pensée.L'illusion peut alors se développer en une pseudo-science de la nature, de l'origine et de l'immortalité du moi.L'illusion cosmologique objectivise l'idée du monde comme unité suprême de l'expérience externe.

L'illusion se révèleà travers les quatre antinomies qui permettent, concernant quatre « propriétés » du monde, de soutenir à la fois lathèse et l'antithèse.• Première antinomie : le monde a un commencement dans le temps et il est limité dans l'espace/ le monde n'a pasde commencement dans le temps et n'est pas limité dans l'espace.• Seconde antinomie : tout ce qui existe est composé d'éléments simples / il n'existe rien de simple dans le monde(divisibilité à l'infini).• Troisième antinomie : tout n'est pas soumis au déterminisme, il existe une causalité libre / il n'existe pas decausalité libre.• Quatrième antinomie : il existe un être nécessaire, comme partie ou cause du monde / il n'existe pas d'êtrenécessaire, ni dans le monde, ni en dehors. En l'absence du critère de l'expérience, la raison démontre aussi bien le pour que le contre.

Surgit alors le fantômedu scepticisme.

Mais Kant pense échapper au scepticisme justement en mettant à nu le sophisme, qui fait glisserd'une idée de la raison à son existence comme chose en soi objective.

La raison est à elle-même son propre remède: c'est la démarche critique.Il en va de même, enfin, concernant la théologie rationnelle qui entretient l'illusion de preuves de l'existence de Dieu,preuves que Kant démonte une à une, montrant leur valeur purement spéculative.Avant Kant, Hume avait déjà soumis ces trois idées, le moi, le monde, Dieu, à une critique définitive en en montrantla connaissance illusoire.

Mais Hume, en sceptique, concluait à l'inutilité, voire au caractère néfaste de ces idéespour la science, Kant, au contraire, malgré leur charge d'illusion, leur accorde un rôle positif suprême comme pôled'unification systématique de la connaissance humaine.Les idées de la raison n'ont pas de valeur transcendante (objective), mais uniquement une valeur régulatrice etorganisatrice dans l'interprétation de l'expérience.

Sans elles, pas de système, mais une simple juxtaposition desavoirs locaux (ce qui reproché à l'empirisme).Il reste que l'illusion interne à la raison et l'usage illégitime des facultés qu'elle provoque naissent d'un désirirrépressible, celui de faire connaître les choses en soi au-delà des limites de l'expérience (usage transcendantal), oupire, comme on vient de le voir, de constituer de simples conditions de la connaissance en objets de cetteconnaissance (usage transcendant ou constitutif).D'où vient ce besoin qu'a la raison de franchir les limites de l'expérience et d'engendrer ainsi, non des erreurscontingentes et accidentelles, mais des illusions structurelles, des faux problèmes inéluctables ? Pourquoi l'illusiontranscendantale ne disparaît-elle pas, lors même qu'elle est dévoilée ?C'est que l'intérêt spéculatif trahit un intérêt encore plus haut de la raison, un intérêt qui la porte vers les chosesen soi : l'intérêt pratique ou moral.L'intérêt pratique concerne trois objets : la liberté de la volonté, l'immortalité de l'âme et l'existence de Dieu.

Etc'est le besoin pratique de connaître les fins de l'action humaine qui pousse la raison à l'usage transcendant desfacultés. Si on lui accorde trop aveuglément sa confiance, la raison est capable de se tromper d'elle-même.

Elle peut alorsfinir par nous détourner d'elle, au point de nous faire préférer les pensées plus irrationnelles ou les conduites plusdéraisonnables, plus aisées et parfois plus heureuses.

Mais en rester là serait avoir la vue courte, et oublier que laraison est un instrument dont il appartient à chacun d'user droitement ou non.

Une raison fiable est alors une raisoncritique, en constant éveil sur ses capacités et sur ses limites.. »

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