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Peut-on se libérer du passé ?

Publié le 27/02/2004

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Comment comprendre cette idée du passé comme aliénant. Comment comprendre cette idée car, au final, le passé n'est plus, donc, à quoi bon vouloir s'en libérer ? Si le passé joue un rôle de modèle et de déterminant, le présent et le futur sont réduits à une pure et simple répétition. Le passé joue un rôle de déterminisme voire de fatalisme pour qui n'arrive pas à s'en défaire. Une libération du passé est-elle envisageable ? Quelles méthodes voire thérapeutiques peuvent nous aider à nous en libérer ?
  • THESE: [On peut se libérer du passé]
  1. Le poids du passé n'est pas fatal
  2. On peut rejeter les traditions injustes
  3. On peut surmonter un passé malheureux
  • ANTITHESE: [On ne peut pas se libérer du passé.]
  1. Le passé détermine le présent
  2. Le passé peut ressurgir
  3. Le passé nous marque
  • SYNTHESE: [Il est possible mais pas nécessairement souhaitable de se libérer du passé.]

« sentiment d'entrer en rapport direct avec Dieu.

A moi de lui donner un sens à travers mon projet présent.b) « Qui décidera...

m'endurcis » : exemple d'un moment dont je construis perpétuellement le sens (le séjouren prison).c) « Qui peut...

éclaire » : ce sont les buts vers lesquels je tends qui éclairent les diverses modalités de monpassé (voyages, serment d'amour).• Quelle est l'idée directrice du texte ? Le présent, le futur et le « projet fondamental » de mon existencedécident du sens du passé, lequel n'est pas un bloc figé, mais une perpétuelle transformation.• Le problème soulevé par le texte : si le passé pèse sur moi, tel un ensemble de déterminismes, ou bien s'ilest une matière pour la liberté humaine.

Le passé, obstacle ou organe d'une liberté ?• Quel est l'enjeu du texte, ce qu'il me fait gagner ou perdre, théoriquement et pratiquement ? S'il s'avère queje décide librement, dans l'instant présent, de mon passé, alors je redécouvre le champ de ma liberté et de mapratique dans le monde, la sphère des infinis possibles.

Si l'analyse de Sartre est exacte, alors rien ne mestructure de manière définitive et je décide seul de mon destin et de ma vie.

Loin d'être opacité, le passé estorgane de ma liberté et je puis donc échapper à tout ce qui tend à me figer en « essence ».• Quant à l'intérêt philosophique : ces lignes me renvoient à la liberté du sujet pleinement responsable de lui-même.

Leur intérêt est de me recentrer sur ma totale responsabilité et sur mon choix. On peut rejeter les traditions injustesA la Révolution française, les hommes du XVIIIe siècle ont mis fin à un régime féodal qui durait depuis des siècles etont instauré de nouveaux principes de gouvernement.

En 1989, les Berlinois ont détruit le Mur qui divisait leur ville,donnant le signal de l'effondrement des régimes communistes en Europe.

On peut toujours se libérer du poids d'unpassé injuste.

Les hommes dotés de liberté ont leur destin en main. L'homme est capable de procéder à des inventions techniques, à des progrès dans les sciences, à des réformes ouà des révolutions dans les domaines politique et éthique.

Introduire de la nouveauté est toujours possible grâce auxefforts de l'imagination ou du savoir, et c'est ainsi que l'emprise du passé peut être dépassée. Toutefois, cette discussion laisse indiscuté le présupposé majeur de la question.

Si l'on s'interroge sur la possibilitéde s'affranchir du passé, c'est qu'implicitement on le considère comme un obstacle ou comme une limite à la liberté.Il faut donc à présent aussi se demander si le passé est nécessairement une prison. On peut surmonter un passé malheureuxDu point de vue de l'histoire personnelle, l'individu peut se libérer, comme l'a montré Freud, des événementstraumatiques qu'il a vécus durant son enfance et qui l'empêchent d'être heureux.

La cure psychanalytique, enfavorisant la prise de conscience de tels événements et la compréhension de l'angoisse' qu'ils provoquent, permetde les surmonter pour s'en libérer. Dans la trente et unième des « Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse » (1932), intitulé « La décomposition de la personnalité psychique », Freud décrit le but du traitement psychanalytique par cette formule : « Là où « çà » était, « je » dois devenir », où le « ça » représente l'inconscient.

Il est remarquable que la traduction de la phrase allemande ait prêté à controverses. Pour comprendre l'enjeu de cette phrase, il faut garder à l'esprit que la psychanalyse, avant d'être une discipline, voire une science, est avanttout une thérapie, une façon de guérir des patients. Dans notre texte, Freud affirme « C'est que l'être humain tombe malade en raison du conflit entre les revendications de la vie pulsionnelle etla résistance qui s'élève en lui contre elles ».

La maladie provient d'un conflit entre les normes « éthiques, esthétiques et sociales » et des désirs qui « semblent remonter d'un véritable enfer ». Or ces désirs censurés ne sont pas plus conscients que la censure elle-même.

Le malade subit donc un combat interne dont il n'a ni la maîtrise, ni laconnaissance : « La psychanalyse entreprend d'élucider ces cas morbides inquiétants, elle organise de longues et minutieuses recherches, elle se forgedes notions de secours et des constructions scientifiques et, finalement peutdire au moi : « il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi, c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta conscience et à la maîtrise de ton vouloir. » En quoi consiste alors le traitement ? A traduire l'inconscient en conscient : « On ne prête pas assez attention dans cette affaire à un point essentiel, à savoir que le conflit pathogène des névrosés n'est pascomparable à une lutte normale que des tendances psychiques se livrent sur le même terrain [...] Il y a lutte entredes forces dont quelques-unes ont atteint la phase du [...] conscient, tandis que les autres n'ont pas dépassé lalimite de l'inconscient.

C'est pourquoi le conflit ne peut aboutir que lorsque les deux se retrouvent sur le même. »

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