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Peut on se passer de sacré ?

Publié le 07/12/2005

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En définitive, le sacré, s'il n'est plus religieux, témoigne d'un besoin fondamental de l'homme, celui de donner du sens et des valeurs à notre monde. Si comme le dit Nietzsche Dieu est mort, c'est alors à l'homme de redéfinir, réinventer des valeurs communes et d'y croire. La croyance en des valeurs sacrées est à la base de toute action et nous permet de ne pas être désorienté dans un monde où plus aucun être supérieur vient donner un sens à la vie, où plus aucune vérité ne sous-tend l'existence. L'homme croira donc toujours, mais peut-être plus en un Dieu transcendant, mais dans des valeurs, des idées,...     Ainsi, le sacré témoigne à la base d'un être supérieur d'un dieu. L'objet sacré est celui qui reçoit en lui une force extérieure et mystérieuse qui vient d'un autre monde, d'un ordre transcendant. Le sacré dès lors, base notre univers sur un autre et lui donne du sens. Cependant, dans nos sociétés occidentales, la conception matérialiste semble dominer et les hommes paraissent plus courir après le bien-être matériel que vers l'élan spirituel et religieux. Il n'y a plus de Dieu pour créer notre monde, celui-ci n'est rien d'autre que ce qu'il nous paraît. Pourtant, c'est avoir une vue réduite du sacré.

 

Le sacré est tout d'abord présent dans le domaine religieux, il y prend racine. Le sacré définit un ensemble de réalités, que ce soit des êtres, des choses, des lieux, séparées du monde profane ordinaire, et dans lesquelles se manifeste une puissance jugée supérieure. L'objet sacré est donc ce qui, à la base, permet de mettre l'homme de faire l'expérience d'un "tout autre", d'une transcendance. Pourtant, notre société ne voit-elle pas le monde, comme un univers dépourvu de toute transcendance, purement matérialiste? La science ne démontre-t-elle pas qu'il n'y a aucune différence entre objet sacré et objet profane? Le sacré en définitive, ne vient-il pas de l'homme? N'est-il pas donation de sens au monde?

 

« existent avant de se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'homme est a prioriindéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans le monde :"L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." La science, en effet, tend à expliquer le monde et les objets de manière rationnelle.

Elle permet donc de se rendrecompte, qu'entre l'objet sacré et l'objet profane, il n'y a pas de différence.

Ainsi, on était persuadé auparavant quel'hostie était vraiment le corps du Christ.

Par ses vérités, la science a démontré qu'il n'était pas possible que ce soitphysiquement le cas.

Il semble donc que le sacré d'un objet vient uniquement de ce que l'homme y projette. Or, notre société est plutôt une société de consommation.

L'objet n'est plus considéré que selon, l'utilité et l'emploique l'on peut en faire.

L'homme moderne semble donc se passer de toute dimension sacrée. Notre monde est encore habité par le sacré, c'est ce qui donne valeur et sens à l'existence Pourtant, il n'est pas sûr que le sacré ait véritablement disparu de notre monde.

Si le sacré ne s'incarne plusfondamentalement dans le religieux, il s'est pourtant déplacé dans d'autres sphères et domaines.

Nous l'avons l'objetsacré ne l'est pas en lui-même, mais est le résultat d'une sacralisation, qui peut concerner n'importe quel objet.L'homme projette, en définitive, ce qu'il y a de plus important pour lui dans un objet.

Ainsi, si pour certainespersonnes, la marseillaise est sacrée, c'est parce qu'elle symbolise la nation française et aussi peut-être parcequ'elle est un champ révolutionnaire. De plus, la sacré caractérise aussi des valeurs morales, estimées primordiales.

Ainsi, les droits de l'homme sont desdroits "sacrés" qu'on ne peut toucher, ni supprimer. Comme le dit Mircéa Eliade dans son oeuvre Le sacré et le profane , l'homme a-religieux( qui n'est pas religieux) est un phénomène plutôt rare, surtout dans les sociétés occidentales.

En effet, même s'il est sans religion, l'homme secomporte encore religieusement à son insu parce que les traditions sont encore là même si elles ont été un peulaïcisées.

Pour lui, les réjouissances de nouvelle an, de Pâques ou de naissance sont encore marquées d'un rituel quiest encore du ressort du religieux. En définitive, le sacré, s'il n'est plus religieux, témoigne d'un besoin fondamental de l'homme, celui de donner du senset des valeurs à notre monde. Si comme le dit Nietzsche Dieu est mort, c'est alors à l'homme de redéfinir,réinventer des valeurs communes et d'y croire.

La croyance en des valeurssacrées est à la base de toute action et nous permet de ne pas êtredésorienté dans un monde où plus aucun être supérieur vient donner un sensà la vie, où plus aucune vérité ne sous-tend l'existence. « Ce tout ce qui est écrit, je n'aime que ce que l'on écrit avec son sang. » Cette phrase de Nietzsche suffit à caractériser son œuvre.

Car, même si Nietzsche a beaucoup lu, le véritable laboratoire de sa pensée est son propre vécu.

D'oùune pensée angoissée, lucide, qui oscille entre lepessimisme et la gaieté.

Une pensée éclatée,contradictoire.

Un immense pied de nez à la moralehypocrite, à l'érudition bête, à l'Etat oppresseur.

Une entreprise de Nietzsche est totalement originale dans l'histoire de la philosophie occidentale.

Quese propose-t-il, en effet, sinon, dans unephilosophie « à coups de marteau », de « briser les vieilles tables », de « surmonter la métaphysique », de « surmonter les philosophes par l'annihilation du monde de l'être » ? Pourquoi ? Parce que ce monde fictif a nié la vie terrestre, en faisant croire qu'elle n'était rien. Les philosophes « essentialistes » et les prêtres ont dévalorisé la vie, le corps, les instincts.

Ils ont accolé à leur œuvre de nihilisation del'idée de Dieu, de Vérité, de Bien.

Ces valeurs, assumant un rôle répressif,exténuent en l'homme « le vouloir-vivre ».

C'est ce pessimisme qui a engendré le « dernier homme », las, épuisé, qui voudrait mourir, se fondre dans « le grand néant ».

C'est pourquoi Nietzsche se sépare de Schopenhauer , philosophe qui affirme que le fond de toute vie est souffrance, qui prône lasanctification par la douleur, qui affirme la béatitude de la mort.

A cenihilisme passif, Nietzsche oppose un nihilisme actif afin de détruire tout ce qui s'oppose à la vie.. »

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