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Peut-on se rendre maître de ses idées ?

Publié le 24/12/2005

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En effet l'amoureux est souvent bien déçu lorsqu'il s'aperçoit que l'aimé ne correspondait pas à l'idée qu'il s'était fait de lui ou d'elle. En langage spinoziste le passionné a été victime d'une idée inadéquate. Ainsi je peux toujours être victime de mes idées quand celles-ci ne correspondent pas avec la réalité. Mais comment faire pour que mes idées soient conformes au réel ? Une idée non conforme au réel est-elle préjudiciable pour le sujet qui la forme ?   III   A : La maîtrise des idées semble être la clef pour mener une vie calme et sans troubles. En effet une idée n'a pas simplement une valeur scientifique, elle a aussi une valeur morale. Or on a vu qu'une idée fausse pouvait être cause de troubles, mais n'existe-t-il pas des idées dont la véracité ne peut-être prouvée et qui par ailleurs ont une énorme valeur pratique. C'est ce que montre Kant en affirmant que les Idées de l'immortalité de l'âme, de Dieu et du monde sont des postulats de la raison pure pratique c'est-à-dire qu'elles n'ont pas de valeur théorique car elles ne correspondent à aucune intuition sensible, en revanche elles ont une valeur pratique c'est-à-dire morale dans la mesure elles nous incitent à obéir aux commandements du devoir et qu'elles nous incitent ainsi à réaliser la moralisation du genre humain qui constitue sa plus haute fin.   B : On peut en dire autant de l'Idée de justice au sens platonicien ou de toutes les Idées chez Platon qui sont des essences immuables et non pas des représentations mentales.

Ma pensée est ce qui m’appartient, car toutes mes idées sont produites par moi. Mais ce constat ne vaut que dans la mesure où je suis conscient, c’est-à-dire dans la mesure où je suis capable de me poser comme sujet de mes pensées. Or il arrive parfois que des pensées m’arrivent sans que je m’en aperçoive, ce qui prouve que les pensées n’ont pas toujours besoin du Moi pour se manifester. Ainsi comment faire pour exercer un contrôle quant à la genèse de nos pensées ? Peut-on se rendre maître de ses idées ? Les idées sont des représentations mentales qui peuvent être fabriquées par moi où provenir de l’extérieur par le biais des sens. On peut dire que mes idées m’appartiennent parce qu’elles sont le fruit de ma pensée, il y a donc un rapport d’identité entre la pensée et les idées car penser n’est rien d’autre qu’avoir des idées. Or l’expression « se rendre maître « signifie une volonté de mettre de l’ordre, d’harmoniser et surtout d’appropriation et de maîtrise ; et le « peut-on « dans la question, fait planer le doute quant à la possibilité de cette appropriation. Et de cette maîtrise. En effet «  peut-on « renvoie au verbe pouvoir, à l’idée de possibilité. D’où justement la question de savoir quelle(s) faculté(s) doit être mobilisée(s) pour assurer l’appartenance et l’appropriation de ses idées. Le sujet semble présupposer qu’une maîtrise de ses idées semble faire problème : mais comment se fait-il que mes idées qui semblent m’appartenir aient besoin d’être maîtrisées ? En quoi mes idées sont-elles susceptibles de m’échapper ? De plus dans quelle mesure suis-je capable de maîtriser mes idées, cette maîtrise est-elle totale où ne peut-elle être que partielle ?

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