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Peut-on s'opposer par la raison à des croyances ?

Publié le 27/02/2008

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La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole. » Marx. Marx mène une critique politique de la religion comme idéologie, une critique de son instrumentalisation politique, et notamment de sa fonction d'aliénation : l'homme devient étranger à lui-même, au lieu de réaliser son essence. Mais le matérialisme abstrait et statique de Feuerbach ne lui suffit pas ; Marx veut expliquer pourquoi l'homme s'aliène dans la projection religieuse : c'est parce que sa vie réelle est invivable. Si la religion est une conscience inversée du monde, cette inversion n'est pas due à la conscience elle-même, mais est produite par un monde social qui est lui-même à l'envers. C'est donc en partant de la réalité matérielle que Marx déploie sa critique, et en mettant à jour les contradictions inhérentes aux conditions sociales de vie : son matérialisme est par conséquent concret & dialectique. La religion peut être définie par son effet d'assouplissement de conscience, d'oubli de soi et de sa propre réalité. Elle prêche en effet aux pauvres la résignation à leur condition misérable, dans l'attente de l'au-delà ; et cette double fonction de consolation et de production d'une espérance entrave leurs luttes pour un changement réel de la société. Marx ne se contente pas de critiquer les effets socio-politiques de la religion : il prône la mise en pratique des conditions de son abolition. Mais, à la différence de Feuerbach, il lui semble vain de lutter contre la religion qui n'est elle-même qu'un effet de la misère : mieux vaut lutter directement contre la société qui engendre cette misère, afin que la religion tombe comme un fruit mûr.

« lieu qu'il adore en un autre être, nommé Dieu .

Pour Feuerbach , il y a du divin, car le savoir ou l'amour sont choses divines mais il n'y a pas de Dieu .

Il peut donc exister une religion sans Dieu . Le véritable athée est seulement « celui pour lequel les prédicats de l'être divin, comme par exemple l'amour, la sagesse, la justice, ne sont rien, et non pas celui pour lequel seul le sujet de ces prédicats n'est rien ».

Il ne suffit donc pas de nier l'existence de Dieu ou « le sujet de ces prédicats » pou être athée, il se propose seulement de renverser la théologie en intervertissant le sujet et le prédicat : au lieu de dire « Dieu est sage et bon », il dit « l'homme est sage et bon ».

Feuerbach substitue donc à la religion de Dieu celle de l'homme.

Autrement dit, l'homme doit adorer en lui-même les qualités qu'aucun individu ne peut sans doute réaliser entièrement, mais qui sont cependant celles de l'espèce humaine.Réaliser l'essence humaine est l'affaire de la politique.

Cette finalité est en son fond religieuse, puisqu'il s'agit d'actualiser tout ce qu'il y a depossibilité divine en l'homme : « Il nous faut redevenir religieux, il faut que la politique devienne notre religion. » « L'opposition du divin et de l'humain est une opposition illusoire, elle n'est, autrement ditrien d'autre que l'opposition entre l'essence humaine et l'individu humain, et par suitel'objet et le contenu de la religion chrétienne sont eux aussi humains de part en part. La religion, du moins la religion chrétienne, est le rapport de l'homme avec lui-même, ouplus exactement avec son être, mais un rapport avec son être qui se présente comme unêtre autre que lui.

L'être divin n'est rien d'autre que l'être humain, ou plutôt, que l'être del'homme, débarrassé des bornes de l'homme individuel, cad réel et corporel, puisobjectivé, cad contemplé et adoré comme un être propre, mais autre que lui et distinctde lui : c'est pourquoi toutes les déterminations de l'être divin sont des déterminations del'être humain » Feuerbach , « L'essence du christianisme ». Feuerbach développe une critique matérialiste du christianisme, et par-delà, de toute religion pourvue d'un ou plusieurs Dieu x : le divin n'existe pas hors de l'humain, il n'est que la projection imaginaire que l'homme fait de sa propre espèce.

Tout Dieu est anthropomorphe, car c'est l'homme qui l'a créé à son image.

En Dieu l'homme se reproduit, enrichi des attributs de perfection et d'infini : « La conscience de Dieu est la conscience de soi de l'homme », mais de cela il n'en a pas conscience.

Il croit en ce Dieu illusoire.

Sa conscience est donc aliénée, cad dépossédée au profit d'un autre être, d'ailleurs imaginaire.

L'homme se pense lui-même , mais comme un êtreautre que lui.

Le christianisme est la plus aliénante et la dernière des religions : la religion la plus aliénante car lanotion inédite de l'homme- Dieu dépouille totalement l'homme de la conscience de son statut réel, au profit d'une représentation imaginaire de lui-même ; et la dernière des religions, parce qu'elle annonce la mise au jour de lavraie nature de la religion : une nature purement et strictement humaine.

Tels sont les principes du matérialismeathée. B) La religion comme expression fantastique de l'aliénation économique de l'homme. Si Marx reconnaît avec Feuerbach que la critique de la religion est la présupposition de toute critique, il reproche toutefois à ce dernier sa conception abstraite de l'homme.

Feuerbach manque la réalité de l'homme concret.

L'homme doit être conçu dans son existence réelle.

L4homme pour Marx , n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du mode ».

L'homme , c'est avant tout « le monde des hommes », « l'Etat » , « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé.

Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » (« Thèse VI sur Feuerbach »).

C'est pourquoi Feuerbach « ne voit pas que l'esprit religieux est lui-même un produit social ». Dans la « Critique de la philosophie du droit de Hegel », Marx montre que la religion est « la conscience inversée du monde », parce que le monde de l'homme, l'Etat, la société sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ».

Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme : « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sanscoeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple ».

Aliéné économiquement, exploité socialement, l'homme réalise de manière fantastique son essence dans un mondeimaginaire.

C'est pourquoi lutter contre la religion, c'est « indirectement lutter contre ce monde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre la situation réelle de l'homme : « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui abesoin d'illusions.

La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion. »

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