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Peut-on unifier l'histoire ?

Publié le 17/01/2022

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histoire

La lutte de classes est, à ses yeux, le noyau de l'histoire unitaire, elle est le moteur ultime du devenir.

- La tentative pour prévoirDans cette perspective, il est possible de prévoir l'évolution historique. C'est bien, par exemple, ce qu'a fait Marx : le communisme, disait Marx, résout le mystère de l'histoire et il sait qu'il le résout. Ce savoir et cette prévision historique annonçaient la venue d'un temps où l'homme maîtrise, enfin, son destin. Loin d'être opaque, l'histoire serait ainsi le lieu de la transparence et de la prévision. Peut-on unifier l'histoire, demandions-nous. De proche en proche, de construction en construction, l'histoire apparaît, désormais, totalement réunifiée et synthétisée.

• D'emblée, il faut noter l'ambiguïté présente dans l'intitulé du sujet. En effet, l'expression « peut-on « est loin de posséder un sens univoque, puisqu'elle signifie à la fois « est-il possible « et « est-il légitime «. C'est donc un problème de possibilité, mais aussi de légitimité, qui surgit dans notre énoncé, et qu'il faudra questionner.  Unifier, c'est faire, de plusieurs éléments, une seule et même chose, c'est rendre cohérent.  Quant au terme « histoire «, il possède deux significations principales. L'histoire désigne, au sens subjectif, l'étude et la connaissance du passé humain, mais aussi, au sens objectif, l'ensemble des états ou des événements par lesquels passe une réalité (il s'agit, dans ce cas, de l'histoire comme réalité objective).  • Est-il possible et légitime de rendre l'histoire cohérente, d'y voir une synthèse totale du passé de l'humanité, ou bien peut-on seulement appréhender l'histoire de domaines partiels et limités? Tel semble être le sens de notre intitulé de sujet.  • Cet intitulé pose le problème suivant : est-il possible, par une démarche rigoureuse, de dégager une signification rationnelle de l'amas de faits du passé, amas apparemment incohérent ?

histoire

« * Le contrôle des événements par la critique des témoignages :Bien entendu, les témoignages permettant de construire les faits historiques doivent être soumis à une critiquepermettant de distinguer le vrai du faux.

L'historien, par exemple, est en quête d'interpolations, c'est-à-dired'introduction, dans les textes, de phrases n'appartenant pas à l'original.

Les faux et les interpolations pullulent et ilest nécessaire d'opérer une critique sévère des témoignages ou documents par des recoupements concordants etvraisemblables.

Des règles de recherche très strictes existent donc.— L'organisation des faitsAdossé à des faits apportant une connaissance valide et vraie, l'historien cherche un enchaînement logique.

Il vas'efforcer de construire une synthèse historique, en établissant des liens entre les événements : il donne à la sériedes faits historiques une forme d'intelligibilité.Ce travail se heurte non seulement à la difficulté de disposer de faits historiques vrais, mais aussi aux lacunes quisubsistent dans la suite des événements.

Très souvent, le document de référence ne décrit qu'une fraction de cequi s'est passé.Malgré cette situation difficile, l'historien peut, prudemment, créer une première articulation rationnelle des faits.Il semble, par conséquent, qu'on puisse, à ce premier niveau d'analyse, répondre déjà affirmativement à la questionposée.

Oui, il est possible et légitime d'unifier l'histoire et de la rendre intelligible.

Mais cette unification est encoreplus évidente à un échelon et à un degré supérieurs. c.

L'histoire. — La connaissance historique unifiée L'histoire, telle qu'elle a été envisagée jusqu'ici, nous laisse encore dans lasphère de l'éparpillement analytique.

Les constructions historiques sont, en effet, multiples et diverses.

Dès lors,comment l'esprit, soucieux d'unité et d'intelligibilité, ne tendrait-il pas à établir une synthèse d'ordre supérieur? Uneconnaissance historique unifiée, une « philosophie de l'histoire », va alors donner cohérence et sens aux secteursmultiples, aux morceaux et fragments d'histoire.— Les philosophies de l'histoire : l'histoire a un sensLes philosophies de l'histoire, ces synthèses ultimes permettant de comprendre les moments historiques particuliers,apportent le concept de sens de l'histoire : l'histoire des hommes connaîtrait un but et une fin.

Parler du sens del'histoire, c'est évoquer son ordre rationnel, mais aussi son terme.

Cette conception de l'histoire globale est celle deHegel, ainsi que que celle de Marx et d'Engels.

Ainsi Hegel a-t-il intégré les diverses histoires particulières dans lemouvement de l'Esprit, mouvement se faisant de plus en plus clair et transparent.

L'histoire se confond avecl'Odyssée de l'Idée, avec le devenir spirituel.

Quant à Marx, il a tenté, lui aussi, de donner un sens global àl'évolution historique.

La lutte de classes est, à ses yeux, le noyau de l'histoire unitaire, elle est le moteur ultime dudevenir.— La tentative pour prévoirDans cette perspective, il est possible de prévoir l'évolution historique.

C'est bien, par exemple, ce qu'a fait Marx :le communisme, disait Marx, résout le mystère de l'histoire et il sait qu'il le résout.

Ce savoir et cette prévisionhistorique annonçaient la venue d'un temps où l'homme maîtrise, enfin, son destin.

Loin d'être opaque, l'histoireserait ainsi le lieu de la transparence et de la prévision.Peut-on unifier l'histoire, demandions-nous.

De proche en proche, de construction en construction, l'histoireapparaît, désormais, totalement réunifiée et synthétisée. 2.

Antithèse : il n'y a pas d'histoire synthétique a.

L'historien ou le philosophe méditant sur l'histoire sont plongés en elle et ne peuvent s'en séparer. Néanmoins, on peut remarquer que le point de vue de l'histoire synthétique n'est pas un point de vue humain.

Ilcorrespond à la volonté de projeter dans le réel le point de vue de l'Absolu.

Or seul Dieu pourrait formuler cejugement définitif et non relatif.

Au contraire, l'homme, plongé dans l'histoire, ne fait que porter à l'absolu uneopinion subjective.

Ainsi Marx, en faisant du prolétariat de son temps le véhicule de l'histoire, représente-t-il cetteperversion du jugement, subjectif et méconnaissant cette subjectivité. b.

L'homme fait l'histoire : différence avec les sciences expérimentales. Comment d'ailleurs l'homme pourrait-il prévoir l'histoire de manière rigoureuse ? Il est, en effet, le sujet de l'histoireet la réalise en tant que sujet libre.

Dès lors, la marche historique apparaît contingente et aléatoire.

Elle n'est passusceptible de s'intégrer dans une prévision comparable à celle des sciences de la nature.

Je puis prévoirrigoureusement telle marée d'équinoxe parce qu'elle est régie par des lois objectives indépendantes de l'homme.

Jene puis connaître à l'avance l'évolution de telle contrée dans le monde et pas davantage celle de l'univers historiquedans sa totalité : si l'homme est libre, son action historique est nécessairement imprévisible. c.

L'historien fait partie d'une société avec sa culture qui le forme. De plus, l'historien ne peut être totalement objectif, quels que soient ses efforts de critique et de rigueur.

Formédans une société particulière, il ne peut échapper facilement à ses modalités culturelles, à ses idées, à ses idéauxqu'il projette dans ses recherches.

Il en choisit l'objet et interprète — malgré tout le soin et les scrupules inhérentsà ses travaux — les faits historiques à la lumière de sa formation culturelle.

Il se projette donc dans cette histoirequ'il recrée.. »

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