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Peut-on vivre en se sentant étranger au monde et à autrui ?

Publié le 02/01/2012

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Introduction :

                Autrui est par définition un autre moi-même, un alter ego, c’est-à-dire quelqu’un qui me ressemble et que je devrais comprendre d’autant mieux qu’il me ressemble. Toutefois, la vie quotidienne nous montre que la relation à autrui n’est pas si simple que cela. Le sujet est alors confronté à la différence qui l’amène parfois jusqu’au sentiment d’étrangeté. Mais alors, Peut-on vivre en se sentant étranger au monde ou à autrui ? Dans un premier temps, on se demandera Pourquoi se sent-on étranger ? Ensuite, on observera comment surmonter ce sentiment d’étrangeté. Enfin, on verra qu’il est finalement possible de tirer profit de cet avantage.

 

I- Pourquoi se sent-on étranger ?

A)     L’incompréhension d’autrui

         Par définition, autrui désigne un ou plusieurs êtres humains par opposition au Moi et à l’exclusion de lui. Autrui désigne donc quelqu’un de différence et c’est justement cette différence qui peut entrainer l’incompréhension d’autrui. Dans Huit Clos, Jean-Paul Sartre va encore plus loin, il désigne autrui comme quelqu’un dont le regard me contraint à me percevoir comme lui-même  me perçoit.

« B) Le rejet de la société et de la réalité Par ailleurs, le sujet peut se sentir étranger au monde qui l’entoure parce qu’il le rejette, parce qu’il ne veut pas accepter sa perception du monde .

L’exemple le plus pertinent de ce type de comportement semble être le personnage de Meursault dans l’Etranger de Camus.

En effet, le personnage vit dans une indifférence totale la mort de sa mère puis le meurtre qu’il commet et il va laisser s’installer une véritable indifférence de la vie qui prend en fait sa source dans un rejet de la réalité.

Il dit : « « A part ces ennuis, je n'étais pas trop malheureux.

Toute la question, encore une foi s, était de tuer le temps.

» ( Dans la deuxième partie donc après son jugement) .

En exprimant sa difficulté à « tuer le temps », Meursault montre qu’il ne se sent plus véritablement acteur de sa vie.

Il se sent alors étranger au monde qui l’entoure dont il ne comprend pas véritablement les codes.

On retrouve cette idée de rejet, mais cette fois -ci plus de la société chez les poètes romantiques du début du XIXème siècle .

Dans Confessions d’un enfant du siècle , Alfred De Musset dit : « Alors s'assit sur un mo nde en ruine une jeunesse soucieuse.

».

L’adjectif « soucieuse » symbolise ici le « mal du siècle » perçu par les poètes romantiques qui rejettent leur temps et se sentent ainsi étranger à leurs contemporains.

C) Le sentiment d’impuissance face au monde De plus, le sentiment d’étrangeté peut provenir d’une impression d’impuissance du sujet face au monde.

En effet, le sujet se perçoit alors comme un objet minuscule face à l’immensité du monde.

Dans Pensées , Pascale dit d’ailleurs : « Qu’est -ce qu’un homme, dans l’infini ? ».

Il laisse alors entrevoir ce sentiment d’impuissance de l’homme face à une infinité qu’il ne peut même pas considérer.

En 1966, dans Le Roman et la métaphysique , Maurice Merleau-Ponty dit « Chaque chose n’affirme son être qu’en me dépossédant du mien, et je sais toujours sourdement qu’il y a autre chose au monde que moi et mes spectacles » .

Il montre ainsi que l’Homme n’est pas indispensable au monde et laisse alors percevoir un sentiment ressenti par le sujet qui ne se pe rçoit pas comme indispensable.

Le sujet a alors cette impression d’être présent (physiquement) et à la fois absent (car il ne sent pas nécessaire).

Bilan : On distingue donc p lusieurs raisons au sentiment d’étrangeté: ● L’incompréhension d’autrui qui peut se manifester par la crainte de ses différences notamment ● Le rejet de la société et de la réalité du à la volonté de ne pas se conformer à ces -dernières.

● Le sentiment d’impuissance face à un monde qui semble infin i et auquel le sujet ne se sent pas indispensable. »

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