PHILOSOPHIE DE LA PENSÉE : Naissance de la pensée

« culier s'étend au groupe tout entier auquel appartient cet objet.

Le concept est universel Le concept est la représentation intellectuelle d'un objet, qui de C·et objet, peut s'étendre à tous les objets.

En ce sens le concept est uni­ versel, puisqu'il correspond à tous les éléments d'un même groupe, à tous le.s individus de la même espèce.

Etant universel , il est abstrait, rte conservant des éléments auxquels il corres­ pond que les caractères qui leur sont communs.

L'idée de triangle convient à tous les triangles et fait abstraction de leurs formes, de leurs dimensions ...

Toute idée de quelque chose, tout concept, est universel, et e .st donc abstraction.

L'abstrac­ tion est le propre de la représentation mentale qui rie conserve de l'objet que les caractères qui en constituent l'essence, les caractères qui sont communs à tous éléments du groupe auquel appartient l'objet considéré .

Toute idée abstraite est générale, la généralité étant la conséquence même de l'abstraction; ainsi l'idée de triangle, ce qui reste du triangle .

quand on s'en forme une idée abstraite, convient à tous les triangles, l'idée de chien, quand on a éli­ miné les particularités telles que la couleur, la race, la taille ...

, convient à tous les chiens.

L'abstrait est ce qui s'oppose au concret.

Le concret est ce qui est donné par la sensation, l'abstrait est ce que conserve l'entendement, des caractères propres du groupe .

Je me représente de façon concrète le triangle isocèle dessiné pour tel exercice, mais j'ai une idée abstraite du triangle en général.

Pratiquement, tous les objets appartiennent à un groupe, et tout en ayant les caractères communs à tous les éléments du groupe, chaque objet possède des caractères propres, distinctifs, qui font de lui tel objet et non pas n'importe quel objet du groupe.

C'est grâce à ses signes communs et à ses signes particuliers qu'on peut avoir, à partir d'un objet quelconque, une idée concrète de cet objet, et une idée abstraite obtenue par la suppression des caractères propres de l'objet, en ne conservant que les caractère.s communs à tous les éléments du groupe, les caractères qui font que l'objet appartient au groupe.

L'abstrait est général, l'idée abstraite, ou l'idée générale, étant celle .

qui englobe absolu­ ment tous les éléments d'un groupe.

L'idée abstraite de triangle englobe tous les triangles sans exception; chaque triangle quel qu'il soit correspondant à cette idée.

L'extension d'un concept s'étend à tous les objets regroupés dans un groupe, à l'ensemble des êtres auxquels ce terme peut s'appliquer.

L'extension de l'idée de triangle s'étend à lous les triangles sans exception.

L'idée générale est dite idée universelle; elle est prise dans toute son extension, en englo­ bant tous les êtres du groupe .

A l'idée universelle s'oppose l'idée parti­ culière.

L'idée universelle est abstraite et englobe tous les objets du groupe alors que l'idée particulière est concrète; elle désigne un objet ou un nombre déterminé d'objets du groupe.

La notion de groupe Il convient d'étudier ici ce qui constitue le groupe, comment on détermine un groupe.

L'en­ tendement peut établir autant de groupes qu'il le souhaite, les caractères communs des objets du groupe étant les seuls éléments détermi­ nants pour la constitution d'un groupe.

On peut former ainsi autant de groupes que l'on veut.

Dans le group · e des triangles, les carac­ tères communs des objets seront d'être des figures formées de trois côtés réunis deux à deux par trois angles dont la somme est égale à 180 °.

Le groupe des triangles pe.ut être divisé en sous-groupes, ou nouveaux groupes, tels que le groupe des triangles isocèles, le groupe des triangles rectangle .s, le groupe des triangles équilatéraux; le sous-groupe des trian­ gles isocèles peut être divisé à son tour en nouveaux groupes tels que le groupe des triangles isocèles ayant deux angles de 30°, et le groupe des triangles isocèles rectangles, et ainsi de suite.

L'entendement peut donc constituer un très grand nombre de groupes; il lui suffit se .ulement de définir les normes de chaque groupe, les caractères nécessaires et suffisants pour appartenir au groupe.

Le propre de l'abstraction est de pouvoir insérer des objets jusqu'ici perçus seule .ment comme particuliers, dans des groupes, c'est-à­ dire de former des idées.

Idée et concept Nous avons dit de l'idée que , comme le concept, elle n'était pas la simple image des choses, mais leur représentation intellectuelle, à partir de l'image.

La distinction de l'idée et de l'image est délicate; on ne-peut, en effet, concevoir d'idée sans image.

L'idée pure n'existe pas, elle fait toujours référence à une image.

L'entendement ne peut se désolidariser du corps, des percep­ tions.

Toute idée à pour origine une image et ne peut s'en détacher.

Cependant, l'idée n'est pas la simple image; alors que la perception de l'image ne demande pas l'intervention de l'entendement, l'idée ne peut exister sans l'entendement.

Avoir une idée de quelque chose, c'est saisir cette chose, la faire sienne, la connaître .

Or, on ne peut connaître que par Pxpérience; prétendre connaître quelque chos e, se faire une idée de que.lque chose, sans l'intervention des sens, c'est prétendre que l'esprit peut former des idées par lui-même.

Or l'esprit par lui-même ne peut former d'idée sans image, sans per­ ception.

Idée et image ne peuvent être disso­ ciées, car on ne peut penser sans image; réci­ proquement, on ne peut imaginer sans penser.. »