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Platon: La condamnation de l'art

Publié le 03/01/2004

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Ce texte capital concerne le problème de la mimèsis ; par la médiation de Socrate, Platon y soutient que l'art, apparence d'apparence, n'est très précisément, rien. Cette condamnation philosophique de l'art est ontologique : l'apparence est une illusion sans substance ou sans réalité, un néant ; elle est épistémologique : l'omniscience de l'imitateur qui prétend tout imiter ne repose sur aucune science ; elle est morale : « chacun ne peut pratiquer qu'un métier « (394 e) et prétendre les pratiquer tous est non seulement une duperie mais une « injustice « au sens platonicien : la Justice est la vertu hors pair qui maintient toute chose (hommes et puissances de l'âme) dans sa position propre, or, dans sa polytechnicité, l'imitation ouvre l'errance sans fin de la perte du propre ou de l'identité et, avec elle, le risque de la folie (cf. 396 b).

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« artistes, les sophistes...) de la caverne (514 b).L'intervention du miroir permet à Platon d'opérer ce coup de force : l'artiste, au rebours de l'artisan qui,comme le démiurge, impose une forme à une matière rebelle, ne fait, à proprement parler, rien ; le miroirest ici un instrument à l'efficacité redoutable et inquiétante, un instrument diabolique au sensétymologique du terme puisqu'il permet de diviser (dia-balein) le monde ou de donner du monde un doublefascinant et illusoire. Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement ladévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau,Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le« Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premierdegré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureurla 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère , Hésiode , ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres etsculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc biensemblable à celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce quine l'est pas et n'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...).

Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensionsun objet qui, lui, occupe un espace à trois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie,plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'il est.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation duréel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation . L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous parl'intermédiaire de nos sens.

C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus desapparences sensibles qu'il représente les Dieux à l'image des hommes.

L'art conforte les hommes dans leurerreur première : ce qui est, est ce qui apparaît.

L'art n'est qu'illustration de l'opinion, représentation dela représentation subjective. 3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre .

Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés ».

En effet, il y a trois degrés de réalité. · La première, celle qui est vraiment et pleinement, est la réalité intelligible ou Idée.

Pour Platon les Idées ne sont pas des produits de notre intelligence, constitutives de cette dernière (rationalisme) ou formées au contact de l'expérience (empirisme).

Elles existent indépendamment de. »

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