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PLOTIN

Publié le 30/10/2009

Extrait du document

Il naquit à Lycopolis dans la Haute-Egypte, vint à Alexandrie à 28 ans et suivit les leçons du platonicien Ammonius Saccas qui le « convertit « à la philosophie (car, dans l'école néoplatonicienne ainsi que chez les stoïciens la philosophie n'était pas simple discipline théorique, mais école de vie spirituelle destinée à transformer Pâme tout entière, à la purifier, à la tourner vers les réalités sublimes). En 243, pour connaître la philosophie des Perses, il s'engagea dans l'armée de l'empereur Gordien, survécut à ses désastres et s'établit définitivement à Rome où il ouvrit une école. Là il joint aux pratiques ascétiques (« Il avait honte d'être dans un corps « dira de lui Porphyre) un enseignement très brillant. C'est son disciple Porphyre qui prendra sous la dictée et publiera les cours de Plotin. L'ensemble comprend 54 traités qui sont groupés en six Ennéades (c'est-à-dire groupes de neuf).  La doctrine fondamentale de Plotin est celle des trois hypostases c'est-à-dire des trois substances, des trois réalités éternelles — bien qu'elles dérivent, en termes plotiniens, qu'elles procèdent les unes des autres.    a) La réalité suprême, le Dieu de Plotin, c'est l'Un qui n'est point la connaissance puisque la connaissance suppose la dualité du sujet connaissant et de l'objet connu, qui n'est point l'Être mais bien plutôt la source ineffable de tout l'Être, de toute la pensée. Il est toute chose et il n'est aucune de ces choses. Il est ce dont toute existence, toute vie, toute valeur émane mais Lui-même est tel qu'on n'en peut rien affirmer, ni la vie, ni l'essence, mais il est supérieur à tout et source absolue de tout.   

« Plotin est l'un des plus célèbres néoplatoniciens : cela signifie que sa pensée est issue du platonisme.

De Platon àPlotin, les circonstances de l'enseignement philosophique ont été bouleversées : la philosophie n'est plus liée à unecommunauté politique précise (la cité grecque), mais déborde les frontières de la Grèce pour s'enrichir de traditionsorientales.

Aussi les préoccupations politiques reculent-elles, souvent au profit d'une inspiration religieuse. Plotin lui-même, s'il écrit en grec, est né en Égypte, à Lycopolis, en 205.

Issu d'une famille aisée, il reçoit uneformation philosophique scolaire complète.

Mais sa vocation proprement dite est plus tardive : c'est à 28 ans, ensuivant les cours d'un platonicien alexandrin, que Plotin découvre une philosophie conçue comme une disciplineintellectuelle doublée d'une éthique de vie.

Après onze ans d'études auprès de ce maître Ammonius, Plotinaccompagne l'armée de l'empereur Gordien en Orient, où il découvre les civilisations jadis dédaignées sous le nom de" barbares ".

Après la défaite, Plotin se rend à Rome, où il résidera désormais.

Il y est non seulement un professeurde philosophie platonicienne, mais également un modèle spirituel pour ses élèves, groupe restreint de gensdistingués parmi lesquels on trouve l'empereur Gallien, et qui ont pour lui un attachement enthousiaste.

Sonenseignement est oral, et ce n'est qu'à l'âge de 50 ans qu'il commence à rédiger son œuvre, écrivant d'un trait etlaissant le soin de la relecture à son élève et biographe Porphyre.

Avec le déclin de sa santé, l'école se disperse.Plotin se retire dans une villa en Campanie, et y meurt, vers 270. C'est à son disciple Porphyre que nous devons la forme actuelle des Ennéades, classées en neuf groupes de sixtraités.

La philosophie de Plotin est gouvernée par deux questions fondamentales : tout d'abord une questionreligieuse ou spirituelle, portant sur la destinée de l'âme et sur les moyens de la restaurer dans son état originel,c'est-à-dire antérieur à sa venue dans un corps ; ensuite, une question proprement philosophique : commentexpliquer rationnellement la réalité, tant sensible qu'intelligible ? Ces deux questions recoupent un même axe de réflexion : découvrir le principe de toutes choses, à partir de quoitout s'explique, c'est aussi accomplir la destinée de l'âme, en la faisant remonter des corps vers l'intelligible et l'Un,source unique de la réalité multiple.

En effet, la vie humaine telle que nous en faisons tous l'expérience quotidienneest une vie soumise aux aléas du corps, des passions, des activités pratiques.

Plotin voit, là, la confirmation del'idée selon laquelle la nature de l'âme n'est pas sensible : en son fond, l'âme est pur intellect, et l'incarnationéquivaut pour elle à une perte de soi.

L'âme mène donc une double vie : elle peut s'abaisser vers les êtres les plusmatériels de la nature en s'oubliant elle-même ; ou s'élever au-delà du sensible, en s'évadant du corps et en serecueillant en elle-même. Ce double mouvement de descente et de remontée n'est toutefois pas réservé à l'âme : il définit chaque réalité.Exister, c'est d'abord émaner d'un être supérieur.

De l'Un, principe suprême, émane l'être intelligible, de lui à son tourprocède l'âme, et de l'âme, le monde sensible.

La puissance de l'Un se propage en se démultipliant et ens'affaiblissant, jusqu'à aboutir à un néant complet : la matière inanimée.

Mais ce mouvement de procession ne suffitpas à constituer chaque niveau de la réalité spirituelle et sensible.

Chaque être n'acquiert une existence déterminéequ'en se rapportant au principe qui lui communique une force vitale : ainsi l'être intelligible se constitue comme telen contemplant l'Un dont il procède, et en l'aimant.

L'âme devient pleinement âme en se convertissant versl'intelligible.

Même les êtres les plus éloignés de l'Un sont animés par une ombre de contemplation.

Ainsi l'Un, sourcede toute existence, est aussi le Bien vers lequel tendent tous les êtres qui se définissent en s'unifiant le pluspossible pour ressembler à leur principe.

Seule la matière, incapable d'une telle conversion vers l'Un, est dépourvuede toute identité car elle aspire au néant. Procession et conversion sont donc les deux mouvements indissociables de ce qu'on appelle l'émanatisme plotinien.Par là s'explique rationnellement la totalité du réel, qui repose sur une structure à la fois étagée, où chaque être aune place précise, dans la hiérarchisation du monde.

La philosophie plotinienne développe l'intuition d'un courantdynamique où une vie spirituelle s'épanche, à partir d'une source inépuisable, en engendrant chaque type de réalité,intelligible puis sensible, jusqu'au point où cette fécondité se tarit.

Dans ce système, l'âme a un privilège : elle est laseule à ne pas être fixée à un seul niveau de réalité.

L'âme est capable d'amplifier les deux mouvements qui laconstituent en les effectuant volontairement : elle peut choisir de se tourner vers le monde sensible en donnant vieaux corps.

Elle peut aussi s'en distinguer en réfléchissant sur lui, en le comprenant.

Elle peut enfin s'en évader enmenant une vie purement spirituelle qui la fait se confondre avec l'intelligible.

L'âme est capable de saisir sacoïncidence fondatrice avec l'Un dont elle provient, et de travailler à s'y rattacher, comme l'attestent les derniersmots de Plotin : " Je m'efforce de ramener le divin qui est en moi au divin qui est dans l'Univers.

". Ainsi se définit la pensée à la fois religieuse et philosophique de Plotin, dont toute l'originalité et la nouveauté, parrapport au platonisme, est de synthétiser les religions orientales et le rationalisme grec.. »

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