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Pour être libre, faut-il rejeter son milieu d'origine ?

Publié le 28/12/2005

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    I.                   une servitude nécessaire au milieu d'origine.   La Boétie nous explique que les hommes ont une tendance à la servitude. Mais d'où vient cette tendance. Elle provient indirectement du milieu d'origine dans  lequel les hommes évoluent. En effet, ce sont les coutumes et les habitudes qui conduisent l'homme dans une servitude volontaire. Les coutumes sont, à la naissance, données comme naturelles et allant de soi, et la première habitude aliénante, est justement l'accoutumance à ce milieu d'origine. Ainsi, plutôt que de lutter contre ce milieu d'origine qui asservit, les hommes préfèrent ce résigner et faire un moindre effort. Nietzsche illustre bien cette idée d'un déterminisme originel lié au lieu de naissance, mais contrairement à La Boétie, il l'explique comme nécessaire et insurmontable. Il montre qu'un oiseau de proie lorsqu'il né, ne peut se comporter ou vouloir se comporter comme un agneau.

Faut-il sortir du déterminisme lié à notre naissance. En effet, le cadre dans lequel on est inscrit après notre mise au monde nous est imposé naturellement, nous ne le choisissons pas. Nous sommes donc, dès le naissance soumis à des rites, des traditions, une certaine éducation : nous sommes inclus nécessairement dans une culture. Cette sorte d’obligation nous est invisible, c’est-à-dire que nous ne la vivons pas du tout comme une obligation, pour la simple raison qu’elle nous apparaît comme un fait de nature. Cet environnement que l’on ne choisit pas nous le ressentons comme naturel, allant de soi, et ainsi, nous ne le remettons jamais en cause. Mais ne pouvons nous pas avoir le choix de cet environnement premier ? En effet, c’est le premier déterminisme qui enchaîne notre liberté, une sorte de déterminisme originel, dont il faut se détacher pour être vraiment libre. Mais est-ce bien nécessaire de se défaire de ce déterminisme ? En effet, notre milieu d’origine ne nous est-il pas essentiel afin de commencer notre vie et de la poursuivre de manière stable ? Par ailleurs, il nous faudra nous demander dans quelle mesure est-on déterminé par ce milieu d’origine ?

« choisissons pas ; nous sommes nés à une époque donnée dans un contexte social donné, et nous n'y pouvons rien.S'il a 20 ans quand la mobilisation générale l'envoie au front combattre l'ennemi, pèse sur lui une série decontingences : c'est un homme, on ne mobilise pas les femmes dans son pays, il est citoyen d'un pays en guerre,donc mobilisable et à ce titre, tous ses projets sont suspendus, et il court même le risque absolu : celui de sa mort. Si tu avais été juif en 1936 en Allemagne, c'est en tant que juif que tu aurais été, que tu le veuilles ou non,déterminé au pire sens du terme, objet de menaces, de pressions...

là aussi jusqu'à la mort.

D'une manière plusprofonde, plus insidieuse parce que plus intérieure, je ne me choisis pas : je suis petit ou grand, laid ou beau,intelligent ou stupide, je ne peux rien changer dans mon hérédité, de mon passé, de mon enfance. « On ne fait pas ce que l'on veut » signifie simplement que l'on ne choisit ni le monde dans lequel on se trouve jeté,ni sa propre personne.

C'est ici que s'ouvre le champ de la liberté, la faculté de se choisir non « dans son être» maisdans «sa manière d'être», c'est-à-dire dans la façon dont « j'assume » mon être.

La liberté n'est pas le privilège dequelques-uns, ce n'est pas une conquête, on ne peut pas ne pas être libre : on «est condamné à être libre».Rappelons l'exemple précédent : celui qui a 20 ans quand survient l'ordre de mobilisation est libre de déserter, de sesuicider, donc de proclamer que cette guerre n'est pas la sienne et qu'il ne la veut pas. C'est «la bonne conscience», le conformisme, la peur de l'engagement personnel qui se masquent sous les mots dedevoir, de légalité et de nécessité.

Dans une guerre, si l'on excepte les enfants, « il n'y a pas de victimesinnocentes ».

Selon une même logique, Simone de Beauvoir a écrit : « on ne naît pas femme, on le devient ».

Ce quine signifie pas, bien sûr, qu'une femme est biologiquement semblable à un homme, mais que des millénaires decivilisation l'ont persuadée qu'elle devait se soumettre, qu'elle était inférieure.La détermination qui limite notre liberté n'a pas de sens en elle-même, elle n'a que le sens que nous lui conférons.

Lanotion d'obstacle à la volonté est purement subjective : de même qu'un rocher peut être (selon ce que je compteen faire) un obstacle sur mon chemin, un refuge derrière lequel je puis me cacher ou un moyen d'observation dupaysage, de même le fait que je sois né à telle époque, dans tel milieu, petit ou grand, laid ou beau...

peut paralyserou stimuler mon effort.

L'inauthenticité serait de ne pas choisir, de se «laisser choisir» par les valeurs de son milieu,par une inclination du caractère, par ses passions. En un certain sens, la liberté de l'homme est absolue, mais elle n'existe «qu'en situation», c'est-à-dire face à toutesles déterminations qui peuvent jouer tant de l'extérieur que de l'intérieur. III.

La liberté n'est pas physique. Kant et Alain montrent que le milieu d'origine ne peut ôter la liberté, car cettedernière n'est pas physique mais mentale.

Ainsi, pour Kant la liberté demeuredans une volonté libre.

Autrement dit, l'homme ne peut pas être déterminépar son milieu d'origine, qui par là lui ôterait toute liberté, car c'est sa volontéqui lui offre la possibilité de cette liberté.

Le milieu d'origine n'influe pas sur lavolonté.

Quel que soit le milieu d'origine, si la volonté est autonome, elle seralibre.

Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de sedéterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à sondevoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient leforcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vientle contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre maishétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas delui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Être libreet moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême dudevoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et ellen'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondéesur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi(indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de tellesorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même actede vouloir." C'est aussi ce que soutient Alain, quand il explique que la pensée libre résiste à l'opinion dominante.

Ainsi l'hommen'est pas assujettit à son milieu d'origine puisse que par sa pensée, il peut prendre du recul et réfléchir sur ce milieu,ses traditions et ses coutumes.

Par la suite, il peut le choisir ou le renier.

Ainsi la liberté se trouve dans la capacitéde l'homme à se détacher un instant de ce qui lui paraît naturel afin de l'analyser.

Ainsi pour être libre il ne s'agit pasde rejeter nécessairement son milieu d'origine, mais il s'agit d'être capable de le remettre en cause.

Bien loin d'être. »

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