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Pourquoi cherchons-nous la vérité ?

Publié le 20/03/2004

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La vérité peut se définir, de façon simple, comme ce qui est le critère qui vrai et du faux, c'est-à-dire plus spécifiquement la vérité-correspondance donc l'accord entre l'idée et la chose. (Il y a aussi la vérité-cohérence mais elle sera moins porteuse pour le sujet et elle est sujette à de nombreuses contradiction). Pourtant la question ne porte pas directement sur la définition de la vérité mais bien sur l'utilité ou la valeur de la vérité, c'est-à-dire sa fécondité notamment pratique et théorique. Nous rechercherions alors la vérité alors afin d'accroître nos connaissances, notre maîtrise du monde et satisfaire notre curiosité. Mais bien au-delà que cette valeur de la connaissance, ne faut-il pas prendre la question dans toute sa radicalité ? Pourquoi la vérité ? La question peut nous amener à demander si nous n'aurions pas un besoin psychologique de la vérité. Il s'agirait alors de comprendre sur quoi repose ce besoin.

« 1. a) Le livre A de la Métaphysique d'Aristote s'ouvre sur la formule selon laquelle : « tous les hommes désirent naturellement savoir.

» (Aristote,Métaphysique , A, 1, 980a) D'après ce philosophe, la recherche de la vérité constitue donc une volition naturelle à l'homme. b) Aristote rend compte de cela par l'intermédiaire de sa théorie de la vertu.En effet, d'après lui, toute chose tend vers son plein accomplissement, etc'est cet état d'excellence qu'il appelle la vertu.

Ainsi le cheval étant fait pourcourir, la vertu du cheval consiste à bien courir, et le couteau étant fait pourcouper, sa vertu consiste à bien couper.

La vertu de chaque être constitueainsi pour tout être la fin en vue de quoi la nature l'a produit. c) Aristote peut donc en conclure que ce besoin de vérité est naturel àl'homme parce que c'est par l'exercice de sa raison que l'homme peuts'accomplir pleinement.

En effet, la partie la plus élevée de l'âme est d'aprèslui l'intellect ( noûs en grec) : « l'intellect est la meilleure partie de nous- mêmes » écrit-il dans le chapitre 7 du livre X de l' Ethique à Nicomaque. Comme l 'excellence de l'homme passe par l'accomplissement le plus parfait de ses capacités, et notamment de sa capacité la plus haute, son excellencepasse par la culture de son intellect.

L'intellect ayant pour tâche des'interroger sur la vérité, la recherche de la vérité n'incarnerait donc pas chez l'homme seulement un désir désincarné, mais également une vertu vers laquelle la nature nous pousse. Transition : Toutefois, le fait que nous ne soyons jamais sûrs de la vérité ne met-il pas en péril l'idée selonlaquelle nous serions fait pour chercher la vérité ? La recherche de la vérité n'est qu'un divertissement. 2. a) Comment expliquer en effet que l'homme ne parvienne pas à la vérité si la nature l'a fait tel que sa plus hautevertu réside dans son intellect ? L'homme a beau user de sa raison, toutes ses recherches sont, à l'exemple desmathématiques, formelles et vides.

La physique, par exemple, ne peut prédire les choses qu' « en gros », et endernière analyse, il lui faut toujours s'en remettre à l'expérience.

La raison ne peut même pas se fournir ses propresprincipes, qui viennent du « cœur » (de l'intuition), or « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point »(Pascal, Pensées, 423, édition Lafuma). «Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point [...] C'est le coeur quisent Dieu et non la raison.

Voilà ce que c'est que la foi.» Pascal, Pensées(1670). • Pascal distingue deux modes de connaissance.

La raison «connaît» sur lemode conceptuel et argumentatif, comme dans les mathématiques.

Mais Dieuéchappe à ce mode de connaissance.

Il serait vain, pour Pascal, de prétendreen démontrer l'existence.

C'est le coeur qui «sent» Dieu.

La foi est donc uneconnaissance immédiate et trop subtile pour pouvoir être argumentée.• La raison peut néanmoins être mise au service de la foi, de façon indirecte:c'est la célèbre théorie du «pari» pascalien, visant à convertir les incroyants.II montre que l'homme a beaucoup à gagner en croyant, et, réciproquementqu'il n'a rien à gagner en en croyant pas.

Il est donc, en pratique, raisonnablede croire en Dieu, même si ce n'est pas rationnel, et n'a pas besoin de l'être. Le plus souvent, avoir raison, c'est s'imaginer que l'on dispose d'une opinioncertaine ou que l'on peut l'imposer par la persuasion ou la force : " avoir ledernier mot ".

Mais une telle conviction apparaît vite comme peu solide etnous conduit au relativisme : chacun a raison s'il croit avoir raison.

D'où latentation de chercher dans la sensation un critère plus fiable de la vérité.Hélas la sensibilité ne nous permet pas davantage d'échapper au relativisme.

En tout ceci, la raison risque deprendre l'apparence d'une opinion parmi d'autres.

Toutefois, comme en science, l'idée de prouver ou de démontrerpeut nous sauver de l'incertitude, bien que là encore le vrai puisse souvent devenir faux. Les données sensibles, plus immédiates et passives, permettent d'appliquer des raisonnements par induction dont lapertinence logique est tout aussi incertaine que ceux de la déduction.

Ce qui nous fait soupçonner que les erreursdes sens pourraient parfois être des illusions de la raison elle-même.

Cette dernière n'est-elle qu'un artifice ? Passerde l'idée d'avoir raison à la raison met en lumière l'importance de l'activité proprement argumentative de la raison.

Onpeut en gros distinguer trois acceptions principales du mot raison : 1) la raison est la faculté qui nous rend capablede réfléchir, de penser, de raisonner.

2) Elle est le motif d'une action,l'argument d'une idée, ou la cause d'un fait.

3)« Raison apparaît enfin dans « avoir raison «, qui indique une conformité — du reste assez problématique — entre lesentiment de certitude et la vérité.. »

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