Pourquoi cherchons-nous LA VÉRITÉ ?
Publié le 25/01/2020
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• Comment s'imposer cette tâche sans y être poussé par un puissant désir? Simone Weil, dans son livre L'Enracinement, prend l'exemple d’un enfant qui apprend une leçon de géographie pour avoir une bonne note, pour obéir aux injonctions parentales ou «parce qu'il sent une poésie dans les pays lointains et dans leurs noms. Si aucun de,ces mobiles n'existe, il n'apprend pas sa leçon». La vérité qualifie la connaissance de ce que l'on aime, ce qui ne veut pas dire que l'on aime la vérité !
• Gilles Deleuze affirme lui aussi que nous ne pensons que si quelque chose nous force à penser, sous le coup d'un choc, d'une rencontre; sinon, penser se bornerait à reconnaître ce que nous savons déjà. Descartes commençait le Discours de la méthode par cette phrase : «le bon sens est la chose du monde la mieux partagée», mais les hommes pensent rarement et la pensée n'est pas, contrairement à ce que suggère l'expression du bon sens, «l'exercice naturel d'une faculté» : le penseur ne pense pas comme un arbre donne des fruits!
• Deleuze conteste l'image de la recherche désintéressée de la vérité supposée animer le philosophe : « Il n'a jamais suffi d'une bonne volonté, ni d'une méthode élaborée, pour apprendre à penser [...] En fait, la vérité ne se livre pas, elle se trahit [...] elle n'est pas voulue, elle est involontaire » (Proust et les signes, l'image de la pensée). Si la vérité survient comme par effraction au sein de nos certitudes ordinaires, et nous détourne de notre vie naturelle, la science - pourvoyeuse de vérité - n'est-elle pas toujours une désillusion ?
«
atteinte que par un arrachement à notre condition première, au
corps, tombeau de l'âme.
• Pour Nietzsche, les intellectuels «trouvent leur bonheur !à où
.J d'autres périraient : dans le labyrinthe, dans la dureté envers
.: soi-même et les autres, dans la tentation; leur joie c'est de se vaincre
lt soi-même : chez eux, l'ascétisme devient nature, besoin, instinct»
111 (Antéchrist, § 57).
Comment comprendre ce renversement? Le but
.J premier de nos connaissances est notre survie: dans cette adaptation
P.
du rée! à nos propres fins, «il serait possible que la véritable nature 111 des choses fût tellement nuisible, te!!ement hostile aux conditions
Z mêmes de la vie, que l'apparence fQt nécessaire afin de pouvoir
~ vivre» (Volonté de puissance, 1, § 212).
La recherche de la vérité irait
alors à rebours de cet instinct de survie..
»
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