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Pourquoi la morale exige-t-elle que l'homme soit libre ?

Publié le 31/12/2005

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morale
Introduction   -La morale, c'est la faculté pour l'homme de savoir ce qui constitue un bien et ce qui constitue un mal. -Mais la morale ne consiste pas seulement en un savoir, car elle constitue avant tout une exigence, c'est-à-dire un devoir, une "poussée" interne qui contraint à normer notre comportement selon ce savoir spécifique. -Or, la réalisation de ce savoir nécessite une indépendance de notre volonté par rapport aux déterminations extérieures : elle suppose la liberté. -En quel sens la morale suppose cette liberté, comme condition de sa possibilité même ? Ne peut-on pas dire, également, que la liberté exige en elle-même la nécessité de l'existence de la morale ?     I. La morale, c'est l'indépendance par rapport à nos passions (Platon)   -Le sens de l'activité philosophante consiste en la saisie ultime de l'Idée du Bien ; or, pour rendre cette saisie possible, il faut une indépendance de l'homme par rapport aux passions sensibles, qui alourdissent l'âme (Phédon, République) ; la morale, c'est l'ascèse physique permettant à l'âme de se concentrer sur son objet propre, qui est intelligible. -Le tyran qui fait le mal est l'esclave de ses passions, qui finiront par se retourner contre lui ; en ce sens, la morale, c'est-à-dire l'action selon le bien, ne peut qu'être l'effet de la liberté (Gorgias)     II. La morale constitue une exigence pratique de la raison pure, qui suppose une liberté invérifiable (Kant)   -L'homme est un être libre en ce qu'il obéit à ses propres lois : c'est l'autonomie. La liberté, c'est ainsi la détermination de la volonté par la forme de la loi morale, celle de l'impératif catégorique, qui constitue la forme pure du devoir.

-La morale, c'est la faculté pour l'homme de savoir ce qui constitue un bien et ce qui constitue un mal.

-Mais la morale ne consiste pas seulement en un savoir, car elle constitue avant tout une exigence, c'est-à-dire un devoir, une "poussée" interne qui contraint à normer notre comportement selon ce savoir spécifique.

-Or, la réalisation de ce savoir nécessite une indépendance de notre volonté par rapport aux déterminations extérieures : elle suppose la liberté.

-En quel sens la morale suppose cette liberté, comme condition de sa possibilité même ? Ne peut-on pas dire, également, que la liberté exige en elle-même la nécessité de l'existence de la morale ?

 

morale

« responsabilité juridique, la notion de personne morale ou de témoin de moralité font également partis du vocabulairelié au droit.

Mais la notion de morale a une épaisseur supra juridique que celle de responsabilité n'a pas, être ou nonresponsable d'un dommage causé à la société ne remet pas nécessairement en cause la moralité du sujet, enrevanche être déclaré moralement coupable cela signifie la dispense de toute circonstances atténuantes.

Comme Pascal et surtout Kant l'ont montré l'action morale exige l'indépendance réalisée du sujet à l'égardde toute détermination extrinsèque, au point que les deux doutent conséquemment de la possibilité effective d'uneaction morale.

Selon Kant (cf les Fondements de la métaphysique des moeurs ) l'homme ne peut accomplir d'acte de moralité que s'il est débarrassé de toute inclination pathologique, c'est-à-dire dans le langage de Kant de toutintérêt.

Ainsi pour Kant la bonne volonté du sujet et son autodétermination effective (étant libre il se donne à lui-même sa propre loi, incarnée dans l'Impératif catégorique) sont les conditions de possibilité de la morale.

Cette exigence de liberté mène Kant à défendre de manière logique une conception très formaliste de lamorale, en effet des conditions de possibilité de la morale (respect de l'impératif catégorique) il découle que lerésultat de l'action n'importe pas.

Seul l'adéquation formelle d'un impératif et d'une décision compte du point de vuedu jugement moral, on ne juge qu'une intention, jamais les conséquences.

II- C'est l'épreuve du regret qui me fait connaître que je suis libre.

Dans le système élaboré par Kant je suis libre en cela que je me donne à moi-même ma propre loi, or cette situation ne sort pas des livres de philosophies, comment en réalité peut-on savoir qu'un sujet a été ou nondéterminé dans son action ? Il semble que ce soit davantage un problème juridique que philosophique, et peut-êtreest-ce en pratique une vérité incontestable, en effet, les peines prononcés dépendent toujours aussi d'unediscussion quant aux circonstances atténuantes, quant à la force des motifs extrinsèques qui ont pu déterminé unhomme a commettre quelque action répréhensible.

Seulement, malgré cette juste et nécessaire prise en compte des nuances propres au crime de chacun, iln'en reste pas moins que même dans les cas où on reconnaît que l'homme a été soumis à des motifs très fort(l'amour fou, la menace d'un châtiment s'il n'exécutait pas un ordre), la condamnation est prononcée.

C'est que l'onestime qu'en toute situation l'homme est un être libre et qu'il aurait toujours pu agir autrement.

C'est donc unesupposition philosophique qui se trouve à la base de tout jugement pénal : on postule la liberté du sujet.

Or cette liberté je peux moi-même en faire l'épreuve a posteriori , par l'intermédiaire du regret, c'est une thèse de Kant, c'est parce que je regrette d'avoir commis telle action que je prends conscience de ce que j'étaislibre au moment de mon geste, même si sur le moment j'ai eu l'impression d'agir sous l'emprise d'une force plusgrande que moi.

Le remords signifie qu'il en va toujours de ma personne morale.

La liberté garantit une possibilitépositive de l'action morale, mais aussi le sens de la peine.

III-Le libre arbitre n'est qu'une ruse de la théologie.

Dans le Crépuscule des idoles Nietzsche entreprend de démasquer les origines du libre arbitre, il défend la thèse selon laquelle le libre arbitre n'est qu'une construction dont les prêtres sont à l'origine et qui, permettant deresponsabiliser le sujet, permet corrélativement de justifier les châtiments.

Ainsi, c'est pour légitimer la punition que le libre arbitre est crée, parce qu'il ne peut y avoir de sanctionque si l'homme est reconnu libre, or on accorde à chacun le libre arbitre, la capacité pour chaque sujet des'autodéterminer en l'incluant par exemple comme le fait Kant dans la nature même de l'homme (la liberté nouménaledu sujet).

Selon Nietzsche cette idée de responsabiliser l'humanité est à imputée aux théologiens et en particulier auchristianisme (cf.

aussi la Généalogie de la morale et la critique constante dans toute son oeuvre de la figure du Christ).

Dès lors, souscrire à cette lecture nietzschéenne revient à dire que la morale exige la liberté de l'hommepour satisfaire un « instinct de punir et de juger » (voir le Crépuscule des idoles ). Conclusion : Un examen philosophique de la morale ne peut jamais faire l'économie de la question de la liberté humaine.D'un point de vue logique la morale exige, en vertu de sa nature même, la liberté de l'homme, celle-ci est d'ailleursinnée à l'homme et cela peut être vérifié dans l'épreuve du mensonge.

Mais d'un point de vue généalogique laliberté, entendue comme libre-arbitre, n'est peut-être qu'une façon habile de culpabiliser l'homme en le supposanttoujours responsable de ses actes.

La préoccupation de la morale ne serait plus dès lors de pouvoir garantir un ordresocial fondé sur la liberté de chacun mais d'assouvir l'instinct de punir et de juger, incarné pour Nietzsche, dans lathéologie.. »

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