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Pourquoi supposer l'existence d'une âme séparée du corps?

Publié le 15/12/2013

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Pourquoi supposer l'existence d'une âme séparée du corps ? La question de l'âme, de son existence et de son rapport au corps a toujours appartenu à la culture populaire, qu'importe la période : entre les femmes qui étaient plongées dans l'eau, attachées à une chaise lestée et accusées de sorcellerie si elles ne flottaient pas (car la présence d'une âme les aurait empêchées de couler) ou même les roux, que l'on accuse de ne pas avoir d'âme, dû à la couleur flamme de leur cheveux, couleur du diable. Mais pourquoi une telle préoccupation pour l'existence de l'âme et de son rapport au corps ? Pour le sens commun, et dû à une longue tradition chrétienne : l'âme serait la part de l'être humain qui après sa mort monterait au ciel et lui assurerait les portes du paradis, c'est à dire du bonheur infini. Cette inquiétude vis à vis de la finitude de l'homme pose l'enjeu de la séparation de l'âme et du corps : l'âme se confond t-elle au corps ou a t-elle une existence à part ? Quant est il de la définition en soi de l'âme ? Se réduit-elle à une principe infini ou possède t-elle d'autres caractéristiques ? Et ou se place le corps dans tout cela ? Est-il un réceptacle ? En résumé, on peut légitimement se demander quelles sont les caractéristiques de l'âme qui laisse penser qu'elle est une entité séparée du corps ? Pour comprendre cela, nous verrons dans un premier temps le système dualiste, qui oppose l'âme et le corps, mais qui est sujet à de nombreuses critiques qui remettent en cause la vision que l'on a de l'âme pour au final étudier l'âme sous un autre point de vue et essayer d'en trouver une caractéristique à laquelle s'accrocher. I-L'âme et le corps sont deux entités séparées, thèse soutenue par le dualisme. A)Le dualisme modéré et substantialiste d'Aristote & Descartes 1/ Aristote - L'âme cognitive. Pour Aristote, l'âme est l'entelechia première, c'est à dire le principe organisateur : c'est l'âme qui défini ce qu'un être humain est capable de réaliser. Il existe différentes âmes qui organisent différentes fonctions de la Forme : l'âme végétale (accroissement et corruption), l'âme animale (sensation et mouvement) et l'âme cognitive (intellect) Certes Aristote soutient une dépendance de l'âme par rapport au corps, car l'âme est la Forme du corps, et le Forme va toujours de pair avec la Matière. Si l'on suit ce raisonnement, il n'existerait aucune fonction de l'âme qui ne nécessite pas le corps. Mais quant est il de la pensée ? Le corps, pourtant toujours lié à l'âme n'a pas de réaction externe quand l'intellect intervient. ? Cette caractéristique de l'âme cognitive laisse penser que l'âme est séparée à un moment du corps. 2/ Descartes - Pensée est l'essence de l'âme. Dans la seconde méditation (Méditation Métaphysique), Descartes essaye de reconstruire la base de ses connaissances sures et certaines après avoir tout remis en doute. Il s'av...

« B) Le dualisme non-interactionniste de Malebranche et Leibniz 1/ L’occasionalisme de Malebranche et La Forge - L’âme de Malebranche possède des qualités comme la perception des couleurs, de la douceur ou de la chaleur, et non le corps.

Le corps lui est étendue et ses qualités ne sont que taille, figure, mouvement.

- Les corps n’ont pas le pouvoir d’agir à cause de leur nature passive, et l’âme n’a pas le pouvoir de produire un mouvement.

Ils nécessitent donc un intervenant extérieur pour agir ensemble.

(Qui est dans ce cas Dieu.)  L’âme et le corps ne peuvent agir ensemble sans l’intervention de Dieu, ainsi, ils ne sont pas liés.

2/ Leibniz et son harmonie préétablie. - Pour Leibniz, l’univers est composé de monades, des unités substantielles dotées d’un pouvoir actif.

De plus, il sépare les monades spirituelles des monades corporelles, ces dernières sont caractérisées par la capacité à se mouvoir là ou les monades spirituelles relèvent de l’interprétation et des émotions.

- Et si les monades semblent tenir compte les unes des autres, c’est parce que Dieu les a créées pour qu’il en soit ainsi.

C’est de Dieu que les monades sont créées d’un coup par fulguration, à l’état d’individualité qui les fait comme de petits dieux, et dans l’idée d’une harmonie qui fait qu’il n’a plus à intervenir.

 L’âme et le corps appartiennent à des monades qui ne peuvent être liées sans l’intervention divine, ce qui semble là encore laisser penser que l’âme et le corps sont séparés.

Il s’avère que tout les systèmes présentés ci-dessus semble promouvoir une âme séparée du corps.

Pourtant, aucun de ces systèmes ne semblent être aussi pleinement idéals.

Par conséquent, de nombreux philosophes ont critiqués la pensée dualiste en mettant en lumière ses incohérences.

II- Pourtant, cette vision distincte n’est pas entièrement précisée et comporte encore des zones d’ombres A) Locke et son « Nous ne pensons pas pendant le sommeil profond ainsi que le solipsisme 1/ L’opposition matériel/immatériel.

- Le corps est défini par sa matérialité.

Il s’inscrit dans l’espace et le mouvement et peut-être mathématisé grâce à des lois physiques et géométriques strictes.

Par contre, il est plus difficile de d’attribuer une nature à l’âme, car principe immatériel.

La seule chose à propos de laquelle tout le monde semble s’accorder est la conscience qui va de pair avec l’âme/ L’âme est le siège de la pensée, de la conscience de soi.

- Or, Locke fait remarquer que lorsque l’on dort, on ne pense plus et l’on a plus conscience de soi.

Ainsi, selon son raisonnement, lorsque l’on dort, nous n’avons plus d’âme, et elle revient lorsque nous nous réveillons.

L’âme ne penserait donc pas en permanence, donc la pensée ne peut pas être l’essence de l’âme.

 Donc, à quoi correspond l’âme si ce n’est plus le centre de notre réflexion ? 2/ Le solipsisme - Le solipsisme critique le dualisme au sujet de son rapport à l’intériorité : lors que je regarde par la fenêtre et que je vois des manteaux et des chapeaux qui s’agitent, comment puis-je être sure que ce ne sont pas des machines animées au lieu d’êtres humains dotés des mêmes capacités de réflexion que moi ? Ou que le « malin génie » ne me joue pas un autre tour ? - Le problème que soulève donc la solipsisme, défendu par Ryle et sa théorie du « fantôme dans la machine » est que la seule connaissance de la réalité spirituelle que l’on possède ne relève que de nous.

Par conséquent, comment savoir si autrui possède une conscience aussi ? Il faudrait. »

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