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Pourrait-on concevoir une justice qui serait rendue par les victimes et non par les juges ?

Publié le 27/02/2005

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justice
  Il risque de se détourner ainsi du bien commun. Si les victimes devenaient juges, elles n'appliqueraient plus les lois établies par la justice car elles élaboreraient leurs propres lois selon les méfaits endurés. Or, les lois permettent de régir l'activité des citoyens dans un Etat. Une société sans lois peut-elle être viable ? Mais, ne peut-on pas dire qu'il existe en chacun de nous  un sens de la justice, une capacité à évaluer et à juger les décisions et les actions, un sens de la justice qui serait à l'origine de la loi et du droit ? Tout homme porte en lui la volonté de condamner l'injustice car tout homme à droit au bonheur et violer ce droit c'est commettre l'injustice : il y a donc exigence de réparation. Et même si on pourrait penser que les victimes sont les plus aptes à réparer le mal, on a du mal à envisager une justice sans juges, où les victimes deviendraient juges.   II : La justice ne peut être détenue que par les juges     Platon pose le problème de ce qui est juste ou injuste dans la République avec l'histoire de l'anneau de Gygès. Alors qu'il gardait son troupeau, comme tous bergers, Gygès fut surpris par un orage puis par un séisme, le sol se fend, notre berger découvre alors une caverne avec un trésor à l'endroit où il faisait paître ses moutons. Parmi ce trésor, Gygès trouve un anneau au doigt d'un cadavre, il s'en empare.

 

L’idée de justice s’assimile à la notion de ce qui est dû, au caractère de ce qui est juste. Dans l’« Ethique à Nicomaque «, Aristote décrit ce qui est juste par rapport à ce qui est injuste c'est-à-dire que selon le philosophe, « on considère généralement comme étant injuste à la fois celui qui viole la loi, celui qui prend plus que son dû, et enfin celui qui manque à l’égalité, de sorte que de toute évidence l’homme juste sera à la fois celui qui observe la loi et celui qui respecte l’égalité. Le juste donc, est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l’égalité, et l’injuste ce qui est contraire à la loi et ce qui manque à l’égalité «. Or, si pour Aristote, il est en théorie facile de distinguer le juste de l’injuste,  quant est-il en pratique ? Qui prône les lois, les sentences (…) qui permettent de choisir entre être juste et injuste ? Les juges sont-ils ainsi toujours justes ? Ne pourrait-on pas inverser les rôles et donner aux victimes le pouvoir de détenir la justice ?

 

 

 

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