Prendre Conscience De Soi, Est-Ce Devenir Étranger À Soi ?
Publié le 16/01/2013
Extrait du document

leur inconscient a été influencé par les circonstances de leur vie sociale, ce qui a des répercutions sur
leur conscience. Comme dit Marx dans l'Idéologie allemande, « ce n'est pas la conscience des hommes
qui détermine leur être, c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience «. De cette
manière, l'homme qui a reçu une dure éducation aura tendance à être dur avec sa progéniture parce que,
dans son inconscient, ayant subi le même traitement, il sera convaincu qu'il s'agit là de la meilleure façon
d'éduquer ses enfants, puisqu'il s'agit là de la méthode de son père à lui, même si lui-même n'avait pas
apprécié ce traitement. Il aura conscience de la dureté de ses méthodes, mais, inconsciemment, son
opinion est déjà faite. Et consciemment, il appliquera ces méthodes.
On voit ainsi le lien très étroit existant entre le conscient et l'inconscient, ils s'influencent l'un l'autre en
permanence, ce qui permet au sujet qui prend conscience de lui de prendre conscience de l'existence de
l'inconscient ou d'une partie de l'inconscient qui fait partie de lui grâce à l'étude qu'il fait de sa propre
conscience. Ainsi la connaissance qu'il a de lui-même est encore plus importante car il a désormais
conscience d'être mû en partie par un phénomène inconscient qu'il ne peut contrôler directement.

«
pensée inconsciente, toute pensée est pensée.
Leibniz, bien avant Freud, met en question la thèse
cartésienne selon laquelle toute pensée est toujours consciente.
Leibniz introduit le terme de perception
pour désigner aussi bien la perception d'une idée, ou la représentation sensible d'une chose.
Il rompt
avec Descartes en prétendant qu'il existe des perceptions insensibles ou des perceptions inaperçues,
c'est-à-dire inconscientes.
« Lorsque j'entends une vague s'écraser contre un rocher, j'ai conscience d'un
bruit unique - un bruit sourd, un grondement.
Or, ce bruit est lui -même composé d'une multitude de bruits
minuscules provoqués par l'infinité des particules d'eau qui composent la vague.
Ces tout petits bruits, je
n'en ai pas conscience.
Pourtant, je les entends; car, si je ne les entendais pas, leur somme ne pourrait
pas produire ce grondement
qu'est le bruit de la vague ».
Comme le dit Leibniz, une infinité de riens ne peut pas faire un bruit.
Il est
possible de les entendre donc, mais sans en avoir conscience, sans s’en apercevoir.
Il y a donc des
perceptions inconscientes.
Descartes a inclus les sensations parmi les actes intellectuels.
Or, une
sensation peut s'imprimer dans l'esprit sans que l'on en ait conscience.
C’est dans l’inconscient que se jouent les mécanismes de la conscience que l’on peut avoir de soi,
comme le montrent les travaux de Freud.
L’inconscient est l’activité psychique se déroulant hors de la
sphère consciente.
D’après Freud, l’appareil psychique est composée du Ça, du Moi et du Surmoi.
Le Ça
est un réservoir pulsionnel visant à réduire les tensions afin de procurer du plaisir.
On distingue les
pulsions de vie et les pulsions de mort qui sont en conflit.
Ces pulsions possèdent une énergie qui n’est
jamais anéantie, mais elles peuvent être différées.
En effet le Ça se modifie sous la pression du monde
extérieur, car les pulsions doivent déboucher sur l’extérieur pour pouvoir être satisfaites.
Mais l’extérieur
est fait de contraintes (celles de la société par exemple), il y a donc conflit entre le Ça et l’extérieur.
C’est
alors que le Moi va naître pour jouer le rôle d’intermédiaire et pour les concilier
afin qu’ils se neutralisent.
Il ne s’agit pas ici du moi conscient, mais du moi inconscient.
Le Moi va entrer
en contact avec des intermédiaires bien déterminés que sont les parents.
L’intériorisation de l’influence
parentale, ses interdits, va devenir au sein du Moi une réalité autonome que Freud nomme le Surmoi
durant le complexe d'œdipe.
Le Ça, le Moi et le Surmoi sont les constructeurs inconscients de l’identité
d’un individu.
Les mécanismes de cette construction lui sont inconnus et, donc, leurs origines aussi,
l’individu ne sachant pas ce qui constitue son identité, il ne peut lui donner de sens, elle lui est donc
inconnue, il est étranger à lui -même.
La conscience est illusoire.
D'après Spinoza, les hommes détestent
voir leurs désirs contrariés car ils estiment que c’est la réalisation de ce qui constitue le propre de
l’homme qui leur permet d’être heureux.
Ils pensent être maîtres de leurs désirs lorsqu’ils sont modérés,
tandis que s’ils sont immodérés ils croient ne pas pouvoir s’y opposer.
En réalité les hommes ont
conscience de désirer, mais ils croient pouvoir désirer comme ils l’entendent, selon leur vouloir, parce
qu’ils estiment être libres, posséder le libre-arbitre.
Spinoza s’oppose à cette conception en montrant que
les hommes ignorent ce qui les pousse à désirer.
Leur libre-arbitre
n’est qu’une illusion.
En réalité, l’homme n’est pas ce qu’il croit être ; pour preuve il ne fait pas toujours ce
qu’il voudrait consciencieusement faire.
Il est le plus souvent conduit par des forces à son insu, et est
totalement passif.
Ainsi, l’homme n’étant pas ce qu’il croit être, son identité même qu’il croit connaître
n’est pas celle qu’il pense qu’elle est.
Ainsi une grande partie de la pensée de l’homme est
inconsciente, c’est aussi dans son inconscient que jouent les mécanismes constituant son identité.
De
plus, la connaissance qu’il a de lui -même n’est qu’illusoire, sinon, il serait entièrement et complètement
libre d’agir comme il l’entend.
On peut affirmer, d’après les études de Freud, Spinoza et Leibniz, que
l’homme, bien qu’il pense le contraire, est totalement étranger à lui -même du moment qu’il a conscience
d’être ; autrement dit, prendre conscience de soi revient à devenir étranger à soi dans le sens où avant
cette prise de conscience, le sujet n’ayant pas conscience de lui -même, il ne cherche pas à se connaître
lui -même et, après cette prise de conscience, la connaissance qu’il acquiert de lui -même n’est
qu’illusoire.
On oublie toutefois que les phénomènes inconscients ne sont pas les seuls à.
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