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Prendre son temps, est-ce le perdre ?

Publié le 13/02/2004

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temps

 

·         Angles d'analyse   Il est nécessaire de remarquer le parallélisme qui est clairement établit ici entre « prendre son temps « et « perdre son temps « qui sont deux expressions couramment employées. On doit dès lors s'inscrire, pour mieux comprendre le contexte dans lequel la question est  posée, dans une situation de productivisme qui force à penser que le temps est avant tout utile et en cela doit être rentabilisé et maximisé. C'est dans un tel contexte qu'une telle question prend tout son sens. Il s'agira donc de s'interroger sur le point de vue qualitatif de l'utilisation du temps. La question interroge (et en cela le possessif « son « temps le montre bien) une conception du temps et donc a fortiori de la vie. La question met ainsi  sur un même plan le fait de se détacher de la course à la rentabilité et l'éventuel sentiment de culpabilité qu'il peut faire naître. C'est donc toute une conception de l'organisation du temps qui est ainsi mise à la question.

temps

« devient alors mouvement même de notre vieillissement, ce qui travaille à notre propre mort.Sous ces deux aspects, sa réalité semble indubitable.Perdre = passer à côté, manquer quelque chose.

Le verbe implique la notion du regret, ou dumoins de l'insatisfaction.

· Angles d'analyse Il est nécessaire de remarquer le parallélisme qui est clairement établit ici entre « prendre sontemps » et « perdre son temps » qui sont deux expressions couramment employées.

On doitdès lors s'inscrire, pour mieux comprendre le contexte dans lequel la question est posée, dansune situation de productivisme qui force à penser que le temps est avant tout utile et en celadoit être rentabilisé et maximisé.

C'est dans un tel contexte qu'une telle question prend toutson sens.Il s'agira donc de s'interroger sur le point de vue qualitatif de l'utilisation du temps.

La questioninterroge (et en cela le possessif « son » temps le montre bien) une conception du temps etdonc a fortiori de la vie.La question met ainsi sur un même plan le fait de se détacher de la course à la rentabilité etl'éventuel sentiment de culpabilité qu'il peut faire naître.

C'est donc toute une conception del'organisation du temps qui est ainsi mise à la question.

Problématique Le temps est-il une propriété qui appartient à chacun en particulier de sorte qu'on puisse le gérer, en droit,à son gré ? Y a-t-il identité entre les deux expressions « prendre son temps » et « perdre son temps », sont-ellesdonc des équivalents ? Cette conception maximisée et rentabilisée de la temporalité comme marchandise n'est-ellepas le signe d'une aliénation de l'homme ? Plan I- Prendre son temps : un gaspillage · Nous sommes en présence d'une question qui porte en propre sur une conception commune du temps comme marchandise à part entière, et donc a fortiori comme ce qu'onne peut, en aucun cas, se permettre de prendre, c'est-à-dire de perdre.

Dans une sociétécapitaliste, en effet, on voit difficilement comment l'on pourrait échapper à cetteconception de la temporalité, marqué du seul sceau de sa rentabilité. · En réalité, prendre son temps est, dans cette perspective, tout à fait synonyme de perdre son temps : le fait de prendre son temps, c'est-à-dire de ne pas maximiser sajournée, sa semaine, de ne pas l'optimiser à chaque instant, constitue un gaspillage.

Toutse passe comme si, de toute façon, nous n'avions pas le temps de prendre notre temps :car, en tant que marchandise propre, on ne peut pas se permettre de ne pas le rentabiliserau maximum, en ce sens que ça sera alors synonyme d'une perte d'argent par exemple.D'où le fameux proverbe « le temps, c'est de l'argent.

» Comment ne pas soulever l'identitéentre nos expressions ? · Prendre son temps est un luxe, luxe qui peut faire naître, en réalité un sentiment de profonde culpabilité : on aurait pu en effet en faire autre chose, quelque chose de plus,s'avancer, progresser, etc.

la notion d'emploi du temps est ici centrale : il s'agit de remplirles cases de ses journées de manière à ce qu'elles soient « bien remplies ».

Prendre sontemps est alors inconcevable, ou alors il est une perte totale.

D'ailleurs, un tel sentimentde culpabilité que connote le terme de « perdre », semble rendre impossible toute prise detemps sans que l'on n'ait de remords. II- Prendre son temps : un retour à l'essentiel · Or, pourtant, prendre son temps, dans une conception originaire, semble bien être source de bien être que de pure perte.

On peut prendre ainsi l'exemple de l'otium grecque,ou de la scholè latine : il s'agit donc d'un temps d'étude essentiel à la vie, un temps decontemplation, hors des réalités pratiques de la vie. · Prendre son temps est bien plutôt ce qui permet un retour à soi, un retour sur soi, et par là, permet une plus grande efficacité dans la sphère du travail.

C'est ainsi qu'il fautinterpréter la conception de la récupération des forces dans le travail.

On est d'autant plusproductif dans son travail que l'on se ménage des temps de pause, des temps d'inactivitéet de repos qui rendent l'esprit perméable à la rêverie et à la détente. · En ce sens, prendre son temps apparaît dès lors comme une nécessité vitale à toute maximisation future de ce même temps.

En effet, cette prise de temps à soi et pour soi. »

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