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PUIS-JE ME COMPRENDRE SANS AUTRUI ?

Publié le 17/10/2013

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PUIS-JE ME COMPRENDRE SANS AUTRUI ? Conscience, Autrui, Interprétation Chacun pense communément qu'il a une connaissance immédiate de lui-même. Mais dans les expériences de la colère, du regret ou de la honte, je découvre un aspect de moi que je ne soupçonnais pas. En effet, lorsque je me dis à moi-même : « J'ai mal agit ! «, je fais l'expérience d'un décalage entre moi et moi-même. Puis-je me comprendre sans autrui ? Ce qui étonne ici c'est qu'un étranger (autrui) puisse me comprendre mieux que moi-même. La problématique est alors la suivante : dans un premier temps, nous pouvons penser que chacun est le mieux placé pour se comprendre soi-même. Mais dans le même temps, l'homme est toujours partial en sa faveur. Dans un second temps, nous pouvons donc penser est le meilleur auxiliaire pour me comprendre moi-même. Mais autrui est quelqu'un d'étranger à moi, aussi intime soit-il ; Que signifie tout d'abord « se comprendre soi-même « ? Dans quelles mesures autrui est-il un obstacle à la liberté ? À quelles conditions être soi grâce à autrui ? Que signifie tout d'abord « se comprendre soi-même « ? Comprendre, cela signifie saisir ensemble le sens d'une parole, d'une pensée, d'une action. Le mot s'oppose à « expliquer «...

« à travers l'exemple de la honte qu'autrui est capable de porter un regard d'une certaine « violence ».

Autrui en effet, à travers son regard, va me transformer en objet, c'est à dire nier ma liberté, c'est à dire me transformer en être qui n'évolue pas.

Il appelle cela la réification.

La théorie de Sartre est que le regard est réificateur.

Il ira même jusqu'à affirmer que le regard d'autrui est violent par essence.

« L'enfer c'est les autres ».

il veut dire par là que les autres ont toujours une relation « violente » avec moi.

La conséquence c'est qu'autrui n'apparaît pas comme un auxiliaire pour la connaissance de soi. À quelles conditions être soi grâce à autrui ? On peut se demander si la théorie de Sartre n'est pas idiosyncrasique.

C'est à dire qu'il prend son cas et son vécu particulier pour une généralité.

Tel est le discours de Paul Ricoeur.

Dans Histoire et Vérité , il s'attaque à la citation de Sartre en affirmant qu'elle est dangereuse.

Il montre qu'en dénonçant la violence des autres Sartre tient lui-même un discours violent.

Or, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, on a pris conscience des conséquences dramatiques de la dénonciation des autres.

Pour Ricoeur, l'homme a le devoir de comprendre l'autre.

Il sait que c'est extrêmement difficile.

Il lui donne un nom : « le cercle herméneutique ».

L’herméneutie est la discipline dont le but est la compréhension de l'autre.

Le cercle herméneutique signifie la difficulté de se mettre à la place de l'autre et le comprendre.

« Pour comprendre, il faut croire mais pour croire, il faut comprendre » Heidegger.

La difficulté de comprendre l'autre vient de l'impossibilité de se mettre à la place de l'autre.

Mais dans ce cas, Ricoeur semble dire la même chose que Sartre.

La différence c'est que pour Ricoeur, il faut affirmer le cercle herméneutique au lieu nier.

Pour lui la difficulté de comprendre l'autre nous oblige à essayer sans cesse de la comprendre par la parole.

Mais la question est encore de savoir comment se comprendre grâce à autrui.

Nous avons vu qu'il était difficile de se comprendre, et plus difficile encore grâce à autrui.

La réponse de Ricoeur est la suivante : « Il faut perdre le moi pour retrouver le sujet ».

Cela veut dire que le moi est pauvre et pour devenir un sujet il faut s'enrichir au contact des autres.

Au contact des autres, le sujet c'est celui qui s'affirme, qui dit « Je ».

Le poète et le philosophe, par exemple, n'ont pas seulement une parole originale, mais ils sont aussi des propositions d'existence ou de monde.

La pensée d'autrui est donc incontournable pour la compréhension de soi-même.

« Je ne suis ce que je suis que grâce aux autres.

» Puis-je me comprendre sans autrui ? Nous avons vu que la connaissance de soi ne pouvait pas signifier la saisie d'une réalité fixe mais la recherche incessante d'une personnalité évolutive.

Autrui est ensuite apparu comme un obstacle à ma liberté (Sartre) avant d'apparaître enfin comme l'auxiliaire indispensable à la compréhension et à la constitution de soi.

À cet endroit de la réflexion nous pourrons donc répondre que je ne peux me comprendre sans autrui.. »

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