Devoir de Philosophie

Puis-je revendiquer mes droits sans consentir à mes devoirs?

Publié le 14/01/2005

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DEVOIR (lat. debere, tenir qqch de qqn, être débiteur)

Gén. Le verbe devoir est bien équivoque puisqu'il exprime aussi bien la probabilité (il doit pleuvoir), la nécessité (je dois mourir), que l'obligation (je dois payer mes impôts). Mor. Le devoir est l'obligation morale qu'il faut distinguer de l'obligation simplement sociale. Ainsi, toute obligation n'est pas un devoir moral. Les obligations sociales peuvent varier d'un individu à l'autre selon la place que chacun occupe. En revanche, un commandement est moral dès lors qu'il énonce ce que tout homme, quelles que soient ses particularités, doit faire. Ainsi, pour Kant le devoir est un impératif catégorique. On obéit au devoir sans être déterminé par d'autres motifs que le respect de la loi qui commande à chacun ce qu'elle commande à tous. L'acte moral est donc toujours libre dans la mesure où il ne procède que de la volonté désintéressée de bien faire, ou bonne volonté. On comprend alors comment obligation morale et nécessité s'opposent : chacun peut toujours ne pas s'obliger.

DROIT (lat. directus, droit, conforme à une règle)

Gén. Le sens de l'adjectif latin directus, sans courbe, indique d'emblée que le droit est institué pour se conformer à une règle, voire rectifier, corriger les relations entre les hommes. Ainsi, le droit qui dit ce qui doit être s'oppose d'abord au fait (ce qui est). Il est dans l'essence du droit de s'instituer contre le fait. Droit positif. Le droit positif est l'ensemble des règles définissant ce qui est légal, permis, et illégal, interdit, dans une société donnée. L'institution du droit positif signale la disjonction de la puissance matérielle (capacité de faire) et du pouvoir formel (droit de faire) ; nul n'est autorisé à faire tout ce qu'il peut faire : nul ne peut tout ce qu'il peut. Droit naturel. Le droit en tant qu'il est simplement positif (posé, établi comme convention) est lui-même un fait de culture. Ainsi, les hommes n'auraient pas tous les mêmes droits. Ce qui est ici illégal serait ailleurs permis. Or, n'existe-t-il pas un droit supérieur à toute convention positive qui résulte de la nature de l'homme ? On appelle, en effet, droit naturel non pas le droit existant naturellement, mais le droit qui met en évidence la vraie nature du droit : énoncer ce qui doit être pour tous les hommes, autrement dit corriger le fait aussi bien culturel que naturel. Ce droit idéal signale la disjonction toujours possible entre ce qui est légal et ce qui est légitime. Une loi n'est pas forcément juste ; elle ne l'est qu'en rendant légal ce qui est légitime et illégal ce qui est illégitime. Est légitime « ce que tout homme peut faire également » quelles que soient ses particularités naturelles (force, sexe) et culturelles (nationalité, religion). Par droit naturel, il faut donc entendre droit rationnel : l'identité des droits est fondée sur une identité ontologique des hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) et non sur une identité naturelle ou culturelle. Ainsi, on peut opposer la conception universaliste du droit naturel ou rationnel aux conceptions naturalistes et culturalistes des racistes. Voir égalité.

« La question : « peut-on revendiquer ses droits sans consentir à ses devoirs? » peut être comprise de deux façonsdifférentes.

D'abord, est-ce que effectivement certains individus ne revendiquent pas leurs droits sans consentir àleurs devoirs? La réponse me paraît évidente, en effet il existe des individus qui agissent de cette façon et ceci pourles raisons les plus diverses, mais le problème à mon avis, ne se situe pas à ce niveau.

Le problème est, je crois, desavoir si en répondant aux exigences de la morale la plus élémentaire, on est en droit d'agir de cette façon.

Aupremier abord il semble que rien ne puisse justifier une telle attitude puisqu'il s'agirait là de violer les clauses d'uncontrat auquel on se doit d'adhérer du seul fait de son appartenance à une société donnée.

Cependant, revendiquerses droits et consentir à ses devoirs implique qu'il n'existe pas un trop grand déséquilibre entre ses droits et sesdevoirs, c'est-à-dire en d'autres termes que la société en question soit juste ou du moins aspire à la justice.

Eneffet, quel intérêt un individu aurait-il à consentir à des devoirs qui seraient sans commune mesure avec les droitsqui lui sont accordés en retour? Si on retire à l'individu ce qu'il est en droit d'attendre de la société, il est évidentqu'on anéantit par là-même l'obligation morale qui le fait consentir à ses devoirs.

La revendication dans ce cass'intensifie et l'individu ne se sent plus cependant obligé à consentir à ses devoirs : ceci est à mon avis pour lemoins légitime.

Ce n'est pas sans mal que l'individu consent à ses devoirs qu'il ressent souvent comme des contraintes, desdiminutions de liberté.

Il faut au moins, comme je l'ai dit tout à l'heure, que ses droits correspondent plus ou moins àses devoirs et que d'autre part les devoirs en question soient utiles à la bonne régulation des rapports sociaux.

Sices conditions ne sont pas, remplies on s'expose à une révolte légitime de l'individu qui tout en ne consentant plus àses devoirs,revendiquerait d'autant plus violemment ses droits, causant ainsi une désorganisation totale des rapports sociaux.Un autre problème se présente alors car il est très difficile d'évaluer réellement si les droits accordés sont enéquilibre avec les devoirs et de plus la notion d'utilité est pour le moins imprécise et relative.En acceptant la notion de droit, l'individu rejette la « justice » uniquement fondée sur le droit du plus fort et surl'arbitraire, il s'élève ainsi jusqu'à une « justice sociale » et bénéficie ainsi d'une augmentation de liberté.

On aremplacé la contrainte physique par l'obligation morale, mais les contraintes naissant nécessairement de la vie ensociété ne peuvent être pour autant annihilées.

Puisqu'il existe des contraintes, essayons au moins de ne pas lesamplifier et de les rendre justes par leur bonne répartition. Le devoir doit être une contrainte « juste » et perdre ainsi par le seul fait qu'elle soit juste son caractère decontrainte et devenir une obligation morale.

Dans ce cas on ne peut ni ne doit revendiquer ses droits sans consentirà ses devoirs.. »

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