Puis-je sincèrement me connaître ?
Publié le 27/09/2012
Extrait du document
Le sentiment du moi risque de ne pas coïncider avec ce qu'est réellement le moi. Mais cela n'empêche nullement le moi d'être sincère. Comment en effet pourrais-je me mentir à moi-même, dès lors que pour mentir il faut connaître la vérité afin de la dissimuler?
«
- On constate ainsi que ce que je crois ou veux sincèrement être n'a rien à voir
avec la façon dont je peux me connaître en adoptant un point de vue extérieur.
- Dans
ce point de vue extérieur, ce qui disparaît c'est précisément ma singularité
-et la sincérité comme certitude de me connaître vraiment est la marque de cette
dernière.
C'est pourquoi il y aura éventuellement désaccord entre ce qui m'est ainsi
enseigné et
ce que je perçois intérieurement comme me constituant (mes goûts, mes
valeurs ...
).
III.
QUI JE SUIS
-Le même constat s'impose lorsqu'on examine le rapport entre la saisie du moi
comme personnalité intime et
le point de vue qu'aura sur ce même moi le regard
d'un technicien extérieur.
- Pour me connaître, je prétends me scinder en deux (un durable sujet se
considère comme
un «objet»).
De la critique de Comte, on retiendra que, même
si une telle opération était possible, la perception de
l'«objet>> serait faussée par
la subjectivité du «sujet»: dès lors le maximum de sincérité (en tant qu'adhésion
du sujet à ce qu'il ne peut s'empêcher de considérer comme vrai) risque de
coïncider avec
le minimum de connaissance de soi!
-
Si de surcroît on considère l'inconscient, en tant qu'il est par définition
impossible à connaître par le sujet lui-même, on constate:
• soit que la sincérité authentique suppose, pour exister, que le sujet s'oblige
d'abord
à explorer son inconscient en effectuant une cure- ce qui rendrait le
passage
par cette dernière obligatoire pour quiconque, en contradiction avec
Freud lui-même;
• soit que la non-connaissance de l'inconscient peut bien entendu rendre illusoire
la connaissance que le sujet a de lui-même, mais qu'elle ne peut amener à mettre
en doute la sincérité de cette connaissance illusoire.
- Dans tous
les cas, la sincérité apparaît indépendante du contenu de la connaissance, elle n'a rien à voir avec son caractère illusoire ou non.
CONCLUSION
Le sentiment du moi risque de ne pas coïncider avec ce qu'est réellement le moi.
Mais cela n'empêche nullement
le moi d'être sincère.
Comment en effet pourrais
je me mentir à moi-même, dès lors que pour mentir il faut connaître la vérité afin
de la dissimuler?.
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