Devoir de Philosophie

Que commande le devoir ?

Publié le 28/03/2004

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Il est possible, à nouveau avec Kant, de dissiper cette difficulté : en effet, le devoir, selon lui nous est donné dans chaque cas particulier par la raison présente en toute homme. Que veut dire cette affirmation ? La raison est bien une faculté présente en tout homme. Dire qu'elle nous donne le devoir n'est rien d'autre qu'affirmer que la raison parle en nous. Chaque fois qu'elle nous prescrit un devoir, celui-ci prend la forme de l'impératif catégorique. Mais comment accepter que la raison « parle » en nous ? L'argument de Kant est le suivant : chaque fois que nous agissons ou orientons notre volonté, nous savons toujours si notre intention était bonne ou mauvaise. C'est un fait indéniable. Or nous pouvons savoir cela uniquement parce que notre raison soumet notre intention à la l'impératif catégorique, c'est-à-dire, test l'universalité que nous avons évoqué ci-dessus. La volonté sera bonne si sa maxime est conforme à la loi morale (c'est-à-dire à l'impératif catégorique).

« Nous avons montré que le devoir était bien un commandement, un impératifcatégorique.

Que commande-t-il ? Kant, dans La critique de la raison pratique , montre qu'il se formule de la manière suivante : « Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse en même tempstoujours valoir comme principe d'une législation universelle ».

KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans cecas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendrece médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pourleurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sontd'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doits'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifscatégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'un seul impératif catégorique d'où tous lesimpératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui faitque tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».

De cette formule, Kant en déduit troisautres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» La maxime de la volonté est la règle qui régit la manière selon laquelle la volonté doit s'orienter.

L'impératifcatégorique dit que cette règle doit être universalisable.

Autrement dit, au moment d'orienter sa volonté, il faut sedemander si la règle qui régit notre volonté vaut seulement pour nous ou bien si elle vaut de manière universelle.Par exemple, nous nous demandons si, dans une situation particulière, il faut mentir ou bien dire la vérité.

Autrementdit, nous nous demandons quelle règle utiliser pour diriger notre volonté.

Dans notre cas, deux règles sontpossibles : mentir ou dire la vérité.

Le critère qui permet de décider n'est pas notre intérêt personnel mais lapossibilité ou non d'universaliser la règle.

Universaliser la règle signifie la faire valoir pour tous.Dans la perspective kantienne, il y a bien un contenu commun à tous les devoirs, qui se formule selon l'impératifcatégorique.

Transition :Le contenu du devoir est la possibilité d'universaliser la maxime de la volonté.

Autrement dit, le contenu du devoirprescrit la forme que doit prendre cette maxime.

L'impératif catégorique, parce qu'il est universel, est formel.

Maisune forme n'est pas un contenu ! Si bien que nous avons seulement dit quelle forme prenait ce que le devoir commande, et non ce qu' il commande.

Le problème est alors le suivant : comment être sur que, sous cette forme universelle, vienne dans chaque cas particulier se ranger un contenu ? III – Le contenu du devoir n'est-il que formel ? Le risque est que le devoir ne soit qu'une forme vide qu'aucun contenu effectif ne viendrait remplir, si bien qu'il nousserait impossible de diriger notre volonté conformément au devoir dans tel ou tel cas particulier.Il est possible, à nouveau avec Kant, de dissiper cette difficulté : en effet, le devoir, selon lui nous est donné danschaque cas particulier par la raison présente en toute homme.

Que veut dire cette affirmation ?La raison est bien une faculté présente en tout homme.

Dire qu'elle nous donne le devoir n'est rien d'autrequ'affirmer que la raison parle en nous.

Chaque fois qu'elle nous prescrit un devoir, celui-ci prend la forme del'impératif catégorique.

Mais comment accepter que la raison « parle » en nous ?L'argument de Kant est le suivant : chaque fois que nous agissons ou orientons notre volonté, nous savons toujourssi notre intention était bonne ou mauvaise.

C'est un fait indéniable.

Or nous pouvons savoir cela uniquement parceque notre raison soumet notre intention à la l'impératif catégorique, c'est-à-dire, test l'universalité que nous avonsévoqué ci-dessus.

La volonté sera bonne si sa maxime est conforme à la loi morale (c'est-à-dire à l'impératifcatégorique).

Elle sera mauvaise dans le cas contraire.Autrement dit, puisque nous savons toujours si notre volonté est bonne ou non, le devoir a bien toujours uncontenu.. »

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