Devoir de Philosophie

Que faut-il oublier ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

a)                  L'homme ne peut pas se souvenir de tout, il faut qu'une sélection soit faite entre ce qui est susceptible d'améliorer son action et ce qui n'a pas de rapport avec cette action. Me souvenir de mes échecs est important afin de tirer les leçons de l'expérience. Si je me souviens aisément de l'échec, c'est parce qu'il a été enduré comme une frustration. L'affect joue donc un rôle très important dans la mémoire. b)                  Néanmoins, se souvenir constamment de ses échecs peut entraîner une dévalorisation de ses propres capacités. Je dois, si je veux améliorer mes actions, trier ce qui a pu réussir de ce qui a pu faire échouer une action. Le rapport à l'expérience est donc un jeu d'oubli et de souvenir. c)                  En outre, l'oubli est nécessaire car il est constitutif de l'identité. L'oubli est ce qui permet un rapport au temps discontinu. Nietzsche écrit :« Imaginez l'exemple extrême : un homme qui serait incapable de rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu'un devenir; celui-là ne croirait pas à son propre être, il ne croirait plus en soi, il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir.

 

Analyse du sujet:

            L’oubli est une fonction vitale de la mémoire, si nous ne pouvions rien oublier nous serions trop plein d’un passé et nous ne pourrions envisager l’avenir.

            L’homme se projette dans le futur et se souvient du passé il est profondément temporel c’est-à-dire qu’il n’est jamais dans le seul présent, l’oubli est nécessaire pour maintenir ce statut particulier mais bien sûr oublier trop s’avère tout autant funeste, car alors je ne pourrai me projeter dans le futur car je n’aurai aucun modèle, je ne pourrai me situer dans le temps et dans le monde.

            L’oubli n’est cependant pas quelque chose que l’on choisit. Or, le sujet suggère la possibilité pour l’homme de  contrôler cette fonction vitale. Comment l’oubli peut-elle qualifier une attitude ?

                     Oublier c’est pardonner, c’est aussi faire le deuil et donc dépasser un moment douloureux. Mais, dans l’un comme dans l’autre cas, l’oubli n’est pas total, c’est dépasser le passé.

            Mais, d’un point de vue moral, il y a des choses qu’il ne faut pas oublier bien que l’oubli puisse être une solution de facilité. Ne pas oublier le passé c’est ne pas oublier ce qu’à tout moment nous pouvons être.

                                                                                                                                                                

 

Problématisation:

           

            Il faut donc distinguer un oubli qui relève d’une sélection de ce qui est important, de la part volontaire qui se joue dans l’oubli. Il faut oublier pour vivre mais il faut aussi oublier pour être bon et se souvenir pour être juste.

 

« conscience de l'inconscient, Freud permet de penser une mémoire qui n'est pas toujours consciente.

On peut se souvenir de ce que l'on a oublié, et ce que l'on a oubliépeut rester une expérience traumatique qui influence notrecomportement.

Se souvenir de l'expérience traumatique est lemoyen thérapeutique de la psychanalyse.

Ainsi, l'oubli commepardon est l'acceptation et non pas refoulement.

Il faut apprendreque ce qui pouvait paraître comme une trahison d'un ami n'est pastoujours de son point de vue la remise en question de son amitié.L'amitié n'est pas une allégeance. b) Mais, si l'on doit oublier il faut aussi se souvenir de notre passé.

Le devoir de mémoire envers les générations passées nouspermet de ne pas envisager le présent comme quelque chose qui atoujours été et sera toujours.

Le passé nous informe sur la naturehumaine car il dévoile que nos moeurs, nos valeurs ne sont pasuniverselles et que ce que l'on envisage comme nécessaire estsimplement possible c'est-à-dire qu'il permet d'ouvrir lesperspectives d'avenir.

La redécouverte à l'aube de la Renaissancede textes antiques et notamment de textes politiques ont permisd'envisager la possibilité de la République moderne. c) Enfin se souvenir du passé historique est aussi un devoir quand il nous informe sur les périls.

Ne pas reproduire un passéterrifiant, envisager des résistances contre par exemple le totalitarisme.

Se souvenir est dans ce cas un devoir car il permet de responsabiliser, il permet que lanégligence ne nous empêche pas de voir dans le présent les conséquences futures où nous entraînentnos actions.

Conclusion: Ainsi s'avère-t-il tout autant nécessaire de se souvenir que d'oublier.

Mais le tri entre ce qui doit être oublié et ce que l'on doit se souvenir ne prend pleinement sens que d'un point de vue moral où l'individu peut plus ou moinsvolontairement entretenir un souvenir ou tenter de l'oublier.

Il ne suffit pas d'oublier tout ce qui nous dérange, nousdéplaît ou remet en cause notre présent et de conserver ce qui nous fait plaisir, ce qui nous intéresse, nous avons undevoir, un devoir de mémoire que nous le voulions ou non car nous sommes engagés par nos actes, nous répondronsde notre propre négligence.. »

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