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Que la philosophie n'ait pas d'autre fin qu'elle-même, cela signifie-t-il qu'elle n'a aucune utilité ?

Publié le 27/02/2005

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Un petit coup d'oeil sur l'histoire ...   3/ Fins possibles de la philosophie   Dans cette partie, nous balayons la soit disante inutilité de la philosophie.   - La philosophie a été créée sans visée finale, cela ne signifie pas qu'elle soit "inutile". La philosophie, nous l'avons vu, est désintéressée : elle est l'élan qui met l'homme en mouvement depuis l'ignorance jusqu'à la connaissance. Mais cette quête est-elle complètement "inutile" pour autant ? Qu'est-ce que l'utilité ? Nous pourrions avancer, pour argumenter l'inutilité de la philosophie, que la philosophie, en tant qu'elle détache du monde, ne peut avoir aucune influence sur celui-ci. Car, qu'est-ce que l'utilité interrogée par le sujet ? Nous pourrions reformuler la question initialement posée : la philosophie a-t-elle la possibilité d'améliorer l'homme et le monde ? Petit coup d'oeil sur ce que peut la philosophie .

Contrairement aux sciences, auxquelles souvent on l'oppose, la philosophie ne vise ni un savoir-faire technique, ni une pratique précise, ni à élucider tel ou tel mystère, la philosophie est avant tout un regard particulier, critique, porté sur soi et sur le monde, elle interroge l'homme sur la place qu'il occupe dans l'univers. Bien souvent, le sens commun présente la philosophie comme une discipline n'ayant pas d'autre but qu'elle même, tournant à vide, n'ayant aucune influence concrète sur le monde. Dès lors se pose la question de son utilité : si la philosophie se suffit à elle-même, quelle est la place qu'il faut lui laisser dans un monde tout entier tourné vers le résultat et l'efficacité (représentés par la technique) ? Si, comme le précise le sujet, cette vision triviale de la philosophie ne visant pas d'autre fin qu'elle même a une certaine part de vérité, et que l'image du philosophe perdu dans ses pensées sans rapport avec le monde n'est pas à rejeter entièrement, nous verrons qu'il faut dépasser cette représentation commune pour arriver à esquisser ce que peut être la philosophie dans son rapport au concept "d'utilité".

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« - La philosophie est fille de l'étonnement et de l'ignorance.Parmi les premiers à s'être interrogé à ce sujet, Aristote & Platon.Nous citons "La métaphysique" de Aristote : "Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques.

Audébut, ce furent les difficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant ainsi peu à peu, ilscherchèrent à résoudre des problèmes plus importants".

Dans un passage de la « Métaphysique » (Livre A, chapitre 2), Aristote explique l'origine de la philosophie et le but qu'elle poursuit.

« Ce qui à l'origine poussa les hommes aux premières recherches philosophiques, c'était, comme aujourd'hui,l'étonnement . » L'admiration et l'incompréhension devant le monde poussent l'homme à chercher à comprendre et à rendre compte de ce qui l'entoure.

Ainsi naît laphilosophie, qui n'a d'autre but que de tendre à expliquer le monde. Dans ce passage de la « Métaphysique », Aristote reprend l'enseignement de son maître.

En effet, Platon écrit dans le « Théétète » : « il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment : s'étonner.

La philosophie n'a point d'autre origine… » L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherche philosophique.

L'étonnement consiste en l'arrêt admiratif devant une chose que l'on necomprend pas.

Le mot n'est pas à comprendre au sens moderne cad la stupéfactiondevant quelque chose d'inhabituel. Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant un phénomène extraordinaire, qui échappe à la routine, et dont il est clair qu'on ne lecomprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriques habituelles.

Or lesphénomènes les plus communs ne sont pas les plus connus, tant sen faut, et le sentiment de connaître ce que l'on voit souvent n'est qu'une illusion. L'étonnement qui frappe le philosophe concerne n'importe quelle chose, aussi banale soit-elle en apparence.

C'est d'abord l'admiration devant la nature, et l'aveu de son incompréhension devant ses mécanismes.

« Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance […] ainsi donc ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophesse livrèrent à la philosophie. » Les exemples que donne Aristote sont éclairants ; les premières recherches se concentrèrent sur les objets à notre portée, puis les phases lunaires, puis le cours du Soleil, puis la formation de l'Univers.

Deux points sont remarquables : Þ D'une part, la philosophie n'est pas ici séparée de la science ; les exemples de recherches philosophiques sont desexemples qu'on qualifierait aujourd'hui d'astronomiques.

En fait la séparation de la science d'avec la philosophie esttrès tardive.

Elle date du XVIII ème siècle, et tous les grands noms de la philosophie furent aussi, jusqu'à cetteépoque au moins, des grands noms des sciences. Þ D'autre part, l'étonnement e s'exerce pas sur des choses extraordinaires, mais tout simplement devant ce qui est, etdont la nature nous offre chaque jour le spectacle comme la course du Soleil, les marées, etc.

La philosophie essaie,tente, de rendre compte de ce qui est.

C'est-à-dire de l'expliquer.

Soit simplement en en énonçant les mécanisme, soiten essayant d'en donner le sens.

On en arrivera ainsi à des questions dites métaphysiques : « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » (Leibniz ). Enfin, si la philosophie, selon Platon , commence par l'aveu de l'ignorance, son but est de faire cesser celle-ci.

Son but est la connaissance.

Aristote insiste sur ce point essentiel, sur l'image que la science et la philosophie se font d'elles-mêmes : « Il est évident qu'ils poursuivaient la science pour savoir, et non en vue de quelque autre utilité. » Les philosophes recherchent le savoir pour le savoir et non pour une quelconque utilité pratique immédiate.

Cela ne veut en aucuncas dire que la philosophie n'a aucun intérêt.

Mais d'abord, qu'elle n'a pas pour but de satisfaire un besoin, qu'il soit vital ou deconfort.

C'est la preuve que donne Aristote : « Presque tous les arts qui regardent les besoins et ceux qui s'appliquent au bien- être, étaient connus déjà quand on commença à chercher les explications de ce genre.

» C'est quand les problèmes urgents de la vie sont résolus, que l'on se lance dans les sciences ou la recherche.

La philosophie n'est donc pas une discipline asservie, liée auxnécessités vitales ou à la recherche d'un confort matériel.

Elle est une activité libre, qu'on exerce pour son propre plaisir, pour sonintérêt intrinsèque.

En clair, c'est une activité libre parce que désintéressée.« Ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elle est à elle-même sapropre fin.

Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut qualifier de plus qu'humaine sa possession. » C'est une constante de la philosophie grecque, et de la façon dont elle s'interprète : la philosophie nous arrache à la conditionsimplement humaine , d'être périssable et obnubilé par sa survie, pour nous faire participer à un plaisir divin : la compréhensionpure et désintéressée.Il se peut que cette vision paraisse naïve, après que Marx a assigné comme tache à la philosophie, non plus de connaître le. »

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