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Que perdrait la pensée en perdant l'écriture?

Publié le 01/10/2012

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Que perdrait la pensée en perdant l'écriture? Introduction La philosophie ne s'interroge plus, depuis Hegel, sur l'antériorité éventuelle de la pensée par rapport au langage: on admet au contraire que pensée et langage sont étroitement impliqués l'un par l'autre. Mais il ne s'agit d'ordinaire que de la forme orale du langage. S'interroger pour repérer ce que perdrait la pensée en perdant l'écriture suppose que cette dernière apporte à la pensée elle-même des qualités spécifiques que l'oralité ne lui offre pas. I. Langage oral, langage écrit — Rappel de définition: l'écriture est un langage de substitution (par rapport au langage oral comme langage direct). On y transcode les éléments de la langue orale dans les unités d'un système graphique (son apprentissage est donc postérieur à celui de l'oral, tout comme son apparition historique). — Le langage oral est moins strict, plus souple: • quant &agra...

« la transmissibilité à un public plus vaste (importance du saut quantitatif que représente l'imprimerie par rapport au manuscrit).

La pensée philosophique se présente à nous, à travers son histoire, comme une gigantesque bibliothèque.

- L'écrit permet en effet la communion à distance (dans l'espace et dans le temps) alors que l'oral implique la coprésence des interlocuteurs.

Il garantit ainsi: • que la pensée est fixée dans un certain état historique; • qu'elle se diffuse.

- D'où son importance dans la constitution de formes essentielles du savoir: • transactions économiques; • archives historiques (généalogies, chroniques, récits); • développement de la géométrie (il est significatif que Socrate, bien que s'adressant oralement au jeune esclave du Ménon, dessine les figures dans le sable); • définition des règles juridiques et politiques (les premiers textes semblent être, dans les différentes cultures, des lois ou des actes de propriété); • possibilité de la littérature au sens strict (même les •• littératures orales>> ont besoin d'être collectées dans des livres).

III.

Pensée, écriture, histoire - Par l'écriture, la pensée acquiert une mémoire matérielle, elle stocke un savoir disponible et susceptible d'être retravaillé.

- La pensée s'enrichit ainsi d'une dimension historique qui favorise la conscience du chemin parcouru.

- Opposition entre histoire cumulative (à écriture) et histoire non cumulative (sociétés sans écriture).

Cf Lévi-Strauss.

Dans une société de tradition orale, la mort d'un vieillard, c'est la perte d'une bibliothèque (A.H.

Ba): fragilité de la seule mémoire individuelle et disparition du savoir.

(Confirmation en est donnée par Dieu d'eau, de Marcel Griaule, où se trouve conservée, recueillie auprès d'un initié âgé en 1930, la sagesse de la société Dogon.) Conclusion On a pu montrer que l'écriture est liée de multiples façons au pouvoir (le scribe est proche du pharaon).

Mais la diffusion qu'elle permet des savoirs va aussi dans le sens d'une possibilité de démocratisation.

Penser que toute la culture humaine a l'aspect d'une bibliothèque (ou d'une vidéodiscothèque demain), c'est aussi avoir potentiellement l'accès à cette totalité de la culture, alors que la pensée non écrite se condamne à un immobilisme relatif et à la répétition.. »

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