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Que peut-on savoir du moi ?

Publié le 27/02/2008

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              2° On peut connaître du moi ce que nous faisons accéder à la conscience             Le moi tel que le révèle la conscience cartésienne nous donne à connaître qu'il y a un sujet qui pense. Mais, d'une part, cette connaissance ne m'apprend pas ce qui caractérise singulièrement mon moi : elle n'est pas connaissance de mon moi psychologique, mais de l'essence de toute âme humaine, qui s'oppose aux différents états du moi au cours du temps. D'autre part, cette connaissance suppose que tout ce que je peux connaître du moi m'est directement fourni par la conscience. Freud, à partir de l'hypothèse de l'inconscient, s'oppose à ces deux affirmations : chaque sujet est en prise avec la tentative de connaître son moi propre, qui est le résultat de son histoire psychologique singulière. Mais le moi n'est qu'une instance de ma vie psychologique, qui est aussi constituée par l'inconscient, qui comprend la ça et le surmoi. Il faut alors admettre qu'une partie de ce que je suis échappe au moi conscient par nature, que ce que je peux connaître du moi n'est pas donné directement et que je ne pourrais jamais connaître tout ce qui est refoulé dans l'inconscient. Cependant, le travail sur soi opéré notamment dans la psychanalyse consiste à décrypter les signes de cet inconscient qui apparaissent dans les rêves ou les lapsus, pour ramener autant que possible les représentations refoulées à la conscience, afin que le moi soit « maître chez lui ». Ce que je peux savoir du moi est donc nécessairement partiel, de par la nature de l'inconscient, mais je peux tenter d'en savoir le plus possible sur mon inconscient propre, qui me différencie des autres sujets, et sur la manière dont cet inconscient détermine mes actions, mes fantasmes et mes affects.               3° Connaître le moi est une illusion due à notre besoin de stabilité et d'identité             L'empiriste Hume s'oppose à l'idée selon laquelle il existerait véritablement un moi auquel nous aurions un accès direct, et qui serait le substrat de nos représentations et de nos affects, stable et identique dans le temps. Selon lui, nous ne possédons aucune impression d'un tel moi comme substance : lorsque nous pensons saisir le moi, nous saisissons toujours telle ou telle de ses caractéristiques, de ses sensations ou de ses souvenirs, mais non une entité qui envelopperait ces éléments sans se confondre avec eux.

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