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Que puis-je comprendre de moi ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Quelles sont les limites de ce savoir sur soi?               Que peut-on savoir de soi-même par notre seul intermédiaire? La conscience réfléchie que possède l'homme lui permet d'assimiler des connaissances. Cette conscience rend possible la perception et l'interprétation de ce qu'il voit, sent ou touche entre autres. En tant que sujet conscient, pensant, l'homme en général, et donc moi en particulier, peut mémoriser, apprendre différentes actions et notions du monde extérieur. Par le biais de mes expériences et de mes souvenirs, je peux reconstituer quelques fragments du savoir qui me caractérise, me différencie des autres personnes. Mais ce savoir est fragile. Comment une personne atteinte d'amnésie plus ou mois importante pourrait-elle être en possession de ces souvenirs si volatiles? Un individu victime de démence, voire de schizophrénie est-il en mesure de faire appel à sa mémoire? Des objets plus matériels, beaucoup plus concrets s'imposent pour pallier la fragilité que sont les souvenirs et le sentiment que l'on a de soi-même spontanément.

« tireront une conclusion probablement fausse, erronée.

La philosophie de Jean Paul Sartre, écrivain et philosophe français du XXème siècle sur l'existentialisme, apparaît ici représentative.

Enprésence du regard d'une quelconque personne, l'homme perd immédiatementce qui fait sa véritable nature et personnalité, et se forge un masque derrièrelequel il se réfugie.

Ainsi, pour saisir le véritable moi, ce regard doit mesurprendre et m'analyser lorsque je pense être seul et sans surveillance, là oùchacun montre furtivement sa vraie image.

Qui n'a jamais dit du mal dequelqu'un lorsqu'il sait que ce dernier ne peut l'entendre? Se comporte-t-onvraiment de la même manière avec sa famille, ses amis ou un parfait inconnu?Ce problème de l'hypocrisie est un autre obstacle de taille dans la recherchedu savoir authentique de moi.

Mes relations avec telle ou telle personne mettent en évidencedivers aspects de ma personnalité.

Elles me permettent d'en savoir un peuplus sur moi-même, grâce aux expériences de la vie partagées en commun.Par exemple, mes parents me renseigneront davantage sur mon enfance et lapériode où j'étais encore bébé, moment de la vie dont personne ne conservele moindre souvenir.

Ils mettent aussi en avant mon caractère de la vie detous les jours, dans les gestes quotidiens.

Les amis, dans un tout autreregistre, mettront plus en lumière mes aptitudes, les loisirs partagés et toutesles choses que je cache plus ou moins à mes parents comme l'alcool, lacigarette, les moments de plaisir… Chaque personne, de la famille ou del'entourage ou même un étranger, témoigne de moi un trait de mon caractère,un aspect différent de ma personnalité.

Ma réaction face à un inconnu peut également m'éclairer sur mon moi intérieur, dans le cas où je vais l'aider spontanément s'il est en mauvaise postureou au contraire l'ignorer et passer mon chemin sans un regard en arrière sur lui.

Mes rapports avec le monde extérieur et plus précisément les gens qui m'entourent me renseignent sur le véritablemoi.

Le regard qu'ils ont sur moi et l'opinion qu'ils expriment constituent une avancée plus significative sur laconnaissance de soi, malgré une marge d'erreurs mois importante par rapport au jugement que l'on a de soi, maistoujours présente.

Ce savoir reste pourtant incomplet.

Pour quelle raison? Qu'est-ce qui m'empêche d'accéder à unsavoir total de moi? La conscience, qui me permet d'assimiler ce savoir, m'empêche dans le même temps un savoir total de moi.Le moi a-t-il une limite, une fin?L'homme est en évolution constante, en parfaite opposition au savoir, qui est une connaissance fixe et définitive.

Sije n'aime pas quelque chose aujourd'hui, pourrais-je en dire autant vingt ans plus tard? Moi qui actuellement ne saispas faire une action, ne serais-je pas capable de la réussir avec un peu d'entraînement? L'homme est un être enperpétuel apprentissage et dont l'expérience grandit chaque jour de sa vie.

Le caractère également est loin d'êtredéfinitif et établi.

Ce sont les choix faits et les expériences vécues qui font d'un homme ce qu'il est, et cetteévolution ne cessera que lorsque ce dernier mourra.Le savoir du moi est-il donc impossible à atteindre? Ne peut-on définir avec exactitude ce moi? Ce savoir semble à priori impossible à saisir.

La subjectivité du sujet, malgré la vérité éclairée par le regarddes autres, empêche l'exactitude de ce savoir.

L'être refuse parfois d'affronter la vérité même si elle est criante: ilfait preuve de mauvaise foi et préfère se persuader qu'elle est fausse.

Cette mauvaise foi peut être expliquée par unégoïsme ou une lâcheté de sa part.

Chacun préfère minimiser ce dont il n'est pas fier ou tout simplement l'ignorervolontairement et complètement.

Peut-on nier un savoir involontairement que l'on a vu sur soi? Un traumatisme vécu ou un chocpsychologique peut être refoulé involontairement par notre inconscient pour nous en protéger.

Cela peut entraînerune amnésie temporaire plus ou moins importante, bien que le souvenir du choc demeure présent mais enfoui dansl'esprit.

Le refoulement de ces événements marquants de la vie constitue une limite du savoir de soi, l'individu seretrouvant dans l'incapacité d'interagir avec ses propres souvenirs.La quête du savoir de soi-même présente de nombreuses limites: on ne peut saisir qu'un savoir partiel et éphémèrecar l'être change constamment, mais alors serait-ce encore un savoir? Une part d'ombre subsistera toujours ennous, et le savoir total demeure alors impossible, insaisissable.

Dire que l'on sait tout de soi-même est hautement improbable.

La subjectivité du sujet et sa mauvaise foiocculteront toujours le véritable savoir et donneraient au sujet l'illusion d'un savoir largement tronqué et doncfaussé en le laissant dans un état infantile.

La solution réside dans le miroir que constitue le regard d'autrui, quiapporte une authentique connaissance de soi (thèse d'Aristote).

Les rapports avec l'autre permettent uneconnaissance maximale, mais jamais totale de soi.

De nombreuses limites se dressent cependant devant cettequête, un sujet pensant n'étant pas un objet que l'on peut définir définitivement, de par un perpétuel changementet des expériences qu'il vivra dans un futur proche.Ce que je peux savoir de moi provient essentiellement du regard d'autrui, qui est le moteur principal de laconnaissance de soi.

La connaissance par soi-même est en grande majorité tronquée, enjolivée de soi, ce qui nepermet aucune ou presque avancée sur le sujet.

Ce savoir demeure pourtant incomplet et sera en permanence remisen question.. »

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