Que recherche t-on en réclamant toujours plus de liberté ?
Publié le 27/02/2005
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LIBERTÉ (lat. libertas, condition de l'homme libre)
Gén. La liberté au sens primitif s'oppose à l'esclavage et se définit alors négativement comme absence de contrainte extérieure. On appelle ordinairement liberté physique le fait d'agir sans entrave ou de suivre spontanément les lois correspondant à sa nature propre comme le fait une plante qui se développe sans tuteur. Appliquée à l'homme, cette expression semble inadéquate sauf à désigner strictement la possibilité matérielle de faire. Car, pour qu'un homme soit libre, il faut non seulement qu'il puisse matériellement, mais encore qu'il veuille : l'homme peut toujours s'interdire à lui-même de faire ce qu'il peut faire. Mor. État d'un être qui se décide après réflexion, en connaissance de cause, qu'il fasse le bien ou le mal. La liberté, au sens moral, caractérise l'homme en tant qu'être responsable. Ainsi, Kant distingue la volonté libre, qui suppose que celui qui agit sait ce qu'il veut et agit conformément à des raisons qu'il approuve, et l'arbitraire, qui ne suppose pas l'existence de la raison. La liberté morale est donc autonomie, obéissance à la loi de la raison (pouvoir de se déterminer par soi-même) et non soumission aux penchants de la sensibilité». Cependant, la liberté semble ici se confondre avec la Raison. Descartes, au contraire, considérait que la liberté se manifeste déjà dans tout acte de choisir, distinguant ainsi la liberté éclairée (qui sait ce qu'elle veut) de la liberté d'indifférence (définie comme l'indétermination de la volonté relativement à ses objets). On peut toujours choisir entre deux solutions alors même qu'on est indifférent. Pour Descartes, la liberté n'est donc pas toujours responsabilité, mais d'abord libre arbitre qui, en son plus bas degré, se définit comme simple puissance d'agir sans aucune raison ou sans autre cause que l'existence même de cette puissance de choisir arbitrairement.
Le sujet souligne une opinion assez commune, selon laquelle nous pensons ne jamais avoir assez de libertés. Nous voudrions en effet pouvoir toujours faire plus, autrement dit, avoir le droit d’aller plus loin, d’être moins contraints par les règles et les lois. Nous associons ainsi l’augmentation de la liberté à la possession davantage de droits. Cela signifie que l'on désire encore faire davantage ce que l'on veut, à savoir ne pas rencontrer d'entraves à ses actions. Cette situation s'oppose à celle de l'individu dont les droits sont limités comme l'esclave par exemple qui lui n'aurait pratiquement aucun droit, mais encore, croit-on, le citoyen qui voit la loi positive limiter ses actions. Se pose donc la question de savoir si il est légitime de demander plus de liberté, c’est-à-dire davantage de droits, et quel en serait le prix.
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