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Que signifie: là où il n'y a pas création il n'y a pas d'art ?

Publié le 14/03/2005

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Ce passage d'un Saison en enfer [1] écrit en 1872 par Rimbaud éclaire l'importance du « petit art » pour le Grand Art : « J'aimais les peintures idiotes, dessus de porte, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires, littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographes, romans de nos écoles, conte de fées, petit livre de l'enfance, opéras vieux, refrain niais, (...). »  C'est ainsi que le sous- art se fait l'inspirateur des grands poètes qui y trouvent un charme désuet et le support d'une nostalgie de l'enfance. Par la suite, des artistes surréalistes ont apprécié ces objets kitsch et les ont intégrés dans des oeuvres d'art. Il n'est pas étonnant que Rimbaud ait été la figure tutélaire des artistes surréalistes avec son idée de « voyance » et du dérèglement de tous les sens. La poésie rimbaldienne achève en quelque sorte l'idéologie romantique centrée sur l'inspiration et donne le départ de l'art moderne.      Conclusion.   On ne peut rejeter tout ce qui n'est pas créatif du domaine de l'art. On doit aussi classer dans l'art ce qui l'objet de l'imitation, de la reproduction. Elle n'est pas forcément stérile et inopérante.

La création est l'unité du moment de l'invention du thème et de celui de sa réalisation. Cette identité du savoir et du faire exclut que la création soit simplement la réalisation d'une idée saisie en tout son contenu ou d'un « schéma dynamique « (Bergson) ayant seulement à se concrétiser. En effet, le créateur ne sait ce qu'il va faire, ce qu'il veut faire, qu'une fois qu'il l'a fait ; nous devrions même dire : qu'une fois que cela s'est fait en lui. Il est donc difficile d'imaginer qu'on puisse créer une quelconque oeuvre d'art sans passer par ce processus. On comprend qu'un artiste qui ne ferait pas cette effort, ne tenterais pas cette aventure, ce voyage dans l'inconnu serait réduit à copier, à prendre un modèle prédéfini et finalement, il ne ferait qu'un travail de reproduction, d'imitation mais ne ferait pas une création à proprement parlé. Quel statut auront les objets d'art qui ne procéderaient pas d'un processus créatif ? Seraient-ce des oeuvres d'art ou de simple objets ? L'art peut-il entièrement se définir par la création ? N'est-il pas un mixte de création et d'imitation ?

« La création se corrompt et s'enlise lorsqu'elle est vouée à la quête sans issue d'une invention recluse sur elle-même.

Tout art digne de ce nom se doit et peut être imité par autrui.

C'est faire, sinon, trop de place à la culture etpeu à la réalité.

C'est aussi le danger d'un art élitiste où la création serait réservée à quelqu'un qui possèderait desdons quasi divins.

C'est aussi le refus de lié l'art à la réalité et lui refuser tout pouvoir de transformation du monde.La création seule ferait figure de narcotique, l'imitation a un facteur socialisant de l'art.

Cela serait même la fonctionde l'art que d'ouvrir des espaces où s'autorégulent les émotions et les sentiments.

Elle permet et évite touteeffusion trop irrationnelle de la subjectivité, elle permet de traduire en un langage compréhensible par plusd'individus que le seul artiste.

3) L'imitation comme terreau d'invention pour l'art : le kitsch.

Au-delà de la perte de l'aura inhérente à la reproduction industrielle des oeuvres artistiques, il faudra discerner denouvelles formes artistiques et plastiques dans le kitsch.

Mais plutôt que de penser l'art en terme de déclin et deperfection, il faudra voir plutôt le kitsch comme source d'innovation et de renouvellement.

L'arrivée de la vitessedans le domaine de la vie et de l'art ne doit pas être vue comme un handicap mais comme un nouveau point dedépart dans la genèse des formes artistiques.

Les formes ne meurent pas mais elles se renouvellent et reprennentune nouvelle vie en empruntant des exemples au passé.

Mais il serait excessif de faire de ce kitsch une bouillieartistique incapable d'inspirer quoi que ce soit.

Le kitsch de la civilisation moderne a aussi inspiré le grand art.

Si legrand art se retrouve sur le calendrier des postes, et que Renoir décore les boîtes de chocolat de Noël, cela n'a pasété sans inspirer un certain nombre d'artistes.

Ce passage d'un Saison en enfer [1] écrit en 1872 par Rimbaud éclaire l'importance du « petit art » pour le Grand Art : « J'aimais les peintures idiotes, dessus de porte, décors,toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires, littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sansorthographes, romans de nos écoles, conte de fées, petit livre de l'enfance, opéras vieux, refrain niais, (...).

» C'est ainsi que le sous- art se fait l'inspirateur des grands poètes qui y trouvent un charme désuet et le supportd'une nostalgie de l'enfance.

Par la suite, des artistes surréalistes ont apprécié ces objets kitsch et les ont intégrésdans des oeuvres d'art.

Il n'est pas étonnant que Rimbaud ait été la figure tutélaire des artistes surréalistes avecson idée de « voyance » et du dérèglement de tous les sens.

La poésie rimbaldienne achève en quelque sortel'idéologie romantique centrée sur l'inspiration et donne le départ de l'art moderne.

Conclusion.

On ne peut rejeter tout ce qui n'est pas créatif du domaine de l'art.

On doit aussi classer dans l'art ce qui l'objet del'imitation, de la reproduction.

Elle n'est pas forcément stérile et inopérante.

Elle permet la socialisation des passionset des émotions, elle sort l'art de la pure subjectivité solitaire.

On ne peut rejeter l'imitation, elle peut une sourced'inspiration pour le grand art, la création peut prendre sa source dans tout ce qu'il y a de plus ordinaire dans la vie.

[1] Voir Délire II, Alchimie du verbe , page 228 de l'édition classique Garnier 1991.. »

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