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Que valent le bien et le mal ?

Publié le 27/02/2005

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La valeur permet donc l'évaluation : la valeur évalue. Cela implique que la valeur vaut en soi et que rien ne l'évalue. Le bien est bien en soi, il est une valeur en soi. On ne le juge pas, il permet de juger. II - Nietzsche et la généalogie de la morale            Au terme de notre première partie, nous avons donc déterminé le statut des valeurs telles que le bien et le mal : il s'agit de valeur qui valent pour elle-même. Elles valent en soi et permettent en cela d'évaluer. Peut-on s'en tenir là ? Afin de progresser dans notre enquête, tournons-nous vers les analyses de Nietzsche dans La généalogie de la morale. Dans cet ouvrage, Nietzsche confronte deux conceptions concernant les origines des notions de bon et de mauvais.           La première, que Nietzsche critique, établit que les notions de bien et de mal désignait à l'origine les actions utiles ou nuisibles, les unes étant dites bonnes, les autres mauvaises.
   Le problème qui se pose à nous comporte un paradoxe évident ; exposons-le afin de clarifier notre analyse. Le sujet « Que valent le bien et le mal ? « relève de la morale. En effet, le bien et le mal sont les deux valeurs essentielles de la morale. Ainsi, afin de juger une action, nous disons qu’elle est bonne ou mauvaise. C’est en ce sens que bien et mal sont des valeurs, c’est-à-dire des mesures pour nos actions. Nous comparons alors nos actions au bien et au mal.   Cependant, notre sujet nous demande ce que valent le bien et le mal. En d’autres termes, il faut se demander ce que valent les valeurs. Mais comment évaluer ce qui permet justement d’évaluer ? Comment mesurer ce qui permet de mesurer ? Nous devons donc nous interroger sur le statut des valeurs morales, sur leur valeur – pour étrange que cela puisse paraître – quitte à mettre en question leur statut de valeur. Or, pour cela, il nous faudrait trouver un autre critère d’évaluation ; mais lequel ?

« Le système, qui prétend parvenir de façon cohérente à une vérité unique, est, pour Nietzsche, l'indice d'une volontéqui a renoncé à penser librement pour se consacrer à la recherche d'une vérité stable.

Le système est un obstacle àla vie de la pensée.

Nietzsche critique notamment le système hégélien, qui pense toujours une chose en relationdialectique avec son contraire (le maître avec l'esclave).

Être le maître sans être le maître de personne, et surtoutpas d'un esclave, tel est l'idéal de liberté que propose la philosophie de Nietzsche. III – La vie comme critère Selon Nietzsche, le bien et le mal ne possèdent donc pas la valeur qu'on leur attribue couramment.

Maisl'argument consiste en définitive à dire que bien et mal ne sont tout simplement pas des valeurs, mais desévaluations.

Qu'est-ce que cela signifie ? Pour Nietzsche, le critère ultime reste la vie, c'est-à-dire ce qui s'exprime en tout être vivant et le pousseà croître.

Or, la morale est née, toujours selon Nietzsche, d'un mépris de la vie.

Il s'agit de comprendre que l'on aprogressivement posé comme bon ce qui était faible et contraire à la vie.

Ainsi, alors qu'à l'origine les actions fortesse disaient bonnes, on a fini par les considérer comme blessante et donc comme mauvaises.

Nietzsche remarquealors que bon et mauvais ne sont pas des valeurs qui permettent de juger les actions, mais des évaluations de la vieelle-même : ce qui est blessant dans la vie est alors considéré comme mauvais, y compris la vie elle-même.

Prenons, par exemple, la mort : le christianisme (qui est, pour Nietzsche, l'exemple type d'une moraletournée contre la vie) a considérée que la vie, qui se solde par la mort, est une absurdité et en a conclut qu'il existeun au-delà, c'est-à-dire une vie après la mort.

Ainsi, la vie devenait mauvaise et les actions bonnes étaient cellesqui se mettaient au service de l'immortalité : piété, humilité, sacrifice de soi, tout cela dans le but d'atteindre l'au-delà.

En faisant cela, on évaluait négativement la vie, car on ne la supportait pas.

Bien et mal n'était pas desvaleurs qui existaient déjà pour évaluer la vie, elle devenaient des évaluations de la vie : est dit bon ce qui nie lavie, ses douleurs et ses souffrances, afin de s'assurer le salut, l'immortalité, etc.

L'idée à retenir est bien que lesvaleurs morales ne sont pas des valeurs en soi, mais des évaluations.

Elles ne permettent pas de juger les actions,mais elles sont un certain type d'actions.

Conclusion : Ainsi, les valeurs semblent, en première approximation, être les mesures même de nos actions : elles sont des étalons, des instruments permettant d'affirmer ce que nous sommes ou non, c'est-à-dire bons ou mauvais.Cependant, nous avons vu qu'à l'origine les actions bonnes n'étaient pas celles que l'on qualifie aujourd'hui commetelles.

Ils s'agissaient plutôt des actions fortes, qui expriment la vie, quitte à blesser.

Ce n'est que par uneperversion, un changement de sens, que l'on a fini par considérer ces actions comme mauvaises.

Elles étaient ditestelles par ceux qui refusaient la vie et sa puissance d'affirmation : au lieu de dire oui à la vie, ils disaient non etrefusaient les actions fortes.

Bien et mal ne sont plus alors des valeurs qui valent en soi, mais des évaluations.

Cequi est plus grave, c'est qu'il s'agit d'évaluation portant sur la vie et faites à partir de la vie elle-même.

En effet, leshommes sont des vivants et les moralistes (des hommes) ont jugé que la vie ne valait rien.

Or, comment est-ilpossible pour un vivant de refuser la vie ou, du moins, de penser qu'il peut décréter qu'elle ne vaut rien ? Dans laperspective de Nietzsche, il faut alors affirmer la vie, même dans ses aspects étranges, dans la souffrance et dansla mort.

En ce sens, il est immoraliste, car bien et mal ne sont plus des valeurs de référence.

Seul la vie est uncritère déterminant.. »

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