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Que vaut l'idée d'un droit international ?

Publié le 27/02/2005

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droit
Tu es d'avis qu'il faut travailler à l'emporter sur les autres : c'est que tu négliges la géométrie ». (Gorgias, 507e) c) Si l'on peut donc considérer qu'il existe un principe de justice en soi, et que celui-ci est accessible à l'homme, ne pourrait-on pas estimer que ce dernier nous permette également de fonder un droit international ? Rien ne semble s'opposer en théorie à l'extension d'un tel principe, puisque celui-ci s'attache à être universel. Transition : Mais ne faudrait-il pas s'interroger, au-delà du domaine théorique, sur la réalité pragmatique d'une telle conception de la justice ? Mais cet universel est chaque jour démenti par les particularismes nationaux a) La conception de la justice que nous a présentée Platon s'inscrit dans un contexte particulier : il vise par là l'unité de la cité. Or la cité grecque est constituée d'une population assez peu nombreuse, et, qui plus est, Platon considère qu'une cité bien ordonnée est une cité où règne la cohésion et l'unité. Le modèle de la cité grecque correspond donc à un ensemble de circonstances bien précises qu'il est peut-être difficile de déplacer dans un autre lieu et dans d'autres temps. Souhaiter l'extension de ce modèle à toutes les nations, ne serait-ce pas prendre le risque de l'anthropocentrisme par lequel on juge de tout par la lorgnette de son point de vue restreint ? b) Cette conception platonicienne de la justice semble ainsi bien difficile à appliquer à l'échelle mondiale, puisqu'il s'agit dès lors de réguler les interactions de nations entières. Outre le problème du nombre, ces différentes nations sont le résultat d'un long processus historique qui a constitué pour chacune d'entre elles une certaine identité nationale.

 L'idée de droit international est problématique car elle remet en cause la souveraineté des nations. Cette souveraineté consiste en ce que la nation dispose du droit exclusif d'exercer l'autorité politique sur son peuple, et ainsi peut-elle décider en totale autarcie du système juridique qu'elle utilisera. Constituer un droit international, c'est donc partir du postulat qu'il y a quelque chose au-dessus de la souveraineté nationale, quelque chose qu'il est légitime d'imposer aux nations. Mais peut-on trouver une norme qui puisse être commune aux différentes nations ? Cette norme peut-elle être suffisamment forte pour être reconnue par toutes les nations ?

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« b) Contre la doctrine immoraliste de Calliclès, Platon considère qu'il existequelque chose qui fonde le droit indépendamment des faits et qui prévaut surles faits.

C'est cela qu'il pense trouver dans le logos (la raison), un principe d'ordre révélateur d'une justice objective et universelle.

La justice est alorsl'analogue politique de l'ordre cosmique.

C'est pourquoi dans le Gorgias , Platon met ces mots dans la bouche de Socrate : « Les savants, Calliclès, affirmentque le ciel et la terre, les dieux et les hommes, sont liés ensemble par l'amitié,le respect de l'ordre, la modération et la justice, et pour cette raison ilsappellent l'univers l'ordre des choses, non le désordre ni le dérèglement.

Tun'y fais pas attention, je crois, malgré toute ta science, et tu oublies quel'égalité géométrique est toute-puissante parmi les dieux comme parmi leshommes.

Tu es d'avis qu'il faut travailler à l'emporter sur les autres : c'estque tu négliges la géométrie ».

( Gorgias , 507e) c) Si l'on peut donc considérer qu'il existe un principe de justice en soi, etque celui-ci est accessible à l'homme, ne pourrait-on pas estimer que cedernier nous permette également de fonder un droit international ? Rien nesemble s'opposer en théorie à l'extension d'un tel principe, puisque celui-cis'attache à être universel. Transition : Mais ne faudrait-il pas s'interroger, au-delà du domaine théorique, sur la réalité pragmatique d'une telle conception de la justice ? Mais cet universel est chaque jour démenti par les particularismes nationaux 2. a) La conception de la justice que nous a présentée Platon s'inscrit dans un contexte particulier : il vise par làl'unité de la cité.

Or la cité grecque est constituée d'une population assez peu nombreuse, et, qui plus est, Platonconsidère qu'une cité bien ordonnée est une cité où règne la cohésion et l'unité.

Le modèle de la cité grecquecorrespond donc à un ensemble de circonstances bien précises qu'il est peut-être difficile de déplacer dans un autrelieu et dans d'autres temps.

Souhaiter l'extension de ce modèle à toutes les nations, ne serait-ce pas prendre lerisque de l'anthropocentrisme par lequel on juge de tout par la lorgnette de son point de vue restreint ? b) Cette conception platonicienne de la justice semble ainsi bien difficile à appliquer à l'échelle mondiale, puisqu'ils'agit dès lors de réguler les interactions de nations entières.

Outre le problème du nombre, ces différentes nationssont le résultat d'un long processus historique qui a constitué pour chacune d'entre elles une certaine identiténationale.

Ces identités nationales se composent elles-mêmes d'une certaine approche du droit, mais aussi decoutumes et de croyances qui peuvent entrer en contradiction d'une nation à l'autre. c) « Vérité au-deça des Pyréneés, erreur au-delà » écrivait Pascal dans sesPensées.

En exposant cela, ce philosophe voulait nous laisser entendre que rien ne pouvait aller à l'encontre de la coutume, et que ce qui était supposéjuste au sein de telle culture pouvait être jugé injuste dans telle autre.

Cen'est en effet pas la raison qui gouverne les hommes, mais les passions, etcelles-ce sont si fortes que les habitudes et les coutumes s'inscrivent trèsprofondément dans les hommes qui les subissent, à tel point qu'ellesdeviennent pour eux comme une « seconde nature », selon l'expression quePascal utilise dans ses Pensées .

Dès lors, il semble impossible d'espérer trouver des valeurs universelles qui puissent être communes à toutes les nations, et ildevient impossible de fonder un droit international. Transition : Toutefois, la conclusion à laquelle aboutit Pascal est le fruit d'une culture chrétienne teintée de l'idée selon laquelle l'homme serait faible etpécheur.

Ne serait-il pas permis d'espérer un progrès de la raison au sein del'humanité ? Le progrès des lumières peut permettre l'avènement d'un droitinternational fondé en raison. 3. a) Selon Kant, la nature de l'homme est celle de l'« insociable sociabilité ». Celle-ci consiste en cela que l'homme recherche la vie en communauté, mais en même temps ne peut s'empêcher dese préférer aux autres et de servir son moi aux dépens de la collectivité.

Cette contradiction interne permetl'évolution et la conservation et constitue un moteur naturel de l'histoire de l'humanité.

Il écrit dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique : « La nature a voulu que l'homme tire entièrement de lui-même tout ce qui dépasse l'ordonnance mécanique de son existence animale, et qu'il ne prenne part à aucune félicité ouperfection que celles qu'il s'est lui-même créées, indépendamment de l'instinct, par sa propre raison.

». »

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