Devoir de Philosophie

Quel besoin l'homme a-t-il de produire des œuvres d'art ?

Publié le 27/02/2011

Extrait du document

     • Réfléchir sur l'expression « l'homme « et se demander s'il ne convient pas de différencier ce qu'il y a à répondre selon les différentes acceptions que l'on aura distinguées.    • Hegel, Esthétique (Vrin).    « Le besoin général et absolu qui donne naissance à l'art (du point de vue forme) vient de ce que l'homme est conscience pensante, c'est-à-dire qu'il fait pour soi ce qu'il est et ce qui est... Cette conscience de soi, l'homme l'atteint de deux manières : en premier lieu théoriquement; en second lieu, l'homme conquiert l'existence pour soi par l'activité pratique... Ce besoin traverse les formes les plus variées jusqu'à ce mode de production de lui-même dans les choses externes qu'est l'œuvre d'art.    Nous trouvons notamment que l'homme s'est toujours servi de l'art comme d'un moyen de prendre conscience des idées et des intérêts les plus élevés de son esprit. Les peuples ont déposé leurs conceptions les plus hautes dans les productions de l'art, ils ont exprimé et en ont pris conscience par le moyen de l'art. «

« 2) L'art permet de critiquer la société. L'art moderne se donne un point de vue extérieur et une position critique à l'égard de toute culture de privilège : àla fonction idéologique de l'art classique, elle tente de substituer une fonction de l'art qui soit réellement critiquedans l'ordre culturel des rapports sociaux.

L'art étant entré dans l'air de la consommation, l'art doit se démarquer dela production industrielle.

Dès la fin du 19 e siècle, l'art a eu pour fonction d'embellir les productions de l'industrie, l' Art Nouveau précurseur du design a tenté de contrer le cours inéluctable du progrès technique.

La lutte contrel'uniformisation, la standardisation se retrouve jusque dans le pop art des années 1960.

L'art contemporain tend àfaire tourner les regards vers des faits de société, vers les marges, et tend à la provocation.

Les happenings, l'artcorporel, l'art brut ont une charge de contestation importante.

C'est aussi l'idée de contre-culture qui s'est forméautour de la Beat Generation , le rock, la culture hippie se place à l'opposé de la société de consommation.

On ne peut pas dire que l'art contemporain ne s'intéresse pas à la société, qu'il refuse de traiter ses problèmes ens'enfermant dans un pure amour des formes. 3) L'art permet de supporter la vie. La célèbre phrase de Nietzsche « La vie sans la musique serait une erreur » souligne l'importance de l'art dans lavie, elle servirait à supporter la douleur de l'existence et ses vicissitudes.

C'est justement son caractère gratuit quifait de l'art un élément important, selon =Schopenhauer, dans le Monde comme Volonté et comme représentation qui élève l'homme au-dessus du cours douloureux de la vie.

L'art a un effet calmant, il ouvre à la sourceimpénétrable de toute chose, il entrouvre le voile de Maya.

Il permet de s'extraire du monde ordinaire de lareprésentation et de la causalité.

N'est-ce pas aussi le sens courant que beaucoup donne à l'art comme évasion dela réalité.

Aussi, les esthètes, les dandys sont l'exemple de ce refus dans la pure réalité de la vie, de laquotidienneté, de la médiocrité.

Les dandys n'ont pas de but dans la vie, à part de plaire.

Vivre par l'art, s'est refuséla vie ordinaire qui n'est régi que par des buts : gagner de l'argent, le faire fructifier, entretenir sa maison, senourrir.

L'art échappe à ces nécessités, il est une absence de contrainte, du moins celle de la vie courante.

Le butde l'art serait de parvenir le mieux possible à cet oubli de la nécessité quotidienne.

Une œuvre d'art ratée ennuie carelle nous ramène à notre réalité, qu'elle n'a pas la puissance de nous emporter dans un autre univers. 4) L'art est besoin : il sauve la réalité de l'insignifiance. L'industrie, l'apparition de nouveaux matériaux de construction comme le fer, le verre réclameront unembellissement par l'art décoratif et l'architecture.

La modernité de l'industrie côtoie souvent la laideur.

Pour lapremière fois de l'histoire de l'humanité, on doit construire une grande quantité de bâtiments qui n'ont pas deprécédent comme les gares, les grands magasins, les halls d'expositions universelles, des grandes usines.

Aucuncode académique ou historique ne régit la construction de ces bâtiments.

La croissance de la population au 19 e siècle oblige à construire rapidement une grande quantité de maisons, écoles, bâtiments civils sans grand souciesthétique.

En réaction, apparaîtra l' Art Nouveau précurseur du design moderne.

Le but final étant de rendreacceptable une modernité insignifiante et ennuyeuse.

Le tout étant l'appropriation par l'homme d'une réalité qui ledépasse.

Mais l'art est-t-il arrivé à ses fins ? Il semble bien impuissant à rendre acceptable un développementexponentiel de l'industrie et de l'activité humaine, il ne peut protéger le monde de la pollution et des ravages del'automobile.

L'art sert à embellir une réalité pas toujours supportable. Nietzsche dira: « Nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité » Conclusion. L'homme a de multiples raisons qui répondent à de multiples besoins de produire des œuvres d'art.

Il permet auxindividus de s'exprimer, de donner du sens à la réalité et à l'embellir.

L'art sert à supporter la vie et ses affres, ilembellit le quotidien comme les douleurs de l'existence.

Aussi on ne pourra pas parler de la mort de l'art tant que cebesoin quasi métaphysique de l'art persistera dans l'homme.

Que l'art tombe dans l'abstraction, l'expression dunéant, qu'il refuse la figuration, il répond aux mêmes besoins qui sont ancrés dans l'homme.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles