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Quel est le but d'une oeuvre d'art ?

Publié le 27/02/2005

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L'oeuvre d'art sort peu à peu des églises et des temples : elle trouve sa place au musée ou dans les salons des nobles et des aristocrates, là où on peut l'admirer pour elle-même.   III L'oeuvre d'art comme une nouveau mode de vie A-     Cependant, la grandeur d'une oeuvre d'art, n'est-ce pas son style de composition, c'est-à-dire son originalité par rapport au modèle ? L'art contemporain nous le montre de manière très explicite, en déconstruisant le visible pour en donner une vision constamment renouvelée. Pour Malraux, le XVIIIème siècle, et plus précisément l'époque romantique, marque la libération de l'artiste par rapport à son modèle. « Le sujet doit disparaître parce qu'un nouveau sujet apparaît, qui va rejeter tous les autres : la présence dominatrice du peintre lui-même » Malraux B-      Le beau n'est ainsi plus le caractère fondamental de l'art. Il y a quelque chose de plus profond que le beau : la création. Cette création est un nouvel absolu, l'affirmation de la grandeur de l'humanité. C'est le régime de l'Intemporel. C'est une conception rétroactive, dans le sens où l'on peut concevoir l'ensemble de l'art sous le point de vue de la création. Le rôle du musée imaginaire de Malraux est justement de réunir l'ensemble des créations artistiques  pour les faire discuter, se confronter.

Notre société occidentale contemporaine est celle du marché de l'art. L'oeuvre d'art devient une marchandise. Devenu valeur d'échange, l'oeuvre d'art est perçu dans une optique lucrative. Ne perd-on pas par là de vue le véritable but de l'art ?

Et quel est-t-il ce but justement ? On définit communément  l'art comme production du beau. Mais qu'est-ce que cela veut dire « produire du beau « ? Et est-ce là le seul but de l'art ?

Problématique : pourquoi l'oeuvre d'art ? Que nous apporte-t-elle ?

« s'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle. C- Avec la notion d'art apparaît l'histoire de l'art, comme l'histoire de sa progression vers le Beau absolu. Chez Hegel par exemple, l'art a trois grandes périodes (symbolique, classique, romantique), et surtout unemort, une fois son but atteint.« Il n'y aurait pas eu histoire de l'art sans l'idée d'un progrès de cet art à travers les siècles » Gombrich II.

L'art comme objet de délectation A- Si dans la pensée renaissante, le beau est encore conçu dans son idéalité comme chez Platon, il n'en reste pas moins que le beau a ici, et au contraire de chez les penseurs antiques, une dimension proprementsensuelle.

Le beau s'atteint par le désir, et son admiration est inséparable d'un plaisir sensuelle. B- Le plaisir que l'on a devant une oeuvre d'art devient celui de l'imaginaire .L'art se soucie moins du Vrai que du vraisemblable : il doit faire « comme si...

».

C'est le régime de la fiction, que Malraux appelle régimede l'Irréel.« Elle [l'esthétique de la renaissance] exigeait moins la peinture de beaux objets que celle d'objetsimaginaires qui, devenus réels, eussent été beaux.

D'où le beau idéal » Malraux C- C'est donc aussi un régime de la délectation, du plaisir que les grecs auraient trouvé amoral, alors même que la Renaissance prône un retour à un art hellénique.

L'illusion, que Platon dénonçait, devient le critèreartistique de la Renaissance.

L'oeuvre d'art sort peu à peu des églises et des temples : elle trouve sa placeau musée ou dans les salons des nobles et des aristocrates, là où on peut l'admirer pour elle-même.

III.

L'oeuvre d'art comme une nouveau mode de vie A- Cependant, la grandeur d'une oeuvre d'art, n'est-ce pas son style de composition, c'est-à-dire son originalité par rapport au modèle ? L'art contemporain nous le montre de manière très explicite, endéconstruisant le visible pour en donner une vision constamment renouvelée.

Pour Malraux, le XVIIIèmesiècle, et plus précisément l'époque romantique, marque la libération de l'artiste par rapport à son modèle.« Le sujet doit disparaître parce qu'un nouveau sujet apparaît, qui va rejeter tous les autres : la présencedominatrice du peintre lui-même » Malraux B- Le beau n'est ainsi plus le caractère fondamental de l'art.

Il y a quelque chose de plus profond que le beau : la création.

Cette création est un nouvel absolu, l'affirmation de la grandeur de l'humanité.

C'est lerégime de l'Intemporel.

C'est une conception rétroactive, dans le sens où l'on peut concevoir l'ensemble del'art sous le point de vue de la création.

Le rôle du musée imaginaire de Malraux est justement de réunirl'ensemble des créations artistiques pour les faire discuter, se confronter. C- Considérer l'oeuvre d'art du point de vue de sa création, c'est considérer par là même ce qu'elle apporte de nouveau au monde dans lequel elle apparaît.

Il ne s'agit ainsi pas seulement de pensée la créationartistique dans sa dimension seulement formelle, mais aussi dans sa dimension intelligible.

C'est là que l'onpeut se rendre compte du caractère proprement existentiel et politique de l'oeuvre d'art.

L'oeuvre d'art porteen elle une culture, une singularité et bien plus : un style de vie.« Le style, chez un grand écrivain, c'est toujours aussi un style de vie, non pas du tout quelque chose depersonnel, mais l'invention d'une possibilité de vie, d'un mode d'existence » Deleuze D- Un artiste, ce n'est pas quelqu'un qui crée de nouvelles formes de façon arbitraire, mais c'est quelqu'un quidéconstruit les formes d'expression déjà existantes pour exprimer quelque chose de nouveau.

La créationrépond à un problème politique, vital, à une impossibilité d'exprimer autrement que par une nouvelle forme cequi doit être exprimer.

« Un créateur est quelqu'un qui crée ses propres impossibilités, et qui crée du possible en même temps »DeleuzeLa condition des minorités politique nécessite un mode d'expression qui n'est pas celui de la majorité.

C'est àce problème d'expression à la fois politique et culturelle que répond la création artistique.

Ex : Le rap, qui estune nouvelle façon de poser sa voix sur de la musique autant qu'il est un moyen d'exprimer les revendicationspolitiques des minorités.

Conclusion :Si l'on conçoit l'oeuvre d'art seulement du point de vue du beau, nous passons à coté de la fonction véritablede celle-ci.

Car la référence à une quelconque idéalité ne fait que cantonner l'art à une recherche mimétiquede cette idéalité.

L'art, justement, se caractérise par sa capacité de déconstruction, de déformation, aussibien du sensible que de l'intelligible.Le but de l'oeuvre d'art est politique : donner un mode d'expression à ceux qui n'en ont pas, ceux pour qui ilest impossible de s'exprimer avec les moyens existants.

La nouveauté d'un mode de vie nécessite lanouveauté dans le mode d'expression, et c'est ainsi en même temps que l'oeuvre d'art donne un moded'expression nouveau et un mode de vie nouveau.

S'exprimer différemment est synonyme de percevoirdifféremment, et donc de vivre différemment.. »

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