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Quel sens y a-t-il de parler d'un droit du travail?

Publié le 15/04/2005

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Hegel concevant l'idée d'une interaction réelle entre l'esprit et le monde (« le réel est rationnel, et le rationnel est réel » écrit-il dans les Principes de la philosophie du droit), il peut en déduire une interaction entre l'activité de transformation de la nature et la réflexion. ·         Il ne peut donc y avoir d'après Hegel d'homme vraiment libre qui ne connaisse rien du travail. Mais le sens de travail est étendu, il concerne aussi bien le domaine des nécessités naturelles que celui de la pensée rationnelle. ·         Le travail devient alors une activité noble, une activité à laquelle chacun doit pouvoir prétendre puisqu'elle est ce par quoi on peut devenir libre. ·         On peut donc en ce sens considérer qu'on peut au moins parler d'un droit au travail. ·         Mais cela suffit-il ? Pourquoi l'idée d'un droit au travail devrait-elle se compléter de celle d'un droit du travail ?   Travail aliéné et travail exploité. ·         Cette conception hégélienne du travail s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle le produit du travail existe déjà dans la représentation du travailleur et que le travailleur vise cet objet dans son travail. ·         Il permet donc la réflexion du travailleur et son dépassement intellectuel puisque le travailleur est amené à schématiser le produit de son travail et à en élaborer les plans.

Pour qu’il y ait un sens à parler d’un droit du travail, il faudrait, semble-t-il, que le travail ait « droit de cité « au sens où l’entendaient les juristes romains, c’est-à-dire en cela que le travail puisse être intégré à la vie citoyenne. Si le travail n’est qu’une activité qui nous exclut de la cité, qui nous empêche d’être un citoyen, alors il n’y a aucun sens à parler d’un droit du travail, car le travailleur se trouve reclus dans une zone de non-droit. Utiliser l’expression « droit du travail «, c’est sous-entendre qu’il y a une compatibilité possible entre travail et citoyenneté, que le travail n’avilit pas l’homme. Mais il resterait alors à résoudre un problème : sous quelles conditions le travail respecterait-il vraiment l’homme ?

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« Le travail considéré comme libérateur.

2. « Le maître force l'Esclave à travailler.

Et en travaillant, l'Esclave devientmaître de la Nature.

Or, il n'est devenu l'Esclave du Maître que parce que – auprime abord – il était esclave de la Nature, en se solidarisant avec elle et ense subordonnant à ses lois par l'acceptation de l'instinct de conservation.

Endevenant par le travail maître de la Nature, l'Esclave se libère donc de sapropre nature, de son propre instinct qui le liait à la Nature et qui faisait de luil'Esclave du Maître.

En libérant l'Esclave de la Nature, le travail le libère doncaussi de lui-même, de sa nature d'Esclave : il le libère du Maître.

» AlexandreKojève, Introduction à la lecture de Hegel . · Le texte ici cité est un commentaire de la fameuse « dialectique du maître et de l'esclave de Hegel ». · Le travail consiste à transformer cette donnée brute qu'est la nature en quelque chose d'utilisable par l'homme. · Grâce à cette activité transformatrice, l'esclave est porté à faire preuve d'une certaine ingéniosité.

Celal'encourage malgré lui à mettre en action son intelligence età progresser. · Le maître, par contre, se contente de profiter de ce que lui apporte l'esclave.

Il est dans une situation où il secontente de jouir passivement de ce qu'on lui donne et parconséquent, il est dans l'incapacité d'évoluer. · Le maître devient alors dépendant de l'esclave, car ce dernier peut - grâce à son ingéniosité - lui apporter des choses que le maître est incapable deproduire par lui-même. · Le travailleur peut alors prendre conscience du fait qu'il a développé un pouvoir réel sur les êtres et les choses. · Cette conception du travail en change radicalement le statut.

Si les Grecs voyaient dans le travail une activité dégradante, asservissante et indigne d'un homme libre, Hegel considère aucontraire que le travail est libérateur.

C'est pour ce philosophe le travail qui permet de développerson emprise sur le monde et son indépendance. · Cette interprétation différente est due au fait que les Grecs se reposaient sur un modèle dualiste, où le corps était opposé à l'âme.

Hegel concevant l'idée d'une interaction réelle entrel'esprit et le monde (« le réel est rationnel, et le rationnel est réel » écrit-il dans les Principes de la philosophie du droit ), il peut en déduire une interaction entre l'activité de transformation de la nature et la réflexion. · Il ne peut donc y avoir d'après Hegel d'homme vraiment libre qui ne connaisse rien du travail. Mais le sens de travail est étendu, il concerne aussi bien le domaine des nécessités naturelles quecelui de la pensée rationnelle. · Le travail devient alors une activité noble, une activité à laquelle chacun doit pouvoir prétendre puisqu'elle est ce par quoi on peut devenir libre. · On peut donc en ce sens considérer qu'on peut au moins parler d'un droit au travail. · Mais cela suffit-il ? Pourquoi l'idée d'un droit au travail devrait-elle se compléter de celle d'un droit du travail ? Travail aliéné et travail exploité.

3. · Cette conception hégélienne du travail s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle le produit du travail existe déjà dans la représentation du travailleur et que le travailleur vise cet objet dansson travail. · Il permet donc la réflexion du travailleur et son dépassement intellectuel puisque le travailleur est amené à schématiser le produit de son travail et à en élaborer les plans. · Dès lors, le travailleur peut s'identifier à ce qu'il produit car il l'imprègne de son identité propre en le fabriquant.

On pourrait dire que le travailleur actualise ainsi son esprit dans son produit etqu'il y a alors bien interaction entre l'esprit et la matière. · Malheureusement, le mode de production capitaliste et industriel aliène le travailleur car il exige de ce dernier qu'il effectue une tâche machinale sans que cet ouvrier ait la moindre. »

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