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En quel sens et en quelle mesure le travail fonde-t-il le droit de propriété individuelle ?

Publié le 27/03/2004

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L'accord des doctrines reflète sur ce point la pensée commune et la loi. Sans doute, pour l'économie libérale, la propriété est naturellement issue du travail, si bien que le régime actuel de la propriété serait essentiellement le régime juste. Les écoles socialistes le tiennent au contraire pour inique et en exigent la refonte, autant qu'il réserve précisément à certains des revenus sans le moindre travail. Mais, pour les uns et les autres, c'est bien le travail qui justifie la propriété. II. - Le travail ne peut fonder un droit absolu. A) COMMENT LA PROPRIÉTÉ SE FONDERAIT SUR LE TRAVAIL. C'est l'économie libérale qui motive explicitement la thèse. - La personne est inaliénable et, disposant absolument d'elle-même, dispose aussi de son activité productrice ; par suite, l'oeuvre qui matérialise cette activité et prolonge la personne au delà d'elle-même est sacrée comme la personne. B) DISCUSSION.
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« III.

— Rapports justes du travail et de la propriété. Si le travail individuel n'est pas le facteur exclusif de la richesse qu'il paraît engendrer, il ne peut donner qu'un droitrelatif à la disposition de cette richesse. A) Justification de la propriété par son usage. Ce qui est social dans son origine doit profiter à tous.

Si le producteur apparent d'une richesse n'en est que la causepartielle, il doit, de quelque façon, en partager le bénéfice avec ses cooperateurs.

Aussi doit-on exploiter la richessequ'on possède.

On ne peut, sans abus, détenir sans la cultiver la terre même qu'on a acquise par son travail. Selon Locke, pour se conserver, chacun a le droit de jouir des fruits de la nature, donnée en commun aux hommespar Dieu.

Reste à expliquer la naissance de la propriété privée et ce qui la justifie.

Locke soutient qu'un bien naturelcesse d'appartenir à tous lorsqu'un homme y ajoute son travail, acquérant par là un droit exclusif sur ce bien.

Maiscette appropriation a deux limites: d'une part, les ressources naturelles doivent être suffisamment abondantes pourqu'aucun homme ne soit lésé et d'autre part, personne n'a le droit de les gaspiller en s'accaparant plus ce dont il abesoin ou peut exploiter à son profit. B) Contrôle légitime de l'État sur la propriété. La société est fondée à exercer un droit de regard sur l'usage d'une richesse qu'elle a contribué à constituer.De plus en plus, et sans susciter de récriminations sérieuses, l'État intervient pour définir l'exercice du droit depropriété : taux des salaires, montant des loyers, etc. C) L'appropriation mesurée sur le travail. Sous les réserves précédentes, il est juste que l'individu soit propriétaire dans la mesure même de son effortcréateur.

Le difficile est d'appliquer correctement et même de définir rigoureusement la formule : A chacun suivantson travail.

Paiera-t-on le temps du travail, ou la tension supposée de l'effort ? Il est des ouvriers indolents etmaladroits.

Estimera-t-on l'utilité du résultat ? Il est rare qu'elle soit immédiatement perceptible : quel est le prixjuste d'une découverte scientifique, et même d'une invention technique ? Quelle est la valeur vraie d'une oeuvred'art ? D) La propriété avant le travail. Il reste que la propriété se justifie par le travail.

Mais elle doit aussi, à quelque degré, le précéder, pour le rendrepossible.

Car celui qui n'a rien ne peut rien produire ; et ceux qui possèdent inégalement sont placés dans desconditions inégales pour manifester leur zèle et leurs talents.

Il est donc juste de compenser en quelque mesure cesiniquités initiales ; de permettre, par exemple, à tous, de s'élever au même degré d'instruction ; de permettre, mêmeà l'homme né pauvre, de développer l'effort fécond qui permet et justifie l'accès à la propriété. Conclusion. L'analyse des rapports du travail à la richesse née du travail assure et délimite à la fois le droit de l'individu à lapropriété.

Fondé sur le travail, ce droit ne peut être absolu ; il n'est pas un jus utendi et abutendi.

Le bénéfice dutravail se partage légitimement entre la collectivité laborieuse et le travailleur individuel.. »

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