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Quelle conception de l'homme l'hypothèse de l'inconscient remet-elle en cause ?

Publié le 21/01/2005

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Si une partie inconsciente du sujet détermine les actions de ce sujet, et si celui-ci ne peut en être tenu pour cause, alors que dire, par exemple, d'un criminel ? Faut-il punir son inconscient ? Peut-on le punir pour des actes dont il n'est pas responsable ? C'est un problème éthique sérieux. - La conception philosophique de "l'homme de raison" est alors remise en question. Si la raison n'est qu'un jouet aux mains de forces qui lui échappent, alors la conception de l'homme défini par sa raison et par l'usage qu'il en fait tombe en miettes. - Des philosophes comme Sartre ou Alain ont critiqué ces hypothèses en tant qu'elles mettent en danger certaines valeurs éthiques. Pour Alain, la morale se base sur une construction consciente de ses propres actes, se référant à des valeurs éthiques supérieures vers lesquelles il faut s'efforcer de tendre : le "freudisme" vient mettre en péril une telle conception de l'éthique. Ainsi met-il en garde le danger de tomber dans "le mythe de l'irresponsabilité" : "Il faut éviter plusieurs erreurs que fonde le terme d'inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre Moi; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller.

Le vingtième siècle a connu la naissance d'un concept maintenant phare de la psychanalyse : l'inconscient. Cette hypothèse induit l’idée d'une face cachée du psychisme de l'homme expliquant certains comportements ambigus et certaines pathologies avérées. Mais cette hypothèse ne vient pas sans s'opposer à d'autres : si l'homme en acte est en partie caché à lui-même, que dire de sa liberté ? Deux conceptions de l'homme s'opposent donc.

« sommes prêts à admettre l'existence à partir d'autres preuves ou d'autres signes." (Freud dans Métapsychologie) b) "Il existe deux variétés d'inconscient: les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et lesfaits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience.

Les faitspsychiques latents ...

sont des faits préconscients, et nous réservons le nom d'inconscients aux faits psychiquesrefoulés." (Freud dans Essais de psychanalyse) c) "Qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose." (Freud dans Essais de psychanalyse appliquée) - L'inconscient chez Freud est constitué de pulsions (généralement sexuelles) et de pulsions de censure, empêchantcelle-là de pénétrer dans le domaine de la conscience. L'inconscient, qui était pour les philosophes cités plus haut une réalité métaphysique, dépassant l'homme, devientainsi avec Freud une construction psychique propre à l'homme (donc inscrit dans son propre corps).

A partir decette structure s'expliquent des processus tels que la névrose, les rêves, les actes manqués, etc. - Ainsi, une partie cachée au 'moi' régit la vie consciente, et se compose notamment du 'sur-moi' (intériorisation del'autorité paternelle) responsable des refoulements des pulsions du 'ça', basées sur le plaisir (surtout sexuel).

Freudexplique de nombreuses pathologies psychologiques à partir de cette construction abstraite. - Toutes ces explications tournent autour d'un même point commun. En effet, toutes postulent que des forces, ou des représentations pulsionnelles, agissent sur les actes des hommes,sans que ceux-ci ne puissent ni s'en rendre compte, ni s'en rendre maître.

C'est ce que le sujet traité nomme"l'hypothèse de l'inconscient". 2/ Quelle conception de l'homme se trouve par là remise en cause ? - La tradition philosophique, qui comportait déjà des idées selon lesquelles l'homme est en lutte interne avec lui-même (exemple : tripartition de l'âme chez Platon), n'avait jamais, avant, formulé clairement l'hypothèse selonlaquelle une partie de l'âme est cachée à l'âme elle même (ou à l'esprit). - Les problèmes soulevés par cette hypothèse sont multiples. Quelle est la part de responsabilité laissée à l'homme, dès lors que des zones à lui même refoulées agissentsecrètement sur ses choix, et déterminent ses actions ? Si une partie inconsciente du sujet détermine les actions de ce sujet, et si celui-ci ne peut en être tenu pour cause,alors que dire, par exemple, d'un criminel ? Faut-il punir son inconscient ? Peut-on le punir pour des actes dont iln'est pas responsable ? C'est un problème éthique sérieux. - La conception philosophique de "l'homme de raison" est alors remise en question. Si la raison n'est qu'un jouet aux mains de forces qui lui échappent, alors la conception de l'homme défini par saraison et par l'usage qu'il en fait tombe en miettes. - Des philosophes comme Sartre ou Alain ont critiqué ces hypothèses en tant qu'elles mettent en danger certainesvaleurs éthiques.

Pour Alain, la morale se base sur une construction consciente de ses propres actes, se référant àdes valeurs éthiques supérieures vers lesquelles il faut s'efforcer de tendre : le "freudisme" vient mettre en péril unetelle conception de l'éthique. Ainsi met-il en garde le danger de tomber dans "le mythe de l'irresponsabilité" : "Il faut éviter plusieurs erreurs que fonde le terme d'inconscient.

La plus grave de ces erreurs est de croire quel'inconscient est un autre Moi; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses; une sorte de mauvais ange,diabolique conseiller.

Contre quoi il faut comprendre qu'il n'y a point de pensées en nous sinon par l'unique sujet, Je.Cette remarque est d'ordre moral" (Eléments de Philosophie). - Critique Sartrienne. Pour Sartre, croire en la théorie de l'inconscient revient à fuir l'angoisse provoquée par ce qui est pourtant l'essencede l'homme : la liberté.

Pour Sartre l'inconscient est une thèse qui ne résiste pas à l'examen philosophique, et quis'avère être immorale. Le concept du refoulement ne peut être inconscient car la censure est un phénomène qui nécessite le choix d'un. »

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