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Quelle est la différence entre l'essence et la nature de quelque chose ?

Publié le 27/02/2005

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ESSENCE (lat. essentia, de esse, être; trad. du gr. ousia)

Phi. Ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, abstraction faite de ses modifications superficielles et temporaires. En ce sens, s'oppose à accident». Par ex., dire qu'il est de l'essence de l'homme de penser signifie que la définition de l'homme implique nécessairement qu'il pense quelles que soient ses particularités empiriques. Au contraire, il est contingent (ou accidentel) qu'il soit noir ou blanc de peau. Ce qui constitue la nature d'un être comme distinct du fait d'être. En ce sens, s'oppose à existence. Log. Pour les conceptualistes, l'essence est bien l'ensemble des déterminations qui définissent un objet de pensée : elle s'oppose à l'existence comme le rationnel aux données variables de l'Expérience ; au contraire, pour les nominalistes, l'essence n'existe pas : elle n'est que l'ensemble des caractères connotés par un mot. Ainsi, de la glace pilée (variation) reste de la glace, c.-à-d. est encore appelée de la glace, mais de la glace fondue (autre variation) n'est plus de la glace, c.-à-d. qu'elle est appelée de l'eau : en fondant, en perdant son nom, elle perd son essence.

NATURE (lat. natura; de nasci, naître)

Terme équivoque qui connaît deux grandes acceptions selon qu'il désigne la nature d'un être ou la nature en général. Désignant la nature d'un être, le terme renvoie d'abord à l'idée d'une existence qui se détermine d'elle-même, sans l'intervention d'une cause étrangère : 1. s'oppose à ce qui résulte de l'art ou de la technique : « La nature est principe dans la chose même » (Aristote); 2. est synonyme d'essence d'un genre dès lors qu'il désigne l'ensemble des propriétés qui le définissent : « La nature d'un gouvernement est ce qui le fait être tel » (Montesquieu); 3. désignant ce qui est inné, s'oppose à l'acquis, c.-à-d. chez l'homme à la culture ; désignant ce qui est spontané, s'oppose à ce qui est réfléchi. Désignant la nature en général, le terme renvoie à l'idée d'un ensemble organisé et régi par des lois : 1. ainsi la nature comme ensemble des choses qui présentent un ordre et réalisent des types s'oppose pour Aristote au hasard : « La nature ne fait rien en vain » ; 2. la Nature en tant que s'y exprime une Absolue nécessité s'oppose au Monde - humain soumis à la contingence; 3. la nature où toute cause est elle-même l'effet d'une cause extérieure s'oppose pour Kant à la liberté qui suppose l'autonomie morale de l'agent.

CHOSE

Gén. Tout ce dont on pose l'existence. Méta. Pour Kant, la « chose en soi » subsiste indépendamment du sujet qui se la représente. Ne pouvant être l'objet d'aucune Expérience , elle n'est pas un objet de connaissance. Mor. La chose s'oppose à la personne. Elle se définit comme un moyen, et la personne comme une fin. Ainsi, sa valeur est son prix : elle peut être possédée et échangée. La personne, au contraire, est inaliénable, n'a pas de prix mais une dignité.

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