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Quelle place doit-on donner à l'oeuvre d'art ?

Publié le 03/01/2005

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« Elle [l'esthétique de la renaissance] exigeait moins la peinture de beaux objets que celle d'objets imaginaires qui, devenus réels, eussent été beaux. D'où le beau idéal » Malraux C-      C'est le régime de la délectation, du plaisir que les grecs auraient trouvé amoral, alors même que la Renaissance prône un retour à un art hellénique. L'illusion, que Platon dénonçait, devient le critère artistique de la Renaissance. L'oeuvre d'art sort peu à peu des églises et des temples : elle trouve sa place au musée ou dans les salons des nobles et des aristocrates, là où on peut l'admirer pour elle-même ; signe d'une dignité nouvelle.   III L'art comme faisant parti de la pensée créatrice, comme créatrice de nouveaux modes de vie A-     Cependant, la grandeur d'un artiste n'est-il pas son style, c'est-à-dire l'originalité avec laquelle il oeuvre ? L'art contemporain nous le montre de manière très explicite, en déconstruisant le visible pour en donner une vision constamment renouvelée. Pour Malraux, le XVIIIème siècle, et plus précisément l'époque romantique, marque la libération de l'artiste par rapport à son modèle. « Le sujet doit disparaître parce qu'un nouveau sujet apparaît, qui va rejeter tous les autres : la présence dominatrice du peintre lui-même » Malraux C 'est alors l'apparition de la figure du génie, celui qui apporte une valeur ajoutée par rapport au modèle qu'il peint, qu'il sculpte, etc. B-      Le beau n'est ainsi plus le caractère fondamental de l'art. Il y a quelque chose de plus profond que le beau : la création.

 

Dans notre société occidentale contemporaine, une expression est apparue : celle de « marché de l’art «. L’art s’achète et se vend, a des cotations plus ou moins fluctuantes (selon les modes). Quelque part, cette réduction de l’œuvre d’art à une simple marchandise ne trahit-elle pas la nature même de l’œuvre d’art ? L’œuvre d’art n’a-t-elle d’autre valeur qu’une valeur d’échange ?

A une époque où l’œuvre d’art a une place sur le marché économique, il est bon de se questionner sur sa place en tant qu’objet artistique et non pas seulement en tant que marchandise, aussi bien dans la société que chez l’individu. La question de la place de l’œuvre d’art est inséparable de la question de sa fonction : compte tenu de sa fonction, quelle place doit-on donner à l’œuvre d’art ?

Problématique : Pourquoi une œuvre d’art ? Que nous apporte l’art ?

 

« des hommes.

L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est, est ce qui apparaît.

L'art n'est qu'illustration del'opinion, représentation de la représentation subjective. 3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre .

Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés ».

En effet, il y a trois degrés de réalité. · La première, celle qui est vraiment et pleinement, est la réalité intelligible ou Idée.

Pour Platon les Idées ne sont pas des produits de notre intelligence, constitutives de cette dernière (rationalisme) ou formées au contact de l'expérience(empirisme).

Elles existent indépendamment de notre pensée.

L'Etre est l'intelligible ou monde des Idées.

Cette thèserend compte et de la connaissance, la réalité est intelligible, objet d'une connaissance, et de l'ordre du monde.

C'est parceque le monde est en lui-même intelligible que nous pouvons le connaître. · La seconde, ensemble des êtres naturels ou artificiels, est seconde, sa réalité est moindre, dans la mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturels doivent leur existence à un Démiurge qui a façonné la matière en contemplantle monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter. · La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'il imitece qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans le miroir.

Elle est lereflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir. Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparence trompeuse,apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissance trompeuse, maisencore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent, excitent les sens etl'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'homme raisonnable n'y a pas sa place.L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.

On trouve ici la première condamnation morale de l'art et par suite lapremière justification théorique de la censure artistique dont relève encore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.

Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.

Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est,dans la société bourgeoise - société de la comparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociabled'une mise en scène sociale.

On va au théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour secomparer, médire, recueillir les potins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à boncompte nous illusionner sur nous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle desmalheurs d'autrui et nous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependantnous avons pu croire à notre bonté naturelle.

Pour Platon comme pour Rousseau l'art est un divertissement qui nous divertit, nous détourne de nous mêmes. Bien que Platon ne définisse pas l'art par la beauté, il est tout de même possible de nuancer son propos, à partir de la prise en compte de sa conception de la beauté.

Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elle est une Idée etprécisément une des plus belles.

Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme à l'Idée du cheval ouarchétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval.

Un cheval est plus ou moins beauet son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.

Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laidce qui ne l'est pas.

Est beau ce qui est parfait.

Comme la perfection n'est pas de ce monde, comme le cheval dans le pré nesera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle mais toujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle,est celle des Idées.

Est beau ce qui existe pleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées.

La beauté est laperfection ou plénitude de l'Etre.

La laideur est l'imperfection, l'incomplétude.

Par conséquent, lorsque le peintre et lesculpteur reproduisent un beau cheval ou un beau corps d'athlète, leur œuvre, pâle esquisse de la beauté idéale, en est toutde même le reflet.

Le poète inspiré est sorti de la caverne, a contemplé l'idée du Beau et peut entraîner dans son sillon sesauditeurs.

Ainsi le jugement de Platon sur l'art ne peut pas être simple bien qu'il insiste davantage sur la définition de l'art comme simulacre pernicieux. D- En fait, les sculptures ou peintures n'avaient une valeur qu'en tant qu'elles étaient rattachées à un discours religieux.

Ex : les statues des Dieux grecs, qui n'avaient de valeur qu'illustrative.

L'art n'avait ainsipas de valeur en soi, mais c'est la religion qui lui donnait sa valeur et sa place dans la société.

II L'art comme source de délectation A- La notion d'art, définie comme production du beau, apparaît réellement à la Renaissance.

Elle a pour caractéristique d'être rétroactive : on considère l'art hellénique comme un modèle qu'il faudrait retrouver.

Lavalorisation de l'art va de pair avec la conception du beau sensible. B- En acquérant son autonomie, le beau se détache par là-même de l'idéal de bonté et de vérité.

Ce qui. »

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